Une nuit blanche… de péchés

Cette année, passer la nuit de Chavou'oth à étudier la Tora. Vous trouverez sans doute un ou deux copains qui voudront vous joindre dans cette nuit d'un autre monde…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 02.06.22

Jeudi soir 28 mai 2009 – et jusqu’au lendemain soir – nous célébrons la fête de Chavou’oth. Cette fête est une véritable déclaration d’amour que nous formulons pour D-ieu et nous devons faire notre possible pour ne pas rater ce rendez-vous unique de l’année juive.
Le jour de Chavou’oth, nous fêtons le don de la Tora. Réuni au pied du Mont Sinaï, le peuple juif y reçut les Paroles divines, telles que Moché Rabbénou (Moïse notre maître) les entendit d’Hachem Lui-même. Un des principes fondamentaux du judaïsme – et de ses fêtes – est que chaque génération doit vivre de la même manière les évènements qui se sont déroulés il y a plusieurs siècles.
Nous aussi recevons la Tora
Selon ce principe, il existe une différence importante entre les célébrations annuelles en France du 14 juillet et la fête de Chavou’oth. De fait, même si l’on peut comprendre les raisons qui poussent plusieurs milliers de personnes à descendre sur les Champs-Élysées – afin d’y assister au défilé militaire – il ne fait aucun doute qu’aucune d’entre elles n’a l’impression de revivre la prise de la Bastille. Il en va autrement avec Chavou’oth.
Même si cela n’est pas toujours facile à percevoir, nous devons faire le maximum d’efforts pour imaginer que nous aussi nous recevons chaque année la Tora. Notre préparation pour la fête ressemble ainsi aux habituelles qui précèdent un rendez-vous important : les plus belles toilettes sont de rigueur, la maison est nickel, au fur et à mesure que nous nous approchons de l’heure du rendez-vous, un sentiment indescriptible monte en nous…
Le soir de la fête, nous commençons à prier D-ieu – n’est-ce pas la chose la plus importante à faire ? – avant de partager un repas marqué par la succulence des plats proposés. Ensuite, plutôt que d’aller nous coucher comme à l’accoutumée, nous reprenons le chemin de la synagogue pour y étudier… toute la nuit ! Au petit matin nous prions de nouveau – le plus souvent avec les yeux embrumés par la fatigue – avant de rejoindre le confort de nos maisons. Autour d’un verre de vin et de quelques gâteaux à base de lait, nous récitons le Qidouch… avant d’aller nous coucher pour quelques heures de sommeil bien méritées.
Les prières, la bonne nourriture, l’étude de plusieurs heures qui se termine par une nouvelle prière, voilà notre façon de recevoir la Tora. Ces vingt-cinq heures de fête sont autant d’occasions pour montrer au Maître du monde que – selon le niveau spirituel de chacun – notre don de la Tora est digne de celui de Moïse et de ses contemporains.
Une identité spirituelle oubliée
Chavou’oth possède ceci d’unique : sa nuit d’étude. Quelle meilleure preuve pouvons-nous offrir à D-ieu pour Lui dire que nous L’aimons que de ne pas aller dormir ? De plus, rien ne nous oblige à être austères dans notre façon d’étudier : les pâtisseries de toutes sortes – accompagnées par des boissons diverses – sont les compagnons habituels de la veillée d’étude de Chavou’oth !
Ne pas dormir une nuit entière n’est pas seulement une prouesse physique dédiée à D-ieu. La kabbale nous enseigne que cette nuit blanche est le symbole de notre volonté de vouloir ne pas sombrer dans un sommeil… spirituel les autres jours de l’année. Ceci est la véritable signification de Chavou’oth : déclarer à Hachem notre désir de vouloir rester éveillés spirituellement et de ne pas sombrer dans l’aspect matériel de ce monde.
Cette volonté, nous avons tous les risques de l’oublier pendant le reste de l’année. C’est principalement la raison pour laquelle nous devons faire du mieux que nous pouvons pour rester éveillés cette nuit-là. De la sorte, nous pourrons toujours nous servir de cette occasion pour rappeler au Créateur que notre aspect spirituel n’a pas complètement disparu.
Pour toutes les personnes qui ne sont pas habituées à ce type de nuits, la perspective de plonger son nez dans un livre – du début de la nuit et jusqu’au lever du soleil – peut sembler trop pesante. Qu’on se rassure, les alternatives existent !
Se rapprocher de D-ieu, c’est augmenter notre joie
Si nous parvenons à faire de la nuit de Chavou’oth une expérience enthousiaste, nous aurons fait un pas de géant pour renouer le lien avec l’aspect humain de notre personnalité : notre spiritualité.
Certains pensent que se rapprocher du Divin doit être une activité sérieuse, teintée de sévérité et de rigueur. Si sérieux il y a, il n’est pas plus important que celui qu’un étudiant universitaire met à préparer ses examens de fin de session. Si nous ressentons une certaine sévérité, elle est du même ordre que celle que nous nous imposons en apprenant les règles d’une nouvelle activité sportive (avez-vous déjà essayé d’apprendre les règles du baseball ?).
Ce sont les empêcheurs de tourner en rond qui veulent nous faire penser que notre âme est une entité triste et peu amène. En fait, l’opposé est exact.
Combien de fêtes entre copains se terminent en pleurs ou avec des mains levées ? Si certains ont besoin d’alcool pour se rendre compte de leur misère – spirituelle et existentielle – d’autres oublient la plus petite forme de bienséance après deux ou trois verres. Dans tous les cas, la soirée qui s’annonçait joyeuse se termine dans la rancœur, la colère, les larmes…
Tout ceci n’a rien à voir avec le dialogue que nous proposons d’établir avec notre âme, la nuit de Chavou’oth. Celui-ci est teinté de sincérité, d’amour et de paix. Ce sont précisément ces trois ingrédients qui manquent le plus souvent dans les réunions d’un autre type.
Une nuit plaisante
Cette année, faites le pari : passer la nuit de Chavou’oth à étudier la Tora. Parlez-en autour de vous : vous trouverez sans doute un ou deux copains qui voudront bien vous joindre dans cette nuit d’un autre monde. Ensuite, choisissez des livres à étudier qui titilleront votre intérêt. Rien ne sert de commencer à lire le Midrach si sa lecture vous endort après cinq minutes ! N’oubliez pas de commander les friandises : petits fours de soirée, des fruits frais… Faites en sorte que votre table soit appétissante. Il n’y a rien de mal à allier la nourriture physique à la spirituelle.
Un avertissement important : bannissez l’alcool pour toute la nuit. La bière ou le vin – et à plus forte raison les alcools forts – ne sont pas de bons compagnons pour passer une véritable fête de Chavou’oth. Si vous parvenez à tenir votre table libre de toute trace d’alcool, vous pourrez remercier D-ieu de vous avoir aidé à atteindre cet objectif.
Si vous trouvez ces préparations un peu compliquées, vous avez la possibilité de prendre contact avec la synagogue la plus proche de chez vous : il y aura certainement des activités prévues pour la nuit de Chavou’oth. N’hésitez pas à vous y rendre !
Que vous choisissiez l’une ou l’autre solution, le plus important consiste à démontrer notre volonté de bien faire à D-ieu. Ainsi, ne vous lamentez pas si vous vous êtes endormis pendant la nuit : rares sont ceux qui ne ferment absolument pas l’œil de la nuit. Simplement, faites ce qui est en votre pouvoir pour passer la nuit la plus spirituelle de l’année. Le reste se trouve entre les mains du Ciel.

Vous êtes cordialement invités à rendre visite au blog de David-Yits’haq Trauttman à www.davidtrauttman.com/

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