Un modèle pour la prière personnelle

Comment utiliser au mieux notre heure quotidienne de prière personnelle ? Comment programmons-nous notre temps et nos prières ? Il vaut mieux s’y mettre avec un modèle

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 08.11.21

 

 

Comment utiliser au mieux notre heure quotidienne de prière personnelle ? Comment programmons-nous notre temps et concentrons-nous nos prières ? Il vaut mieux s’y mettre avec un modèle…

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La prière est essentiellement un moment calme, où nous clarifions nos pensées les plus profondes. La prière devrait répondre à plusieurs questions importantes : quelle est la vérité ? Comment devons-nous nous comporter dans chaque situation ? La prière éveille une personne et lui permet d'intérioriser ses connaissances tout en suppliant Hachem d'avoir pitié d’elle et de lui accorder ce pour quoi elle prie.

 

Les prières personnelles englobent également la gratitude pour les miracles qu'on a déjà vécus et pour toute l'aide qu'on a déjà reçue concernant ce pour quoi on prie. On devrait également remercier pour le privilège de continuer à prier quotidiennement pour cet objectif spécifique. Car si une personne est autorisée à continuer de prier pour quelque chose, c'est un signe merveilleux qu’Hachem désire la racheter dans cette affaire, comme l'a dit Rabbi Chanina ben Dosa : « Si je vois que la prière est dans ma bouche, alors je sais qu'elle sera acceptée. Pour cela, une personne doit être extrêmement reconnaissante. »

 

Notre prière doit inclure une auto-évaluation quotidienne ; il faut considérer où on a échoué sur le sujet qu'on essaie de corriger. On doit se demander pourquoi on a échoué. Cela doit être un auto-examen très attentif, car il est lié à la question sur laquelle on travaille à réparer. L'examen révèle donc des domaines à améliorer pour lesquels qu'il faut prier pour rectifier. On ne peut pas atteindre un niveau supérieur tant qu'on ne s'améliore pas à son niveau actuel. Même si on n'échoue plus dans ce domaine, on doit demander à Hachem de nous aider à éviter de croire qu'on est parfait, et à se rendre compte qu'on a encore du travail à faire et beaucoup de prières avec l'aide continue d'En Haut. Sans l'aide d’Hachem, nous ne pouvons rien faire.

 

Il faut aussi regarder vers l'avenir pour anticiper les défis à venir. Par exemple, un homme peut faire un effort pour garder ses yeux. Il sait qu'il assistera à un mariage, à un événement familial ou à une réunion d'affaires le lendemain. Il doit prier pour qu’Hachem l’aide précisément aux moments où il sera exposé à des vues interdites. Et comme dit précédemment, la majeure partie de la prière sera une simple répétition de sa demande : « Hachem, aide-moi à garder mes yeux. Aide-moi à ne pas tomber dans l'auto-tromperie. Donne-moi le courage et la conviction de fermer les yeux au besoin. » Ces prières invoquent l'assistance divine et la compassion, et lui méritent un « visa » du ciel pour garder ses yeux.

 

Bien sûr, si une personne n'a pas encore atteint une conviction suffisamment forte et décisive pour clarifier la vérité – à savoir, que garder ses yeux n'est qu'une question de les fermer – alors il faut développer cette conviction par le sang-froid, comme décrit dans le chapitre précédent. On doit clarifier ses pensées dans la mesure où on reconnaît la vérité et ne veut donc pas faire de compromis sur ce qui est juste. En cas de doute, on devrait consulter son rabbin et son guide spirituel.

 

L'ordre correct et un bon modèle pour nos prières sont donc :

 

* Exprimer notre gratitude ;

 

* Nous évaluer et nous préparer aux défis à venir ;

 

* Demander l'aide d’Hachem, étant entendu qu'il ne peut y avoir de succès sans son aide. Nous devons donc consacrer beaucoup de prière à demander l’aide d’Hachem.

 

* Demander à Hachem de nous aider à corriger la mauvaise habitude ou le trait de caractère négatif que nous essayons de changer.

 

Ce qui précède est un modèle de prière personnelle pour tous les sujets. Prenons par exemple la colère : ici aussi, il faut développer le sang-froid nécessaire pour clarifier la vérité, jusqu'à ce que l’on construise la conscience saine et décisive qu'aucune situation au monde ne justifie la colère ou une réaction de colère. En vérité, la colère est une déclaration que l'on est réellement en colère contre Hachem. La prière personnelle doit également inclure la gratitude envers Hachem pour les circonstances éprouvantes où, en fait, on méritait d’éviter la colère ou d’être moins en colère qu’avant. De plus, on ne peut pas être complaisant et doit prier pour réussir dans les défis à venir. Par exemple, si l’on sait qu'on participera à une réunion le lendemain, ce qui pourrait lui causer de la colère, on devrait prier : « Hachem, aide-moi à éviter de me mettre en colère à tout prix ». Ou « Demain, j'aiderai mon fils à faire ses devoirs, et je pourrai faire face à un test de colère. Donne-moi de la patience, Hachem, et aide-moi à ne pas me mettre en colère. »

 

Chaque prière doit inclure tout ce que vous avez appris jusqu'à présent en ce qui concerne la question pour laquelle vous priez. Le chapitre « Emouna et émotions » du livre « Le jardin de la foi » est une aide utile, car il explique comment chaque trait est fondé sur la foi. De cette façon, nous apprenons à prier en atteignant un trait positif ou en déracinant un trait négatif. Le principe principal est de prier pendant une longue période de temps et avec des mots simples, implorant et suppliant la miséricorde ; que le Saint nous aidera à surmonter la mauvaise inclinaison et à réussir à corriger un défaut de caractère, à nous débarrasser d'une mauvaise habitude ou à annuler un désir corporel particulier.

 

Nous devons souligner à plusieurs reprises la nécessité de consacrer au moins une semaine de prière concentrée à un problème particulier. Encore une fois, si une personne ne se permet pas de témoigner de la puissance de la prière et de sa capacité à invoquer des miracles, elle n'atteindra jamais la foi en la puissance de la prière. Cela signifie qu'il n'atteindra jamais la foi en D.ieu, car croire en D.ieu signifie croire en la prière.

 

Croire à la prière indique la foi en ses propres prières, une foi qui, par sa propre prière, peut apporter le salut et tout le bien du monde. Le salut personnel par la prière nécessite de longues prières. Quand on n'a pas encore répondu aux prières, c'est un signe que l'on a besoin de plus de prières. Le rav H’anina a déclaré : « Celui qui prolonge ses prières, ses prières ne resteront pas sans réponse ».

 

À suivre…