Ouman, toute l’année

J'ai trouvé un million d'excuses pour ne pas y aller. La première est l'argent bien sûr. Je me répétais que si j'avais 600 $ à dépenser, je préférerais…

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Sharon Rotter

Posté sur 16.03.21

Cela fait plus de dix ans que mon mari voyage à Ouman chaque année pour Roch Hachana, mais moi, je n'ai pas encore eu le mérite de m’y rendre… Tous mes amis qui ont fait téchouva en même temps que moi y sont déjà allés plus d'une fois ; mais moi, je prends mon temps… J'avais déjà écrit ici, il y a quelques années, que je comptais voyager à Ouman, mais au final, mes paroles ont dépassé mes actes…

Je ne sais pas vraiment pourquoi je me suis abstenue de rendre visite au Rebbe, en particulier compte tenu du fait qu'il a vraiment changé ma vie, qu’il a sauvé mon mari et moi avec, et a fait de nous des gens biens.

J'ai trouvé un million d'excuses pour ne pas y aller. La première est l'argent bien sûr. Je me répétais que si j'avais 600 $ à dépenser, je préférerais me poser sur une plage en Grèce plutôt que de tourner dans les quartiers défavorisés de l’Ukraine.

Une autre excuse que j’ai toujours adoré est le fait que, durant la dernière décennie, j’étais, la plupart du temps, sois enceinte soit avec un bébé en bas age que j’allaitais, et je ne me voyais absolument pas prendre de bébé avec moi lors de ce périple. Je sais qu'il y a des héros qui le font, et je les salue au passage, mais je ne suis apparemment pas de leur trempe, parce moi, ça ne me branche vraiment pas de courir après mon bambin dans l’allée étroite de l’avion et de devoir le distraire tout le long d’un voyage interminable. C’est déjà assez compliqué comme ça, alors pourquoi en rajouter une couche ?

La troisième excuse repose sur mon mari, puisque finalement, à nous deux, nous faisons un, et s'il y va, alors j’en suis certainement exempte – il fait le boulot pour toute la famille…

Mais ces derniers temps, je vois que les enfants ont grandi -le petit a 3 ans et la grande, 13 ans- et de nouveau, j'ai plus d’espace pour moi-même. En parallèle, ma fille de 11 ans s’est mise à me rappeler, à chaque occasion, qu'elle veut aller à Ouman. Elle a allumé des bougies pour le Tsadik, a prié pour cela sur le tsion de Rabbi Shimon Bar Yochai, elle a également saisi l'occasion de rajouter une prière personnelle dans la section de la Amida prévue à cet effet, et chaque semaine, lorsqu’on allume les bougies de Chabat, elle demande de tout son cœur.

Petit à petit, quelque chose s’est ouvert dans mon cœur et j’ai commencé à développer le désir d’y aller, mais je n'ai pas vraiment trouvé le cadre approprié pour cela. Mais Rabénou n’est pas sourd aux prières des jeunes qui prient pour venir le pèleriner, et soudain, du jour au lendemain, un voyage a Ouman s’est organisé, et tous les moindres détails m’allaient comme un gant.

Le jeudi, à 13 heures, j’achetais les billets, et à 17 heures j'étais déjà avec ma fille à l'aéroport.

J'ai entendu tant de choses sur les empêchements et les difficultés pour arriver chez Rabbi Nah’man, mais tout s’est passé tellement bien, (de l’embarquement à l’aéroport jusqu'à la navette de luxe et l’excellent hôtel qu’on a eus) que j’en suis encore choquée.

Peut-être que l’empêchement principal était le fait qu'il m'ait fallu tant d'années pour y arriver, mais une fois que je l’ai décidé, tout est allé si vite !!

La vérité est que ce n’est que rétrospectivement que je peux ressentir l'impact de cette visite, car cela fait des années que j'apprends et tire des enseignements et des conseils de Rabbi Nah’man, mais jusqu'à ce que je lui rende visite physiquement, je ne ressentais pas vraiment de proximité dans mon cœur. Maintenant je ressens vraiment qu’il insuffle quelque chose dans mon cœur, et c’est seulement depuis que je suis venue à lui. Comme si nous nous étions connectés pour de vrai, non seulement mentalement mais aussi à l'intérieur.

Quand je suis arrivée sur la tombe et que j’y ai posé ma main, j’ai senti que tout mon corps vibrait et que ma main se réchauffait. « C’est vrai ? » Je pensais en moi-même, je ne suis à près tout pas si sentimentale. « Je le ressens dans tout mon corps, donc c’est probablement vrai, » je me suis dit : « Il y a de l'énergie ici, il y a quelque chose de différent dans cet endroit. » Ensuite, mon esprit a pris la parole, « Peut-être que c'est dû au nombre de fidèles qui produisent cette énergie ? ». « Mais tu es allée sur d’autres tombes et tu n’as pas ressenti cette énergie », me répondis-je. Le corps ressent, le cœur s’ouvre et au final l'esprit s’est laissé convaincre…

Ce n’est que sur la tombe de Rabbi Nah’man que j’ai pu comprendre le rôle de l’ « intermédiaire » entre nous et le Créateur. J’ai senti qu’il travaillait vraiment pour moi, qu’il réparait et ramenait les choses perdues pour rouvrir un canal de communication propre avec Hachem.

Alors peut-être que c’est un peu difficile à croire, tout comme c’était difficile pour moi, mais je ne doute  pas, vu tout le public que j’ai croisé là-bas, que c’est un endroit qui ouvre le cœur et vous aide à vous connecter avec vous-même et à vraiment faire de l’ordre. Donc, si une personne a besoin de déverser son cœur, d’un renforcement ou de précision dans la vie, cela coûte des dollars mais cela vaut de l'or.

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