Au-delà du contact

Le véritable amour entre un mari et sa femme doit être au-delà de l'amour physique, comme l'amour entre un frère et une sœur, totalement pur...

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Rav chalom Arouch

Posté sur 19.10.21

Le véritable amour entre un mari et sa femme doit être au-delà de l'amour physique, comme l'amour entre un frère et une sœur, totalement pur…
 

Rabénou Béch’ayé explique que le Créateur a créé cinq portes dans le corps humain – les yeux, les oreilles, le nez, la langue et les mains. Ils correspondent aux cinq sens – la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher. Trois de ces sens sont spirituels – la vue, l'ouïe et l'odorat. Les deux autres – le goût et le toucher – sont physiques. Comme nous le remarquons dans le corps, les yeux, les oreilles et le nez sont plus élevés que la langue et les mains. Ceci nous apprend que les trois sens spirituels de la vue, l'ouïe et l'odorat qui correspondent aux yeux, aux oreilles et au nez, doivent régner sur les deux sens physiques du goût et du toucher qui correspondent à la langue et aux mains.

La Torah utilise aussi les trois sens spirituels en référence à Hachem. Par exemple:

La vue : « Et D.ieu vit que cela était bon » (Genèse 1:10).
L’ouïe : « Et Hachem entendit le bruit de vos paroles » (Deutéronome 01:34).
L’odorat : « Hachem sentit l'odeur agréable » (Genèse 8:21).

La Torah n'attribue jamais les sens physiques du goût et du toucher à Hachem. Même si Rabbi Nah’man écrit métaphoriquement qu’à Roch Hachana, Hachem « goûte » les bonnes actions que le peuple juif a faites toute l'année, cela fait bien sûr référence à un type spirituel et non physique de jouissance, car Hachem défie tout attribut corporel. Et en ce qui concerne le toucher, la Torah s’y réfère comme une expression du manque de connaissance spirituelle de l'homme : « Tu tâtonneras à midi comme un aveugle dans l'obscurité » (Deut. 28:29), ou, « Nous tâtonnons le mur comme des aveugles, et comme celui qui n’a pas d’œil, nous tâtonnons » (Esaïe 59:10).
 

Étant donné que le sens du toucher est devenu quelque chose dont l'homme a honte, il est le seul des cinq sens pour lequel il n'y a pas de bénédiction. Nous disons des bénédictions avant d'utiliser tous les autres sens, par exemple: 

La vue : Nous disons une bénédiction en voyant la nouvelle lune, l'océan -après ne pas l’avoir vu pendant 30 jours, un ami que nous n’avons pas vu depuis 12 mois, les arbres fruitiers qui fleurissent au mois de Nissan, la foudre ou une étoile filante et plus encore.

L’ouïe : Nous faisons une bénédiction en entendant la bonne nouvelle, en entendant des nouvelles douloureuses telles que le décès d'un être cher, et en entendant le tonnerre.
 

L’odorat : Nous faisons une bénédiction avant de sentir les herbes aromatiques, les plantes et les fruits.

Goût : Nous faisons une bénédiction avant de gouter à tout aliment.

Aucune bénédiction n’est associée au sens du toucher. Pour cette raison, la personne doit prier abondamment pour élever la mitsva de la procréation – qui est associée avec le sens du toucher – au-dessus du niveau de la convoitise de base et du plaisir corporel. Hachem a instillé ce désir chez l'homme, afin de lui donner le libre choix.

La Torah nous dit par la présente que la convoitise des pulsions corporelles, qui est si étroitement liée au sens du toucher, est le résultat du mauvais penchant qui est entré dans l'homme après le pêché du fruit défendu. Tant qu'il n'y avait pas l'influence du mauvais penchant, il n'y avait pas de honte. Notre objectif spirituel est de revenir au niveau d’avant le péché originel, de considérer l'acte de procréation comme une mitsva et comme un moyen de renforcer notre Emouna, et non pas comme un désir de basique de satisfaction de la luxure et du sens tactile. Il est dit, au nom de Rabbi Lévi Yits’hak de Berditchev que quiconque nourrit de l'amour physique pour sa femme afin de satisfaire ses propres désirs, s’aime en fait lui-même et non sa femme. Un tel amour est loin d'être un amour vrai et ne dure jamais (voir Avot 5:16).

Par conséquent, il faut être prudent avec ces désirs sexuels, s'il on veut vraiment vivre une bonne vie.

Le véritable amour entre un mari et sa femme doit être au-delà de tout aspect de l'amour physique, comme l'amour entre un frère et une sœur. Voilà pourquoi le roi Salomon écrit (Cantique des Cantiques 4: 9), « Vous avez capturé mon cœur, ma sœur, ô fiancée. » Leur amour doit être pur, et ne dépend pas de considérations physiques.

Avec cela à l'esprit, nous bénissons les mariés pendant les sheva berachotes, les sept bénédictions nuptiales, « Soyez heureux et réjouissez-vous, amis affectueux, comme votre Créateur vous a fait plaisir dans le jardin d'Eden. » Nous bénissons les mariés, tout d'abord, qu’ils soient les meilleurs amis ; ensuite, ils seront en mesure d'être amoureux. Nous les bénissons aussi que leur joie principale soit de se cramponner à Hachem, comme Adam et Eve l’ont fait avant le péché. Leur lien doit être profond et durable, un lien de Emouna et non une relation cruellement temporaire en fonction de l'attraction physique de chacun. Puisque le corps est fini et l'âme est éternelle, les relations orientées vers le corps sont vouées à la séparation, alors que les relations axées sur l'âme peuvent durer éternellement.

La sainteté personnelle signifie que l'on s’est libéré des griffes du désir sexuel, et que l’on entretient des relations physiques entièrement dans le cadre de l'exécution de deux commandements conjugaux de la Torah : celui de pria u'rvia, « se reproduire et se multiplier », et ona, les relations conjugales. La sainteté personnelle est la base de la pureté spirituelle, et la fondation d'un mariage vraiment heureux.

Traduit par Carine Rivka Illouz

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