Se faire conseiller ? Par qui ?

Recevoir le conseil d'une personne, c'est un peu recevoir l'équivalent de sa semence. Ainsi, on doit savoir si c'est une personne méchante ou un Tsadiq.

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Rav chalom Arouch

Posté sur 06.04.21

À mon avis” dit le géant, ”ce sont des bêtises… mais puisque tu insistes. Écoute, je suis ministre de toutes les bêtes sauvages. Je vais te rendre service et appeler ici toutes les bêtes sauvages. Elles parcourent le monde entier – peut-être l'une d'elles sait-elle quelque chose de cette montagne et de ce château.” 

Il rassembla toutes les bêtes sauvages, de la plus petite à la plus grande et leur demanda. Toutes répondirent qu'elles n'avaient pas vu cela. “Vois-tu ? On t'a raconté des bêtises ! Si tu veux m'écouter, rebrousse chemin car tu ne trouveras sûrement pas : cela n'existe pas dans ce monde !”
 
Même après avoir franchi un obstacle qui semblait infranchissable – qui dans son cas avait revêtu l'apparence d'un géant – le vice-roi doit maintenant faire face à un nouveau. Cette fois-ci, cet obstacle prend la forme de l'affirmation apparemment sans appel des bêtes sauvages qui déclarent ne pas avoir vu pendant toutes leurs pérégrinations à travers le globe de montagne en or, ni de château en perles.
 
Cependant, cette fois-ci encore, le vice-roi ne se laisse pas envahir par la confusion et sa détermination reste intacte. Grâce à sa tranquillité d'esprit, sa vision de la vérité conserve sa clarté. Ainsi, le nouvel obstacle qui se dresse devant lui en perd immédiatement sa consistance. De fait, c'est de l'obstacle lui-même que le vice-roi reçoit son aide, lorsque le géant décide de l'aider dans sa recherche de la princesse.
 
Le vice-roi insista très fort : “Cela doit sûrement – sans nul doute – exister !” Le géant lui dit : “J'ai un frère dans ce désert. Il est le ministre de tous les oiseaux. Peut-être savent-ils, eux qui volent si haut dans les airs. Peut-être ont-ils vu cette montagne et ce château. Va vers lui et dis-lui que je t'ai envoyé chez lui.” Il marcha de longues années à sa recherche…
  
Le vice-roi poursuit son chemin. Cependant, cette fois-ci, il commet une erreur : plutôt que de chercher la princesse elle-même, il part à la recherche du frère du géant. C'est exactement ce qu'à écrit Rabbi Na'hman de Breslev dans son histoire : “Il marcha de longues années à sa recherche.” Les conséquences de cette erreur peuvent être tragiques. Lorsqu'une personne s'est déjà rapprochée du Tsadiq – et qu'elle a reçu de lui ses conseils – il lui est interdit de chercher d'autres personnes qui pourraient la conseiller.
 
Lorsque le vice-roi a rencontré le premier géant, celui-ci a presque réussi à le dissuader de poursuivre son chemin. C'est uniquement grâce à un miracle que le vice-roi insista et qu'il put surmonter l'obstacle qui se dressait devant lui. Le géant n'avait pas hésité à se moquer du vice-roi et à lui déclarer ouvertement que selon lui, il était ridicule de chercher une montagne en or et un château en perles. Ainsi, pour quelle raison ressent-il le besoin d'aller demander conseil à son frère ? Celui-ci ne risque-t-il pas de se révéler être une entrave à son projet ? Qui peut savoir s'il parviendra à réussir ce test et à ne pas être vaincu ?
 
Nous comprenons maintenant pourquoi il est interdit de recevoir des conseils et de prêter attention aux paroles des personnes qui ne nous guident pas sur le chemin du Tsadiq. De fait, il manquera toujours quelque chose à leurs conseils. Il n'y a que le Tsadiq véritable qui détient l'enseignement et les recommandations complets et parfaits. À ce sujet, Rabbi Na'hman a écrit dans le Liqouté Moharan (I:7) :
 
Il est impossible d'atteindre la vérité sans se rapprocher des Tsadiqim et de suivre le chemin de leurs conseils. Cela s'explique par le fait que leurs conseils possèdent un aspect de mariage et d'union. La question mérite d'être posée : 'De quelle façon ces conseils possèdent un aspect de mariage ?'”
 
Selon la Guémara (Berakhoth 61) Les conseils proviennent des reins [selon le verset des Psaumes (16:7) : “Je bénis l’Éternel, qui a été mon Guide : même de nuit, mes reins m’en avertissent”] ; les reins sont également les outils de la naissance car ils contiennent la semence. Il s'ensuit que lorsque nous recevons un conseil d'une personne, cela équivaut à recevoir l'équivalent d'une semence de sa part. Ainsi, tout dépend du type de la personne qui formule les recommandations : s'agit-il d'une personne méchante ou d'un Tsadiq. C'est pour cette raison que le conseil du Tsadiq est une semence de la vérité….”
 
De nouveau, il rencontra un autre géant qui portait aussi un arbre immense et qui le questionna comme le premier. Il lui raconta toute l'histoire et ajouta que son frère l'avait recommandé. Mais le géant le découragea de même en disant que cela n'existait pas. Le vice-roi insista très fort : “Cela existe certainement !”
 
Le géant lui dit : “Je suis le ministre de tous les oiseaux. Je vais les appeler, peut-être savent-ils ?” Il rassembla les oiseaux et demanda à tous, du plus petit au plus grand. Les oiseaux répondirent qu'ils ignoraient cette montagne et ce château. Il lui dit : “Vois-tu ? Cela n'existe certainement pas dans ce monde ! Si tu veux m'écouter, rebrousse chemin car cela n'existe sûrement pas.” Mais il insista très fort et répondit : “Certes, cela existe certainement sur terre !”
 
Les évènements se répètent et ce qui était arrivé avec le premier géant se reproduit avec le second. Celui-ci essaie également de dissuader le vice-roi en lui conseillant d'interrompre sa recherche – en toute innocence – de l'émouna (la foi) parfaite. Cela arrive aux individus qui cherchent les conseils de différentes personnes et qui ne mettent pas leur confiance – simple et totale – en les paroles du Tsadiq.
 
Ici aussi, la tranquillité d'esprit qu'a atteint le vice-roi lui est d'une grande utilité. Ce dernier possède une vision claire de ce qu'il demande : ce que lui a ordonné la princesse représente la vérité pure. C'est cette conviction qui lui donne la force d'insister – peu importe ce qu'on lui dit – jusqu'au moment où l'obstacle se transforme quelque chose de positif et qui lui vient en aide.
 
Le second géant est catégorique : il n'existe aucune montagne en or ni de château en perles dans le monde. Après que les oiseaux aient également affirmé qu'il n'y avait rien de semblable sur la terre, le vice-roi insiste et parvient à briser ce nouvel l'obstacle. Le second géant l'envoie vers le troisième frère. Il est important de relever que cette fois-ci, il n'est pas écrit que le vice-roi partit “à sa recherche”. Plutôt, il est dit qu'il partir “chercher.” Cela signifie que le vice-roi partit chercher… la princesse. C'est pour cette raison que cette fois-ci, il réussit à la trouver.
 
 
À suivre…

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