Connectée

Ça me surprend à chaque fois. D’où nous vient-elle, cette force de respirer profondément, de fermer les yeux, de les rouvrir et de nous sentir renouvelés, tels des nouveau-nés ?

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Talia Levy

Posté sur 14.12.22

Combien de fois réfléchissons-nous à des choses significatives, des choses qui donnent du sens à nos vies ? Comme quoi ? Comme par exemple, se demander quelle est la force intérieure qui nous aide à nous relever lorsque nous tombons. Quel est cet espoir, même petit, qui fait face au désespoir que l’on ressent dans la vie ? Et d’où nous vient cette force de respirer profondément, les yeux fermés, pour les rouvrir et se sentir renouvelés, revitalisés ?

La réponse qui me vient toujours à l’esprit, celle qui résonne du plus profond de moi, est : de notre appartenance intérieure.

Oui, quand je me sens connectée de l’intérieur, à ce point authentique et fort de mon esprit et de mon être, peu importe ce qui se passe, je sais que je suis forte.

Vous voulez surement savoir qu’est-ce que c’est que ce point intérieur ? Comment le reconnait-on et comment s’y connecter ?

En gros, la réponse est : notre âme. La partie Divine que le Créateur a mise en nous, vraiment comme un morceau de Lui qu’on a en nous. Et ce morceau-là reçoit toute sa vigueur de la source dont il émane : le Créateur lui-même.

« Mon D.ieu, l’âme que Tu as insufflée en moi… tant que l’âme est en moi, je Te remercie… »

Quand on traverse des difficultés, qu’on a mal et que la solution ne pointe même pas à l’horizon, nos yeux s’élèvent vers D.ieu.

Ces jours-ci, ceux du mois de Kislev, sont des jours de libération et de miracles, de lumière et de chaleur, de victoire de l’esprit sur la matière. Oui, contre toute attente, contre l’impureté : la victoire de la sainteté.

Ça s’est passé quand les grecs sont entrés dans le sanctuaire et ont profané toutes les huiles qu’ils trouvèrent, même à Jérusalem et ses environs, de sorte que la Menora ne brûle pas. Nos sages emploient des termes précis et soulignent que les Grecs « ont souillé toutes les huiles », ils n’ont pas renversé l’huile par terre, ils ne l’ont pas mélangée à de la boue. L’huile est restée dans les fioles, prête à l’emploi pour l’allumage. Techniquement, cette huile aurait brûlé, mais elle n’était pas digne d’être utilisée pour allumer la sainte Menora. Elle avait été profanée d’une main grossière et était emprunte de malice et de méchanceté. Les Grecs voulaient que la Menora brûle, mais d’une huile impure.

C’est notre guerre face aux Grecs – une guerre sur notre approche de la vie.

Ils voulaient « leur faire oublier Ta Torah et les écarter des lois de Ta volonté ». Ça ne les dérangeait pas qu’ils étudient la Torah en tant qu’ « œuvre de l’esprit », bien entendu, comme une philosophie ou une sagesse. Ce qui les dérangeait plus que tout était le fait que la Torah, pour nous, est une Torah de vie ! Et que notre lien à la Torah et aux mitsvotes (commandements) est profond, c’est celui de notre lien à D.ieu, un lien qui nous lie à une puissance formidable.

La Menora que nous allumons avec une huile pure, symbolise la pureté de la vie juive. Et c’est à ce point fondamental que les Grecs ont voulu porter atteinte. Ils étaient intelligents, ils ont compris que c’était précisément ce qui nous liait intimement au Créateur, que c’était notre point fort.

C’est tellement triste que tant de juifs se soient hellénisés à l’époque, et malheureusement, que cela arrive encore aujourd’hui. Pourquoi ? Parce qu’ils n’avaient pas compris le point essentiel du judaïsme, parce qu’après tout, qu’y a-t-il de mal dans un peu de culture Grecque ? Tout cela jusqu’à ce qu’une minorité se lève, les Hasmonéens, et se battent pour sauver l’esprit du peuple d’Israël.

Mais la guerre n’est pas finie, elle existe toujours en chacun de nous, à l’intérieur. Nous devons toujours éclairer et agir avec de l’huile pure, de notre petite fiole d’huile intérieure. Une fiole qui ne s’épuise jamais. Et lorsque la fiole est une « cruche d’huile pure », elle se remplit et nous redonne des forces pour éclairer, pour nous lever et vaincre.

La semaine dernière, on célébrait le 19 Kislev, le jour de la délivrance du Admor Azaken – l’auteur du Tanya et du Choul’han Aroukh. C’est à cette date que le Admor Azaken a été libéré de prison en Russie, un jour que l’on célèbre partout dans le monde dans la joie et en diffusant la Torah ; on l’appelle même le nouvel an de la H’assidoute Chabad, se souhaitant « Gut Yom Tov » les uns aux autres.

Et quel était le motif d’arrestation du Tsadik ? A cette époque, il y avait des juifs qui s’opposaient au courant de la H’assidoute et aux élèves de Rabbi Israël, le Saint Baal Chem Tov. D’un côté, les élèves du Tsadik renforçaient le peuple juif, diffusaient les enseignements de la H’assidoute etc. De l’autre, c’était la période des Lumières, mouvement florissant qui prônait tout le contraire. Les opposants sont allés se plaindre aux autorités Russes que le Admor Azaken se rebellait contre le roi. Pendant l’interrogatoire, on posa au Rabbi des questions difficiles, l’une d’entre elles étant : « Etes-vous un disciple du Baal Chem Tov ? » Si le Rabbi avait dit non, on l’aurait immédiatement libéré, mais il dit la vérité, il ne voulait pas être séparé de son Rav –Rabbi Israël, le Saint Baal Chem Tov- même si c’était au prix de sa liberté.

C’est cela, être connecté à ce qui nous donne de la force. C’était le cas du Admor, qui était profondément lie à la source qui le guidait et lui enseignait (on sait que le Saint Baal Chem Tov s’était intéressé et avait donné des instructions précises quant à l’éducation du Admor Azaken, jusqu’à ce que ce dernier grandisse et soit prêt pour être son élève. De cette façon, il eut le mérite d’être entouré des âmes saintes du Baal Chem Tov et du Maguid de Mezritch durant son séjour en prison). Sa grande victoire fut lorsqu’il sortit de prison : son enseignement de la Torah fut diffusé dans le monde entier.

Ce n’est pas un hasard si la célébration de la délivrance du Admor tombe en Kislev. Cela vient renforcer et souligner la question du lien à sa source, à son origine, et c’est ce qui donne des forces et de la puissance. Puissions-nous mériter la lumière de la rédemption, rapidement et de nos jours, Amen.

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