Sagesse mystérieuse

En tant que femme de fermier et mère de famille nombreuse, dans une ferme de l'Alaska (ou était-ce Alligerville?), elle n'avait d'autre choix que de scolariser ses huit enfants à la maison.

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Alizah Teitelbaum

Posté sur 15.03.21

C'est un cauchemar. Vous avez huit enfants et aucun d'eux ne va à l'école.

Les gens disent, ne donne pas d'excuses. Ne dis pas que c'est la faute du mari parce s’'il voulait il aurait trouvé du travail comme cuisinier de camp à Cold Foot, en Alaska. Ne dis pas que Nathan aime le soleil de minuit et tout ça.

Tu sais que tu es censée envoyer tes enfants dans une école de Torah, et la plus proche est … eh bien, autant que je sache, il n'y a pas d'école de la Torah en Alaska.

Tu dis, hé bien pas de problème. Je vais juste conduire les enfants sur un trajet de 12 heures et demie pour un programme juif après les classes de l'école la plus proche, à seulement 600 km de là, à Anchorage. Ensuite, tu essayes.

Jusqu’à cette fois là.

Deux cents km, un tiers du chemin, tu es coincée dans la neige et tu dois attendre qu'une dépanneuse apparaisse sur Alaska-11 sud/ Nord. Quand enfin, elle arrive, toi et les enfants, vous êtes tous gelés et affamés.

Ok, donc ce n'était pas Cold Foot, Alaska; c'était Alligerville, au nord de Poughkeepsie, non loin du Minnewaska State Park, dans un trou perdu de l'État de New York. Ok, si ce n'était pas l'Alaska, c'était au moins Flin Flon, au Manitoba. Hudson Bay, Hudson River – même gel. Je frissonnais sous mes couvertures quand je devais peser mes choix :

Revenir à Brooklyn sans Nathan. Nous avons essayé cela, mais ça n’a pas marché.

Conduire les enfants aller retour et rester là bas attendre à l'école pour les ramener10 heures par jour,

Sauf quand il y a une tempête de neige, on ne peut rien faire.

Les trois options impossibles ont tourné et tourné dans ma tête. Je ne pouvais plus le supporter. J'ai appelé une autre mère de fermier

"Que faire?"

Sa réponse a changé nos vies pour toujours: « je ne fais rien » a-t-elle répondu. « Ils apprennent à la maison ».

Wow Wow. Oh, ce sentiment magique! Cette femme avait osé faire l'impensable; elle a libéré le génie de la bouteille. Mon cœur s'est envolé à cette fraction de seconde. C'était le bouchon de l'autocuiseur qui a sauté. Il a ouvert des possibilités, l'aventure, le zeste, le dingue, l'expression de soi, la liberté.

Mais je pouvais juste imaginer ce qu'ils en diraient à Brooklyn.

Quoi qu'il en soit, le lendemain matin, nous nous sommes précipités à dire les prières et avons vite pris un petit déjeuner à l'avoine. Mes enfants se sont assis à la table de la cuisine pour leur leçon de Torah.

J'étais un professeur horrible; personne ne m'écoutait. La lecture des Cinq Livres de Moïse était quelque chose que je n'avais presque jamais fait, et je ne pouvais pas faire semblant.

Aryeh, l'enfant de huit ans d'une école Brooklyn Torah pour petits garçons, s'est levé et a pris la relève. Alors d'accord, j'ai triché. Je me suis faufilé hors de la salle de classe et ai fait la vaisselle, ce qui était la partie facile, et Aryeh a lu des cinq livres de Moïse avec ses frères.

Puis mon père, de mémoire bénie, de sa manière imprudente habituelle, apparut à la porte avec un ordinateur de luxe haut de gamme pour Aryeh.

Vous savez je me sentais méfiante face aux ordinateurs,

Mais c'était déjà entre les mains d'Aryeh, je ne pouvais plus le rattraper.

Nous sommes tombés dans la routine: Tout le monde a assisté à la leçon qu'Aryeh a enseignée sous la pluie, le beau temps ou la neige, pendant que je cuisinais, lavais les vêtements et nourrissais bébé. Au moment de la pause, les « bons » enfants avaient la chance de jouer sur le simulateur de vol d'Aryeh.

Et puis quelque chose de stupéfiant s'est produit: Aryeh, seul dans sa chambre avec un tournevis, a complètement mis l'ordinateur en pièces. Il y avait des vis et des copeaux et des fils, des haut-parleurs, des blocs d'alimentation, des batteries, des cartes d'extension, partout sur le sol.

Quel genre d'enfant pouvait détruire une machine qui coûtait un bras et une jambe ? Que diraient-ils à Brooklyn? Ils m'éclateraient de culpabilité d'ici jusqu’au ciel.

Ai-je crié à mon fils? Je ne m'en souviens pas, mais probablement pas. Il était mon bras droit. Je me souviens avoir pensé:

« Rien de mal ne peut arriver de ce gamin ».

Allons- un peu plus loin, que rien de mal ne peut arriver ?

Cet enfant, qui n'avait jamais suivi de cours d'informatique, ne lisait jamais un manuel et n'avait aucune instruction, a reçu une sorte de sagesse mystérieuse qui ne pouvait provenir que de D.ieu, et il remonta entièrement l'ordinateur.

Mais ce n'est pas tout, mes amis.

Aryeh a grandi, a étudié à la yeshiva en Israël, a rejoint les parachutistes, s'est marié et a eu des enfants. Il ne s'est jamais préoccupé de l'université. Il n'avait pas besoin de ça, parce que G-d lui a donné un emploi dans la haute technologie et son bureau se situe juste à côté de ses enfants qui vont dans les meilleures écoles, de la maternelle à l'école supérieure.

Certaines personnes disent wow, Alizah! Comment as-tu pu enseigné à tous tes enfants en Alaska?

Et je dois dire que je n'ai rien fait. Je faisais juste confiance à G-d pour ne pas paniquer.

 

Les histoires d'Alizah Teitelbaum sont apparues dans Hamodia, Ami, Mishpacha, la voix de Lakewood, la presse juive et d'autres endroits. Elle sert d'éditeur de fiction et de poésie pour https://sassonmag.com/ et de blogs à http://alizahteitelbaum.weebly.com/blog. Elle vit dans un mirage dans le désert du Néguev.

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