Le temps du renouveau
Le printemps – c’est une période de nouveaux départs, de renouvellement. J'adore la fraîcheur, l'air pur revigorant, le sentiment de renaissance...
Le printemps – c’est la période des nouveaux départs, du renouvellement. J’adore cette fraîcheur, cet air pur revigorant, et ce sentiment de renaissance…
Cela peut paraitre bizarre, mais j’attends toujours avec impatience le grand nettoyage et la préparation physique de Pessa’h ! Quand je recherche le ‘Hamets dans ma maison et que, dans le même temps, je réorganise mes affaires, je découvre de vieilles photos et souvenirs, des cartes de Rosh Hashana que mes enfants, maintenant adultes, m’avaient envoyées quand ils étaient petits, les photos de classe de l’école maternelle. Je me retrouve, cheminant dans le passé, redécouvrant mes racines perdues, et me reconnectant à des souvenirs oubliés depuis longtemps. Je relis de vieilles lettres fanées (certaines écrites par des gens qui ne sont plus avec nous) et me rappelle avec quel enthousiasme ce que j’avais répondu. Je me trouve transportée dans un temps qui a cessé d’exister (sauf dans ma mémoire), et je dois me forcer à revenir à la réalité d’aujourd’hui. Après tout, la maison doit encore être nettoyée pour la fête !
Cette année, le nettoyage de Pessa’h est particulièrement poignant et libérateur (oui, libérateur). Notre plus jeune fille s’est récemment mariée (Mazal Tov !) et nous déménageons dans un appartement beaucoup plus petit. Je fais le tri dans nos affaires et je réalise quelle quantité incroyable de possessions matérielles nous (et nos enfants) avons amassé au fil des ans – tant de babioles à trier, déplacer, à dépoussiérer, tout en s’assurant qu’elles ne s’abiment pas.
Tout en nettoyant, triant et emballant, je donne mes biens les plus précieux à nos enfants, et les autres choses superflues mais utiles, je les donne aux voisins, amis, et à notre magasin local de seconde main. Je suis étonnée à découvrir qu’en débarrassant mes placards des choses dont je n’ai pas besoin ou que je n’utilise pas régulièrement, j’avais la sensation de gagner ma liberté, de recevoir des ailes pour m’envoler, pour me concentrer sur les réalités de la vie, plutôt que sur le désordre qui s’amoncèle et remplit – pour souvent surpasser – la vie. C’est un sentiment merveilleux d’être libérée des entraves de tant de biens matériels, pour être en mesure de se concentrer sur les aspects réels, à long terme, de ma vie.
Comment puis-je décrire les émotions impliquées dans le mariage d’un enfant ? Avant le mariage, la relation entre le parent et l’enfant grandit, devient plus intense et profonde. Lorsque nous faisions des emplettes pour équiper le jeune couple dans leur nouvelle vie ensemble, ma fille me racontait ses espoirs les plus profonds et ses rêves. Et pourtant, une fois que le H’atan et la Kalah se sont unis par les liens du mariage, je restais à l’extérieur d’un cercle intime fermé, mais toujours disponible pour un soutien émotionnel (et physique), et pour récolter les fruits de notre travail, mais toujours à l’extérieur, comme il se doit.
C’est similaire à l’obtention d’un diplôme. Rappelez-vous ce sentiment exulté d’accomplissement, teinté d’une tristesse face au fait qu’une partie de notre vie s’achève, et que la relation entre vous et vos amis les plus proches est en train de changer, pour passer à un stade différent…Rappelez-vous quand nous avons quitté l’auditorium de l’école, et que nous avons été mis au défi de plonger en nous-mêmes, de créer de nouvelles relations fondées sur une réalité différente et plus mature…
Le monde profane considère le temps comme une ligne qui commence à la naissance et s’achève à la mort. Mais la Torah considère « la marche du temps » comme une spirale, puisque chaque année, il revient à la même place, mais chaque année, il est à un autre niveau plus élevé.
Dans cette spirale annuelle du temps, Pessa’h est la période la plus propice pour atteindre la liberté spirituelle, pour quitter notre « Egypte » personnelle, nos limites personnelles d’obscurité et de contriction. C’est un temps de libération, de tri dans nos vies (et nos possessions) pour découvrir le ‘Hamets spirituel qui nous empêche de nous développer et de devenir plus proches du Tout-Puissant, s’en débarrasser et, au final, le détruire au point qu’il cesse d’exister, qu’il devient nul.
Chaque année, nous sommes mis au défi de profiter de cette période de renouvellement et de libération. Et on nous donne les outils : les Halakhot de Pessah, l’élimination du ‘Hamets, l’expérience de la nuit de Seder, le fait de manger les matsot. Mais la façon dont nous utilisons ces outils et intériorisons leur message dépendra de notre capacité à accepter ce défi et à nous développer grâce à lui.
Mon plus grand espoir est que nous, tout le peuple juif, acceptions le défi d’atteindre notre ultime libération.
Cette année, s’il-Te-plaît, mon D.ieu, donne-nous le privilège de manger du sacrifice pascal dans la ville sainte de Jérusalem !
Traduit par Carine Rivka Illouz
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