L’antisémitisme : la force improbable derrière la force juive

Votre CV est très impressionnant, Elizabeth. En plus de vos trois années passées à Citibank, je vois que vous avez fait du bénévolat aux Nations Unies. » 

« Oui. J’ai travaillé avec des pays du Moyen-Orient sur des projets qui ont contribué au développement de villages. J’ai travaillé avec des représentants de la Syrie, du Liban et de la Palestine. » 

A-t-elle dit ce que je pense qu’elle a dit ? Pour un Juif, ce mot commençant par « P » est une grossièreté.  

Sans montrer aucune émotion, j’ai continué l’interview.  

« Parlez-moi davantage de votre passage à la Chase Manhattan Bank. » 

Elle a continué à bavarder. À la fin de l’entretien, nous riions tous les deux. Je lui ai poliment dit que nous lui répondrions.  

Plus tard dans la journée, le responsable des ressources humaines m’a convoqué.  

« Quand pourrons-nous la ramener à bord ? » 

« John, nous n’embauchons pas cette personne. » 

Il me lance un regard autoritaire, à la manière dont le chef d’un service s’adresse à un membre d’une équipe d’analystes juniors, et répète :  « David, quand pouvons-nous la faire monter à bord ? » 

Habituellement, lorsqu’un vice-président senior d’une grande banque d’investissement de Wall Street vous donne un ordre, la conversation s’arrête là.  

Pas aujourd’hui.  

Avec une passion que je ne me connaissais pas, j’ai regardé cet homme, deux fois plus âgé que moi, et je lui ai répondu avec assurance : « John, nous n’embauchons pas cette personne. » 

Il a fait marche arrière et nous avons embauché quelqu’un d’autre – mon nouvel ami Moti qui a grandi à Petach Tikvah.  

C’est alors que j’ai appris le véritable pouvoir de l’antisémitisme.  

Ce que l’antisémitisme nous a également apporté 

La religion juive recèle une immense beauté. Selon notre foi, nos vies sont guidées par ces principes enhardissants :  

1. Tout ce qui nous arrive vient directement de notre Créateur. 
2. Tout ce qui arrive est intrinsèquement bon. 
3. Tout ce qui arrive nous est envoyé directement par notre Père pour notre propre bien. 

Un avantage ? Comment quelque chose de mal, comme l’antisémitisme, peut-il être un avantage ?   

Les grands Sages ‘hassidiques nous enseignent qu’il n’existe pas de « bien et de mal », mais plutôt un « bien révélé », comme savourer un gros morceau de chocolat, et un « bien caché », comme manger une salade verte et profiter de l’euphorie de terminer une randonnée difficile le lendemain matin.  

À mesure que nous apprenons et réapprenons ces concepts juifs, nous pouvons reconfigurer notre cerveau pour vivre sans désespoir, car nous savons qu’il n’y a pas de mal dans ce monde.  

L’antisémitisme peut être considéré comme un « bien caché » en raison de la force et du pouvoir remarquables qu’il libère en chaque Juif :

• Nous devenons plus forts. Lorsque Israël a déclaré son indépendance, si nos voisins arabes nous avaient envoyé un panier de fruits au lieu de sept armées déterminées à achever l’œuvre d’Aloph Hitler, nous n’aurions pas l’une des armées les plus féroces de la planète.  

L’Israël high-tech a été incubé, né et nourri au sein de l’armée israélienne. Les coalitions antisémites de ce monde, qui nous étouffent depuis 75 ans, ont conduit notre économie à produire des applications JavaScript en même temps que des oranges de Jaffa.  

^{Cela a permis à la famille moyenne en Israël de générer des revenus supérieurs à ceux d’une famille en Grande-Bretagne, en France, en} Arabie saoudite et en Corée du Sud.

• Nous sommes unis. De 1948 à 2021, la menace de nos ennemis a cimenté les liens qui unissent le peuple d’Israël. Il y a eu des moments où cette unité était forte et d’autres où elle a été mise à mal, mais la compréhension que des antisémites mortels nous entourent a maintenu une puissante cohésion.

Malheureusement, nous avons perdu cette cohésion au cours des dernières années… avec des résultats catastrophiques. Maintenant que nos ennemis nous attaquent à nouveau, le peuple d’Israël a redécouvert le « ciment national » nécessaire pour opposer un front uni au mal.  

L’émergence d’un antisémitisme ouvert en Europe et en Amérique nous a rapprochés, en Israël, de nos frères et sœurs du monde entier.  

• Nous regardons vers le haut. Dieu nous avertit dans le livre de Devarim qu’une fois que nous aurons conquis notre terre, que nous vivrons dans les villes que nous aurons conquises et que nous serons devenus puissants et trop à l’aise, nous ferons l’erreur d’oublier Dieu.   

Lorsque vous êtes riche, en bonne santé ou rempli d’ambition pour la marque que vous souhaitez laisser dans ce monde, l’instinct vous pousse à penser que vous n’avez pas besoin d’aide.   

Une fois qu’une vulnérabilité apparaît, tout change.   

Les livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois regorgent d’histoires de ce cycle et de la façon dont nous avons oublié Dieu et notre Torah. Hachem nous a envoyé un ennemi antisémite qui nous a terrorisés. Une fois que nous étions dans un état de vulnérabilité, nous nous sommes souvenus de Dieu. Nous avons crié vers Lui et Il nous a rachetés.   

C’est ce qui se passe à nouveau aujourd’hui. L’antisémitisme ramène nombre d’entre nous à la Torah, à la prière et à Dieu. Il donne à chacun d’entre nous le pouvoir de transformer la pire tragédie de l’histoire juive en la plus grande bénédiction.  

Même dans la zone de confort de la réussite professionnelle, de l’avancement social et d’une situation financière en constante amélioration, nous pouvons élargir notre vie pour inclure des mitsvot, l’étude de la Torah et une plus grande connexion avec notre Père.   

Aujourd’hui plus que jamais, les Juifs sont de plus en plus nombreux à travailler cinq à six jours par semaine et à passer le Shabbat avec leur famille et leurs amis. Ils gagnent bien leur vie, mais réservent toujours 10 % de leurs revenus après impôts à des œuvres caritatives pour venir en aide aux pauvres, aux malades et aux souffrants de ce monde.   

Tout le monde les aime parce qu’ils adhèrent aux lois de la parole appropriée, où Dieu nous ordonne de ne pas embarrasser ou insulter les autres.   

De plus en plus de Juifs progressent dans leur carrière, leur communauté et leur engagement envers une vie conforme à la Torah. Ils ont le beurre et l’argent du beurre.   

L’antisémitisme n’est peut-être pas ce morceau de chocolat, mais il peut certainement ressembler à cette salade verte. Ce n’est pas l’idéal, mais si vous le voulez, cela peut conduire à de plus grandes choses.