Sentir la Emouna
Vivre avec la Emouna (la foi), c’est comme traverser un pont dangereusement étroit en sachant qu'il n'y a rien à craindre. Le désespoir n’existe pas...
Même si le monde te dit que non,
Tu peux atteindre le bonheur et changer en un instant.
La paix intérieure, la joie réelle, sans piège,
On en doute parce qu’on n’y a pas encore gouté.
Comme Avraham, guidé par son instinct,
D.ieu apporte le résultat, sois juste prêt à respirer à fond !
— Nissim Black, L'Chaïm
Imaginez une énorme fosse. Son diamètre fait la taille d'un stade de football. C'est tellement profond que vous ne pouvez même pas voir le fond. Si vous deviez y jeter une pierre, il faudrait une bonne heure avant de l'entendre toucher le fond.
Vous imaginez ? Génial. Maintenant, ajoutez un pont qui va d’une extrémité à l’autre de cet abîme. Bien. Retirez les cordages qui pourraient vous aider à garder l’équilibre. Ce pont est juste un parterre, rien de plus. Ce ne sont que des planches de bois attachées à deux cordes en dessous. Chaque planche ne fait que 12 centimètres de large, juste assez pour poser deux pieds côte à côte. Une fois que vous vous mettrez à avancer d'un bout à l'autre de la fosse, d’un coup, votre poids fera descendre le pont de quelques mètres, et il se balancera d'un côté à l'autre.
Vous vous imaginez devoir le traverser ? Un seul faux pas et vous disparaissez au fond de l'abîme, à jamais. Même si vous surviviez, cela vous prendrait une éternité de remonter à la surface. Et même si vous réussissiez à le traverser en y allant prudemment, le stress et la pression suffiraient pour vous faire faire une crise cardiaque.
C'est ce dont parle Rabbi Nah’man lorsqu’il dit : Le monde entier est un pont étroit, et l’important, c’est de ne pas avoir peur du tout. Ses mots les plus puissants sont : ne pas avoir peur DU TOUT. Vous devez danser tout en parcourant la corde raide.
Alors, bougez ! La vie commence par ces premières étapes critiques. Cela devient vraiment intéressant quand on est assez loin de la stabilité du premier bord, et qu’on peut sentir tout son poids se balancer dangereusement d'un côté à l'autre. Une fois qu’on est assez avancé sur le chemin, tout ce qu’on peut voir, c’est l'obscurité juste sous nos pieds. Une seule petite erreur de calcul et tout est terminé.
Et puis, cela se produit. Perte d’équilibre. Frénétiquement, vous essayez de reprendre vos positions et de revenir au centre du pont. C'est trop tard. Vous avez tellement glissé sur le côté que le poids de votre propre corps vous pousse hors du pont. Vous essayez de vous accrocher au pont avec vos bras, mais cela ne sert à rien. Vous commencez à tomber.
Avant même de vous rendre compte que tout est terminé, avant même de commencer à vous demander combien de temps jusqu'à l'impact final, avant même de prendre une respiration – SPLASH !
Toute la fosse était remplie d'eau cristalline. Au lieu de tomber vers la fin, vous ne descendez que de quelques mètres jusqu'à ce que l'eau ralentisse votre chute. Par instinct, vous nagez jusqu'à la surface. Le pont, se balançant encore d'un côté à l'autre, se trouve à une hauteur de corps au-dessus de vous. C'est tout. Tout cela était une illusion. La plus grande des peurs était exponentiellement supérieure au résultat réel. Vous laissez échapper un grand rire, vous rejoignez le début du pont, et réessayez.
C'est ça, vivre avec la Emouna. C'est traverser ce pont en sachant qu'il n'y a rien à craindre. La fosse du désespoir n’existe pas. Le pire qui puisse arriver si vous faites un pas dans la mauvaise direction, c’est de tomber et d’apprendre quelque chose de nouveau sur le chemin du retour.
Dovber Halevi anime le site www.proudlycandid.com. Vous y trouverez 1.001 raisons d'aimer Israël.
Traduit par Carine Rivka Illouz
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