Quelque chose de nouveau se prépare

 Quelque chose de nouveau pointe à l’horizon. Le matin se remplit des voix du réveil et de l’odeur du café. Le coup de départ est lancé, et comme chaque année, nous aussi sommes invités.

Il n’y a pas plus beau qu’une année.

Il n’y a pas plus beau que la routine qui s’écoule de façon régulière.

Il n’y a pas plus beau que les mois qu’on connait, qui reviennent, encore et encore, en un cycle de 12 mois, chacun avec son goût particulier et sa spécificité propre.

Eloul est de nouveau là. Le dernier mois de l’année, ou peut-être le « moins un » de l’année prochaine ?

Le mois d’Eloul est en fait le premier mois qui précède le premier mois. Il n’est pas caractérisé par la finalité, mais au contraire, par le commencement. C’est un mois de « juste avant ».

Les séfarades commencent à dire les seli’hotes tôt le matin, avant le lever du soleil, juste avant que le jour commence. Les bruits du réveil, l’odeur du café tôt le matin. On murmure pour ne pas réveiller les enfants. On va au seli’hotes. Le mois d’Eloul. Une puissance sainte et spirituelle entoure et enveloppe toute la création.

Quelque chose de nouveau va vraiment commencer.

En termes de météo, c’est un mois imprévisible qui vient nous annoncer l’automne. L’été est déjà sur le chemin de la sortie, il fait encore chaud, mais nous ressentons un certain soulagement intérieur à l’idée que c’est bientôt fini. Car l’automne est vraiment là, à la porte. Il s’apprête à entrer.

Cette imprévisibilité, elle habite aussi nos cœurs, qui essayent de surmonter des sons de colère et de rancune. C’est l’imprévisibilité de celui ou celle qui travaille sur son caractère, qui a un peu de mal, mais fait de son mieux. Et l’âme se renverse, ici ou là. Elle vérifie, pardonne, s’énerve, oublie.

C’est ce qui caractérise le mois d’Eloul. Le mois de la miséricorde et des seli’hotes, un mois de préparation aux fêtes de Tichri. Le mois des préparations spirituelles. Et parfois, la préparation est plus conséquente que la chose elle-même. La préparation témoigne pour nous : comment considérons-nous la chose à laquelle nous nous préparons ? Est-ce que nous nous préparons de tout notre cœur, ou bien est-ce une façade ? Sommes-nous plongés dans la mondanité, ou cherchons-nous plus en profondeur, dans notre âme ? Sortirons-nous nous acheter de nouvelles tenues pour les fêtes, ou bien nous investirons-nous beaucoup plus dans une préparation spirituelle ?

C’est comme préparer son mariage, va-t-on investir dans une décoration grandiose, ou chercher à purifier les profondeurs de notre âme et à intégrer la grandeur de ce nouveau départ ? Allons-nous prier de tout notre cœur pour la réussite de notre couple, ou pour que la soirée impressionne tous les invités ?

Car là où sont nos pensées, c’est là-bas que se trouve notre vérité.

Et c’est cela, Eloul. Le mois de l’examen de conscience.

On nous dit que le Roi est dans les champs. Il est près de nous.

On nous dit qu’Eloul, correspond en hébreu aux initiales de « Je suis pour mon bien aimé, et mon bien aimé est pour moi ».(Ani le dodi ve dodi li)

C’est le moment de demander pour nous-mêmes. Et pourtant ?

C’est le mois de « Je suis pour mon bien-aimé – et mon bien-aimé est pour moi ».
Soyons à la hauteur dans « je suis pour mon bien-aimé », et ainsi, notre « bien-aimé » le sera en retour.

Le mois d’Eloul, c’est le moment de sortir, prêts, dans les champs, et de purifier notre cœur, de prier et d’espérer que le Saint béni soit-Il, qui se trouve vraiment là, plus proche que jamais, se réjouira de nous. Nous, ses enfants bien-aimés, qui cherchons à Le satisfaire et à Lui apporter une joie authentique, et pas seulement à profiter de Sa main large et généreuse.
Je pense que c’est le meilleur moment pour nous souhaiter à tous que la nouvelle année qui approche soit pleine de santé, de satisfactions des membres de la famille, qu’elle soit une année de renforcement spirituel, de bonne parnassa, facile et abondante, et bien entendu, une année de paix.

Que l’on n’entende que des bonnes nouvelles !