Un invité de Chabbat : la Emouna

En règle générale , notre emouna (foi en Hachem) est mise à l’épreuve  chaque jour. Selon le rav Chalom Arouch, nous n’en sommes jamais aussi conscients que lorsque nous voyageons.

Ce dernier mois  Eloul (septembre), j’étais dans le sud de la Californie pour rendre visite à mon père âgé. Papa vit dans un centre de logement avec assistance du comté d’Orange, à seulement 15 minutes de route du domicile de ma sœur et de mon beau-frère. J’habitais chez eux, me rendais tous les jours chez papa avec leur voiture de rechange et prenais les repas avec ma sœur dans un centre de retraite juif kasher proche. Heureusement, ils ont également offert l’hébergement du chabbat aux visiteurs qui le respectent.

Ma sœur a fait les réservations pour Chabbat pour moi en ligne. Tout était prêt. J’ai quitté la maison vendredi en milieu d’après-midi, avec quelques affaires. Mon plan était de rendre visite à papa avant le Chabbat, puis de me rendre en voiture dans les locaux juifs. Très faisable.

J’ai garé la voiture au centre de retraite juif comme prévu à 16 heures. Après avoir pris rendez-vous avec ma sœur et mon beau-frère pour allumer les bougies de Chabbat en début de la soirée, pour le soir du Kiddouch et pour le dîner à 17h30, je me suis promené nonchalamment dans l’allée principale.

Je ne savais pas trop ce qui m’attendait.

Ma chambre portait le numéro 140. Cependant, la réceptionniste, une jeune femme agréable, n’avait pas la clé de la chambre. « Ne vous inquiétez pas », dit-elle en décrochant le téléphone et en appelant le responsable administratif dans la pièce adjacente. “Elle fabriquera une clé sur-le-champ.” Après une courte attente, le responsable se présenta à la réception et me tendit la clé, une carte magnétique.

Je la remerciai, saisis mon sac de voyage et me dirigeai dans le couloir. Étant  très actives ma sœur et moi avions repéré l’emplacement de ma chambre la veille; à trois ou cinq minutes à pied du bureau principal, .

Il y avait beaucoup de temps. Je marchai lentement et arrivai à la salle 140, cinq minutes plus tard. J’ai inséré la clé magnétique dans la fente, ouvert la porte et Whoop!

Pas de meubles.

La pièce ressemblait à un nouvel appartement à louer. Des lignes d’aspirateur se sont croisées sur le tapis. Une légère odeur de désinfectant au parfum de citron venait de la direction de la salle de bain.

J’ai regardé ma montre. 16h15. Il n’y avait pas de temps à perdre.

Je  retournais à la réception. Des solutions possibles me pilonnaient : tout ce dont j’avais besoin était un matelas, et une chaise. Peut-être que leur type de l’équipement pourrait me les apporter ?

Une fois de retour au bureau principal, l’employée me dit d’attendre pendant qu’elle tenterait de parler au directeur administratif. J’ai attendu. Pendant ce temps, la pendule de mon grand-père qui était mon Yetzer Hara (mauvais penchant) à ce moment-là  marquait fort les secondes dans la tête. Channa! Chabbat approche !

Le gérant apparut. “Je suis vraiment désolé. Je ne sais pas pourquoi la salle n’est pas prête », a-t-il  déclaré. « J’avais informé le responsable de l’équipement de votre séjour.» Ensuite, quelqu’un m’a demandé si je pensais protester. Honnêtement, mes pensées étaient loin d’attribuer un blâme; tout ce que je voulais, c’était trouver une solution appropriée au problème.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé », poursuivit la responsable en essayant de joindre la responsable de l’équipement via son téléphone portable. “C’est terrible ! Je suis vraiment désolé.”

Lors de ma dernière visite j’avais  mal géré l’épreuve de  emouna qui a pris beaucoup de temps , cette fois-ci, j’étais déterminé à me racheter.

J’ai prié. J’ai dit : «Je te fais confiance, HaChem. Je sais que le responsable de l’équipement n’est pas à l’origine de ce problème. Je sais que ça vient de ta main. Je sais aussi que vous ne m’auriez pas mise à cet endroit une heure avant Chabbat sans une solution déjà en place. S’il vous plaît, donnez-moi le cadeau gratuit de révéler la solution au responsable . ”

Pendant que je priais, le téléphone  sonna. Elle a répondu Une expression à la fois surprise et heureuse apparut sur son visage. Puis elle s’enfuit en un haussement d’épaules gênée: «Il a préparé la pièce 104 au lieu de la pièce 140. Je vous ferai immédiatement une clé. »

Cinq minutes plus tard, j’étais dans la salle 104, préparant mes affaires pour Chabbat tout en sifflant un air joyeux. Je ne sais pas ce qui m’a rendu plus heureuse la solution immédiate au problème de la chambre ou la réussite du test de emouna.

Je suppose que les deux aussi.