Un mur fortifié

Beaucoup de gens éprouvent des difficultés similaires. Malgré l'étude, la conscience et la prière, ils ont toujours l'impression de ne pas ressentir de changement significatif...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 07.06.20

Les quatre aspects de la maîtrise de soi

Comment est-il possible qu'une personne qui prie pour des questions spécifiques, telles que la rectification de défauts de caractère, ne mérite aucune véritable amélioration ? Et pourquoi Rabbi Nah’man enseigne-t-il que la distance d’Hachem dont souffre notre monde est due à un manque de daat (conscience), plutôt qu'à une prière insuffisante ?

Sans une réalisation adéquate de la maîtrise de soi et de la clarté de la pensée, même la prière ne peut pas être d'une grande aide. La prière doit attirer notre connaissance dans nos cœurs, car la Torah commande : « Et tu connaîtras ce jour et tu le considéreras dans ton cœur » (Deutéronome, chapitre 4). En termes pratiques, si une personne n'a pas réussi à se maîtriser et reste donc confuse et dans le doute quant à ce qu'est la vérité, alors elle manque de connaissance ! Sans connaissance, que pourrait-elle attirer dans son cœur à travers sa prière ? Le mieux qu'elle sera en mesure de faire est de ramener sa confusion dans son cœur, et cela ne l'aidera certainement pas à se débarrasser de la colère ou de tout autre mauvais caractère, ou à annuler tout désir de base. La personne prie peut-être, mais malgré sa prière, elle perpétue son incertitude ; c'est exactement là où le mauvais penchant la frappe. 

D'un autre côté, si une personne a atteint une certaine conscience et a clarifié sa compréhension des choses, alors ses prières faciliteront l'intériorisation complète de la vérité et de la clarté dans son cœur ; c'est une connaissance absolue. Lorsque la vérité brille clairement dans son esprit, la clarté prévaut dans le cœur. Par la suite, la personne pourra agir selon la vérité qu'elle connaît maintenant si clairement, car une personne agit selon la connaissance intériorisée dans son cœur. Elle pourra vivre selon cette vérité clarifiée et ainsi s’immuniser contre l’influence de la mauvaise inclination.

Un mur fortifié

La hitbodedoute que l'on consacre à l'autocorrection ressemble à un mur qui est érigé dans le but de protéger une ville contre les ennemis. Rabbi Nah’man appelle l'esprit un « mur », car c'est une cloison protectrice contre les désirs les plus bas. La prière est aussi appelée un mur en ce qu'elle protège des épreuves et des tribulations. Lorsqu'une personne est certaine de la vérité des choses, elle apporte cette clarté dans son cœur et fortifie cette clarté par la prière, puis elle érige elle aussi un mur protecteur.

Un mur sans ouverture ni fissure protège mieux. Pourtant, si ce mur est brisé de quelque manière que ce soit, à savoir, si sa conscience est incomplète, alors ses prières ne seront pas efficaces. Si la personne fait de nombreuses prières sur une longue période de temps, elle peut penser qu'elle a érigé un mur épais et solide, mais elle a en fait érigé un mur plein de fissures. Ces fissures représentent tous les points non clarifiés dans son esprit qu'elle n'a pas réussi à intérioriser dans le cœur. Les prières ne sont pas efficaces avec des fissures dans un mur de prière. À travers ces fissures, l'ennemi envahit son cœur. Malgré le mur apparent, la personne échoue encore et encore à cause de la brèche, qui n'est autre que le manque de clarification de la vérité. 

Celui qui prie pour quelque chose comme vaincre sa colère, atteindre la joie conjugale ou garder ses yeux et ainsi de suite doit d'abord être clair sur l'importance et la vérité de ce qu'il essaie d'accomplir. Une fois qu'il a atteint cette clarté, rien ne peut le détourner de son chemin. 

Revenons à l'exemple que nous avons mentionné au début de ce chapitre : Une personne peut prier pour vaincre la colère et demander à Hachem de la protéger de la colère. Pourtant, jusqu'à ce qu'elle ne soit pas entièrement convaincue que se mettre en colère est aussi mauvais que la pire des transgressions, alors elle sera toujours sujette à la colère. 

Si elle fait une introspection sincère et constate qu'elle trouve toujours des justifications pour se mettre en colère dans certaines situations, alors elle n'a pas encore complètement clarifié la vérité. En conséquence, elle ne prie pas pour être guérie de sa colère face à toutes les situations qui paraissent encore rendre sa colère justifiable. Elle continuera à prier uniquement pour les situations qu’elle comprend ne pas devoir la mettre en colère et, dans ces situations, elle réussira à s’abstenir de la colère. Pourtant, en ce qui concerne les circonstances qui, selon elle, justifient toujours la colère, elle ne sentira pas qu’Hachem l'aide à surmonter sa colère. En vérité, elle n'a pas vraiment demandé à Hachem de l'aider à surmonter sa colère dans ces situations particulières parce que dans son esprit, elles ne sont pas classées comme des situations où elle doit éviter à tout prix d'être en colère. 

Si cette personne clarifie la vérité dans son esprit sur ce qu'est la colère, ce que la Torah enseigne sur la colère, qu'aucune circonstance ne justifie une réaction de colère, et que la colère est une transgression pure et simple, alors elle sera en bonne voie pour se débarrasser de sa colère.

 

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