Seulement en Israël !
La femme me regarda surprise : “Pour quelle raison me posez-vous cette question ? Le bus est plein : on m'aidera bien à en descendre en temps voulu, comme on m'a aidé pour y monter !”
Il existe un charme particulier à vivre en Israël (en addition du sentiment de Sainteté qu'il est possible de palper ici). Je ne fais pas référence aux paysages merveilleux que seul ce pays sait nous offrir. Plutôt, je veux parler des nombreux aspects “juifs” qu'il est possible de voir sur la Terre sainte. Ce sont ces différents aspects qui nous réchauffent le cœur et place notre esprit à une altitude supérieure où il pourrait se trouver ailleurs, dans un autre pays. Grâce à tous ces signes, c'est notre fierté d'appartenir au peuple de D-ieu qui s'éveille.
C'est seulement en Israël que vous pouvez monter à bord d'un autobus municipal et entendre une leçon par un grand rabbin, ou de la musique juive (et selon le chauffeur, il vous faudra même du coton dans les oreilles pour rester sereins).
J'avoue qu'écouter le cours d'un rabbin dans un bus est au-dessus de mes moyens (que voulez-vous, je ne suis qu'une faible femme !) Cependant, même si je n’écoute pas ce qu'il se dit, je suis heureuse d'entendre autre chose que ce que vous entendez le plus souvent dans les autobus, à Paris, New York ou ailleurs. En fait, la voie souvent douce de la personne qui donne la leçon m'endort en moins de temps qu'il faut pour le dire (c'est pour cela que les longs voyages en autobus ne me font pas peur : j'y fais mes plus belles siestes).
C'est seulement en Israël que vous trouverez des parents mettre leurs enfants dans un autobus mehadrin (religieux) en demandant aux passagers présents de garder un œil sur eux… jusqu'à la ville prochaine ! Vous pouvez être certains qu’il n’existe rien de plus efficace que cela pour éveiller l'instinct maternel des mères juives à bord de l'autobus. C'est pour cela que le plus souvent, c'est lorsque les parents ne sont pas présents dans le bus que les enfants sont le mieux soignés.
Je n'oublierai jamais la jeune femme qui – au beau milieu du trajet – demanda à l'un des enfants dont on lui avait “confié” la garde le numéro de téléphone de sa maison afin de rassurer sa mère que tout allait bien.
C'est seulement en Israël que vous pouvez étonner une jeune mère en lui demandant (comme je le fis une fois) comment a-t-elle pu oser entreprendre un long voyage d'Ashdod à Bnei Braq toute seule avec son nouveau-né, accompagnée d'une double poussette et de toutes ses affaires personnelles, plus celles du bébé ! Cette jeune femme me regarda surprise et me répondit : “Pour quelle raison me posez-vous cette question ? Le bus est plein : on m'aidera bien à en descendre en temps voulu, comme on m'a aidé pour y monter !”
C'est seulement en Israël que vous pouvez trouver un chauffeur d'autobus vous dire, lorsque vous ne trouvez pas votre carte de transport : “Asseyez-vous grand-mère ! Je ne voudrais pas que vous tombiez pendant que nous roulons ; ne vous inquiétez pas, je suis certaine que vous trouverez votre carte.” (Ce chauffeur devait avoir eu des passagers de nature inquiète dans ce genre de situations.)
C'est seulement en Israël que vous verrez ce que ma belle-fille voit régulièrement. Ma belle-fille travaille dans une garderie dans laquelle elle se rend en autobus. Lorsqu'elle est un peu en retard – et qu'elle pense rater le bus du matin – le chauffeur l'attend à son arrêt. Je précise que cela se passe à l'heure matinale du rush !
Je ne voudrais pas oublier le chauffeur du bus à qui un passager signala avoir oublié un paquet à l'arrêt précédent… et qui attendit patiemment que ledit passager descende du bus et courre aller chercher son paquet. Comme vous pouvez le constater, les actes de 'hessed sont nombreux sur les lignes de bus mehadrin (religieux). De plus, savez-vous quel était le consensus parmi les passagers ? Que le chauffeur avait agit normalement en venant à l'aide de cette personne et qu'il méritait nos louanges pour un tel comportement !
C'est seulement en Israël que vous trouverez une personne avoir avec elle un livre des Psaumes divisé en chapitres (c'est-à-dire : chaque chapitre a été imprimé sur un livret distinct) et tendre à chaque passager un livret, afin que tout le livre des Psaumes soit récité lors d'un trajet !
C'est seulement en Israël qu'il peut arriver que je me tienne debout dans un autobus – par manque de place – et qu'une personne se lève en me disant : “Grand-mère, venez vous asseoir ici : vous paraissez fatiguée.” (De la sorte, plutôt que de me sentir vieille, j'ai l'agréable impression qu'on s'occupe bien de moi.)
C'est seulement en Israël qu'il m'a été donné de voir un chauffeur de bus dire à un passager âgé qui venait de monter d'aller s'asseoir et d'attendre patiemment que cette personne atteigne son siège. Ensuite, le chauffeur se leva pour demander l’argent du transport à cette personne ! Seulement après tout cela, le chauffeur reprit la route.
C'est seulement en Israël que lorsque le chauffeur a du retard, il laisse les passagers monter sans payer. Il sait que plus tard, les personnes qui le doivent viendront le voir pour régler leur billet. De fait, cela m'arriva un jour… mais à cause du monde qui se tenait debout, je fus incapable d'atteindre le chauffeur du bus avant mon arrêt. Dans la mesure où je n'avais pas pu payer mon transport, je demandai au chauffeur la fois d'après de me faire payer deux fois.
Le plus surprenant, fut de voir le visage du chauffeur : aucune surprise ne s'y lisait. Celui-ci était tout simplement habitué à ce genre de comportements de la part des passagers de la compagnie.
C’est seulement en Israël – et dans ma maison – que j’ai vu à plusieurs reprises des ouvriers israéliens non religieux (la tête découverte, en short et sandales) demander un verre d’eau et – au moment où je leur apporte ce qu’ils désirent – se couvrir la tête avec leurs bras et réciter la bénédiction adéquate ! Comme si cela ne suffisait pas, ils demandent – avant de partir – une bénédiction de la part de mon mari le Rav pour le succès de leur entreprise.
C’est seulement en Israël que vous verrez les marchandises des magasins être livrées le soir et rester dehors toute la nuit, sans qu’il ne manque rien le lendemain matin. La première fois que j’ai vu cela, je n’en croyais pas mes yeux. Maintenant, je n’y fait même plus attention.
Quelle merveilleuse nation et quel merveilleux pays !
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