Voilà la période creuse

Quand l’homme se sent petit, diminué, c’est difficile pour lui… Alors que faire ? Quel conseil appliquer ?

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le rabbin Ya'aqov Hertzberg

Posté sur 17.03.21

Que pouvons-nous faire pour que ces jours se passent dans la paix et la joie ? Car quand l’homme se sent petit, diminué, c’est difficile pour lui… Alors que faire ? Quel conseil appliquer ?

Nous sommes en plein dans le compte du Omer. Chaque personne qui fait un travail sur elle-même, sur ses traits de caractère et sur sa foi, ressent certainement que pendant cette période, règne une certaine difficulté, comme une diminution. C’est quelque chose de connu, parce que les jours du Omer sont des jours de préparation et d’attente de la réception de la Torah, et ils sont comparés aux sept jours de pureté que compte la femme dans l’attente de retrouver son mari. Ils sont donc porteurs d’un certain éloignement de D.ieu.

Ce n’est qu’au terme du compte du Omer, lorsqu’on s’immergera dans le mikve de la cinquantième porte de Chavouot, que l’on sera pur et prêt à recevoir l’essence et l’esprit de vie de la Torah. En attendant, on patiente, et notre esprit n’est pas encore entier et vif, ce qui explique cette sensation de diminution qui plane durant cette période.

Alors que pouvons-nous faire pour que ces jours se passent dans la paix et la joie ? Car quand l’homme se sent petit, diminué, c’est difficile pour lui, et le mauvais penchant a plus de pouvoir sur lui, et nous savons que dans chaque situation qu’Hachem envoie à l’homme, il y a un travail à faire, un travail propre à la situation et qui permet à l’homme de s’élever, justement grâce à cette situation. Il nous faut trouver des conseils sur ce qu’il faut faire dans ces moments de diminution, quelque chose qui nous permettra de nous élever et nous évitera de tomber, D.ieu préserve.
Rabbi Nathan écrit dans les likoutey halahotes (recueil de lois), que la réparation qui s’opère durant les jours du Omer dépend de l’innocence, de la simplicité de la personne. Concrètement, le conseil qu’on peut en tirer est, chaque fois qu’on est confronté à une situation difficile et qu’on se sent « en descente », de mettre de côté son intelligence, son esprit, pour s’appuyer sur la foi que tout ce qui nous arrive est la volonté d’Hachem, même la difficulté et la « descente », et tout est pour le bien.

Le fait de mettre sa raison de côté se reflète dans le travail de la joie, c’est-à-dire que la personne éloigne de son esprit toutes sortes de pensées d’inquiétude et de mélancolie qui influent sur son service Divin, et se renforce dans sa croyance que même son service Divin est entre les mains d’Hachem, et ses difficultés en la matière viennent de la Providence Divine, pour son bien éternel.

Les inquiétudes et l’amertume de la personne sur le fait qu’il ne sert pas D.ieu comme il faut, ou qu’il a de mauvais traits de caractère etc., ne sont que des preuves d’un manque de foi. Et quelqu’un de simple ne s’embrouille pas le moins du monde, même lorsqu’il voit que tout ne se passe pas comme il veut ! Car il a la foi que tout vient d’en haut, de la Providence Divine, et qu’il n’a aucun contrôle sur ce qui lui arrive dans la vie, à part sur les prières et les demandes qu’il peut faire ; il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter, car tout est pour le bien ! Tout ce qu’il y a à faire face à des manques, c’est prier D.ieu qu’Il nous aide à réparer ce qui demande réparation, et à conserver sa joie et son bon cœur en toute circonstance, puisque tout est contrôlé par le Créateur, le Tout-Puissant, le Miséricordieux.

Rabénou Nah’man de Breslev écrit dans les Likoutey Moar’an (Chapitre 2, Torah מ"ד) :

« Et c’est une règle importante et le fondement et l’essence du service Divin, que d’être un homme simple et droit etc. Le servir simplement, sans complications, sans aucune recherche, pas une. Même des analyses qu’on peut faire de son propre service Divin, il convient de s’éloigner. Car toutes les sagesses du monde, de ceux qui entrent et se mettent un peu à servir D.ieu, ne sont que des fantaisies, des grandes confusions. Et elles poussent l’homme à échouer dans son service Divin : trop réfléchir, chercher, approfondir dans la minutie, pour savoir si l’on fait comme il faut… Car l’homme est fait de chair et de sang, il lui est impossible de s’acquitter complètement, et le Saint béni soit-Il ne se pose pas en tyran face à Ses créatures. Et la Torah n’a pas été donnée à des anges. Et pour ceux qui cherchent les détails et prennent sur eux de respecter plus de choses inutiles, il est écrit : « Et il en vivra » et pas il en mourra. Car ils n’ont pas de vigueur et sont toujours mélancoliques, parce qu’ils ont l’impression de ne pas s’acquitter comme il faut dans leur pratique des mitsvotes. Aucune mitsva ne les vivifie, à cause de leurs approfondissements inutiles et de leur mélancolie. »

C’est un bon conseil à prendre pour toute l’année, et dont on a particulièrement besoin pendant la période du Omer, puisque durant ces jours, l’homme traverse malgré lui un déclin spirituel. Il faut savoir que la mélancolie et la tristesse qui en découlent ne sont que des confusions, dont l’origine est une contradiction avec le fait que le Créateur contrôle tout ; et ce que l’homme doit faire, c’est se renforcer dans sa foi que tout est sous contrôle et que tout est pour le bien, rejeter toutes ses pensées et ses confusions, et être dans la joie !

Pour parvenir à cela, il faut prier. Demander au Créateur qu’Il nous donne une foi complète que tout est contrôlé d’en haut : tout ce qui se passe dans le monde en général comme tout ce qui nous arrive en particulier, et que l’on sache qu’on n’a presque pas d’autre choix que la prière. Prier aussi pour savoir identifier les pensées ou les confusions hérétiques, et réussir à les chasser pour se rappeler qu’il n’y a rien d’autre qu’Hachem, et qu’Il nous rapproche de Lui. Et en attendant, il faut rester joyeux.

Si la personne suit cette voie pendant les jours du Omer, elle pourra traverser cette attente sans échouer, elle arrivera à Chavouot en toute sécurité, elle aura le mérite qu’Hachem la rapproche de Lui et la fasse jouir de recevoir sa propre Torah, et tous les points sur lesquels elle a pu se renforcer se changeront en un véritable esprit et un savoir complet.

Qu’Hachem renforce chaque membre de Son peuple, que rien ne nous déroute, qu’on soit toujours dans la joie et le renforcement de notre foi ; et qu’on ait le mérite de voir la délivrance totale rapidement et de nos jours, Amen.
 
 
 
 

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