Honnête avec soi-même

Nous sommes conscients que quelque chose est interdit, mais nos cœurs désirent toujours le fruit défendu Nous devons clarifier à nos propres yeux...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 17.03.21

Le roi David a imploré Hachem en disant : « Entends, Ȏ D.ieu, ma voix par ma prière ; de la peur de l'ennemi, préserve ma vie » (Psaume 64: 2). Une personne doit craindre ses ennemis spirituels – le mauvais penchant et les forces du côté obscur – qui désirent écraser la personne à tout moment. Nous devons tous rechercher la protection d’Hachem, car personne n’est capable de leur faire face tout seul.

Lorsque nous marchons dans la rue, nous devrions nous sentir comme si nous étions au milieu d'un territoire ennemi et qu'une cruelle menace s’apprêtait à nous prendre en embuscade. Nous devrions avoir l'impression que les cigarettes, l'alcool, la drogue, Internet, les ragots, la tristesse et la dépression sont des mines terrestres puissantes équipées de mécanismes de déclenchement hypersensibles et que nous ne voulons pas faire détoner ; par conséquent, nous devrions prendre nos distances, car elles sont susceptibles de blesser et de marquer nos âmes, que D.ieu préserve. Plus nous considérons ces dangers comme nos ennemis, plus nous nous rapprochons d’Hachem.

Le roi Salomon a dit : « Heureux est l'individu qui craint constamment, et celui qui endurcit son cœur tombera dans les mains du mal » (Proverbes 28:14). Une personne doit être à la fois prudente et craintive face aux dangers spirituels, et partager ces craintes avec Hachem. « Hachem, Tu sais combien je suis susceptible dans cette situation particulière, aide-moi ! » Mais une personne qui ignore ou nie les dangers sera certainement attirée par eux.

Beaucoup d'entre nous savent que quelque chose est interdit ou préjudiciable, mais nos cœurs désirent toujours le fruit défendu. . Il s’agit du type de choses que nous devons clarifier à nos propres yeux, et partager avec Hachem en toute honnêteté.

Au cours des années, j'ai vu beaucoup de gens abandonner le chemin de la Techouva parce qu'ils pensaient qu'ils se bernaient eux-mêmes. Ils s’étaient mal comportés, mais n'avaient aucun remords et aucune intention d'arrêter leur mauvais comportement. Ils se disaient alors : « Pourquoi essayer si c’est pour tromper Hachem ? Je laisse tomber la Techouva et au moins j’arrêterai de mentir à Hachem ! »

Nous devons nous évaluer et nous connaître ; et si nous avons du mal à le faire, nous devons prier Hachem de nous aider à nous voir sous un jour véridique et non pas imaginaire. De plus, pour faire Techouva, il faut apprendre ce qui est interdit et ce qui est permis.

Supposons qu'une personne échoue à plusieurs reprises dans l’épreuve de garder ses yeux ; voici comment elle devrait aborder la Techouva : d'abord, demandez-vous où vous en êtes spirituellement et quels sont vos désirs. Voulez-vous garder vos yeux ? Connaissez-vous les dégâts que vous vous causez à vous-même en ne gardant pas vos yeux ? Certaines personnes savent qu'elles ne peuvent pas se contrôler, mais elles disent à Hachem : « Je suis désolé d'avoir regardé une femme qui n’était pas tsnoua hier, Hachem. Je m'excuse et je me résous à ne pas le refaire ! »

Hachem répond : « Désolé, mon fils, mais ta Techouva est fausse. »

Aidons le jeune homme de l'exemple ci-dessus à s’adresser à Hachem sincèrement : « Hachem, je veux T’avouer que je n'ai pas gardé mes yeux. Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours regardé les femmes et je les ai désirées. Pas plus tard qu’hier, je n’ai pas pu résister à la tentation, peut-être des dizaines de fois. Une ou deux fois, j'ai essayé de détourner les yeux, mais je me sens tout simplement obligé de regarder tout le temps. Désolé, Hachem, mais c’est là que j’en suis. J'ai vraiment besoin de Ton aide, car je me sens comme un prisonnier… » On a ici une confession franche, qui est comme une bouffée d'air frais.

Voici la façon correcte de s’excuser devant Hachem : « Hachem, pardonne-moi pour tous les sites interdits que j'ai vus toute ma vie. Je Te prie de me pardonner pour n’avoir jamais essayé de garder mes yeux. Je n'ai rien fait pour essayer de me débarrasser de ces envies. Je suis tellement ancré dans ce marécage spirituel que je ne crois pas que je puisse jamais y échapper. Hachem, pardonne-moi de ne jamais T’avoir demandé Ton pardon. »

Les remords devraient aussi être de la partie : la personne doit d'abord évaluer les dommages qu'elle s'est causée par cette transgression particulière. Les remords comportent plusieurs niveaux :

Le plus haut niveau – on comprend que ses actions ont causé du chagrin à Hachem et on regrette profondément chaque pêché commis.
Niveau intermédiaire – on comprend que ses actions ont affaibli sa sainteté, sa emouna, sa prière et sa connexion avec Hachem.
Plus bas, mais toujours louable – on comprend que ses actes nuisent à son revenu, à sa paix conjugale ou à sa recherche d'une âme sœur ; on a l'impression de perdre un million de dollars.

En tout état de cause, on devrait avoir des remords pour n’avoir pas servi Hachem correctement. Et s'il on ne ressent aucun remords, on ne doit pas mentir à Hachem en Lui disant qu’on en a ! Se résoudre à s’améliorer n'a pas de sens à moins qu'on ait l'intention de faire tout son possible pour s’améliorer, y compris par une longue prière personnelle quotidienne dans laquelle on demande l'aide d’Hachem en la matière. On doit avoir le désir de se surpasser ; une fois qu’on y arrive, on a besoin de l'aide d’Hachem pour surmonter réellement l'inclination du mal et ses tentations afin de ne pas récidiver.

En résumé, notre Techouva – Arrêter un mauvais comportement, Se confesser, S'excuser et Se résoudre à faire mieux – doit partir d'un sentiment de vérité. Nous devons être persévérants en priant et en recherchant l'aide d’Hachem. Avec tout ce qui précède à l'esprit, nous sommes maintenant prêts à parler à Hachem du fond de notre cœur. Quand nous comprenons que nos vies sont en jeu, nous parvenons vraiment à crier à Hachem et à Le supplier de nous aider.

Traduit par Carine Rivka Illouz

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