Vivre en paix

La emouna dans le monde dépend du niveau de paix dans la société - plus les gens vivront en paix, plus ils seront en mesure de s'expliquer la vérité les uns aux autres...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 04.04.21

Après l’une de mes conférences dans une Yechiva, un jeune homme s'est approché de moi et m'a dit qu'il souffrait terriblement. J'ai été surpris : en général, les jeunes sont heureux et effervescents. Quelque chose ne va pas si un jeune de dix-huit ans souffre. Il m'a donc expliqué qu'il était baal téchouva –il revenait vers la religion. Il m’a ensuite raconté qu'il écoutait mes cours et s'engageait dans la prière personnelle quotidienne. Il avait même fait une liste de toutes ses fautes et transgressions et s'était repenti pour chacun d'elles, mais il souffrait toujours. Je lui ai demandé s'il avait insulté ou blessé quelqu'un. Il répondit : « Quand j'étais jeune, j'avais un professeur que j'embêtais et à qui j’ai causé beaucoup de tourment… »
« C'est exactement la raison pour laquelle tu souffres, » lui dis-je. « Jusqu'à ce que l'enseignant ne te pardonne, rien que je puisse faire ne t'aidera. »
Le jeune homme me dit : « Je ne sais pas comment le joindre. » Je lui dis donc de faire un effort et de prier, et qu’avec l'aide d’Hachem, il pourrait entrer en contact avec lui.
 

Ceci est un message à tous les jeunes qui pensent que les enseignants sont faits pour être tournés en ridicule : chaque fois qu'une personne nuit à quelqu'un d'autre, elle encourt une dette spirituelle qui, tôt ou tard, devra être payée. Cette dette la poursuivra toute sa vie jusqu'à ce qu'elle la règle. Par conséquent, elle doit tout faire pour localiser la personne blessée et s'excuser. Le malfaiteur doit aussi demander pardon à Hachem pour avoir fait du mal à Ses enfants. Aucun jeûne ne peut expier le fait d’avoir blessé une autre personne, on devra forcément s'excuser et apaiser la victime.

Nos sages enseignent qu'une mesure de bien est beaucoup plus forte qu'une mesure de mal. Par conséquent, celui qui aide quelqu’un mérite des bénédictions et une abondance énormes, tout comme celui qui nuit à une personne encourt une dette spirituelle qu'il devra payer. Chaque fois qu'un enfant provoque l'angoisse d'un parent, il contracte des dettes qui s'accumulent. Même si le parent pardonne, et qu'Hachem pardonne à son tour, le méfait laisse sur l'âme une impression qui pourrait avoir de futures ramifications, alors il vaut mieux être prudent et éviter de tracasser qui que ce soit, en particulier les parents. Un pêché qui est pardonné ressemble à une déchirure dans un vêtement qui a été cousu – même si le vêtement n'est plus déchiré, il y a toujours un signe de raccommodage, tout comme une cicatrice sur une blessure qui a guéri.

Nous devons tous nous rappeler quotidiennement que le dereh’ erets (les bonnes manières) a précédé la Torah. L'aspect principal du service divin est la prudence supplémentaire dans l'accomplissement des commandements entre l'homme et son prochain. Le Créateur nous a donné la Torah afin que nous agissions comme des êtres humains, créés à Son image, l'image Divine. Je l'ai déjà dit et je le répète encore et encore : Hachem n'avait pas besoin de créer le monde pour les commandements entre Lui et l'humanité. La raison pour laquelle Il a envoyé nos âmes dans ce monde physique est pour que nous apprenions à accomplir les commandements qui régissent les relations entre l'homme et son prochain : aimer son prochain comme soi-même. Pour cela, nous avons reçu la Torah, et ces commandements-là sont le cœur de la Torah.

Rabénou Acher, le « Roch », a écrit dans son élaboration de la Michna dans le traité Péah que « le Saint béni soit-Il désire les mitsvotes qui font la volonté de la société plus qu'Il ne désire les mitsvotes entre l'homme et son Créateur. » Hachem veut que le monde soit peuplé de gens de raison et de bon sens, capables d'interagir correctement avec les autres. Une fois que les gens s'entendront entre eux, et qu'ils seront vraiment des êtres de bon sens, ils rejetteront volontiers leurs idoles d'or et d'argent et se tourneront vers le Tout-Puissant, animés d’une vraie foi. Cela dépend du niveau de paix dans chaque génération – plus les gens vivront en paix, plus ils seront en mesure de s'expliquer la vérité les uns aux autres. En conséquence, dit Rabbi Nah’man de Breslev (voir Likoutey Moharan I: 27), les gens rejetteront les mensonges dans lesquels ils vivent et adopteront la vérité, renforçant ainsi leur croyance en le Créateur.

Ainsi, la bénédiction finale dans la prière de la Amida, que nous disons trois fois par jour, est la bénédiction de la paix, celle dans laquelle nous appelons le Tout-Puissant à nous bénir de la paix. Le Créateur désire sûrement des relations pacifiques entre des gens caractérisés par l'unité et la fraternité. Aucun parent ne veut voir quelqu'un faire du mal à son enfant. Le Créateur est certainement un Père aimant ; Il ordonne donc que ses enfants se respectent et se traitent de façon admirable, dans la paix.

Traduit par Carine Rivka Illouz

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