Mériter la confiance en HaChem

Lorsqu’éclata la crise économique générale en Pologne, avant la déclaration de la guerre, rabbi Yits’haq perdit son emploi. La nouvelle eut chez lui l’effet d’un cataclysme...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

La confiance
 
Le meilleur conseil à donner en cas de problème de subsistance est d’acquérir la confiance en HaChem. L’étude de la Section sur la confiance dans le livre Hovot HaLevavot (Traité des devoirs du cœur) est un remède éprouvé. On l’étudiera de la façon suivante : le premier jour, on lira un paragraphe d’une quinzaine de lignes, qu’on révisera ensuite quatre fois.
 
Le lendemain, on étudiera le paragraphe suivant que l’on reverra quatre fois, comme précédemment. Ainsi de suite, chaque jour, jusqu’à la conclusion de la dite section. Puis, de nouveau on recommencera cette étude comme exposé ci-dessus, jusqu’à la fin. On continuera jusqu’à mériter d’acquérir la confiance en HaChem, le moyen essentiel pour assurer sa subsistance.
 
Ensuite, l’homme devra prier pour ses besoins et il réalisera ce dicton de nos Sages, de mémoire bénie : “On multiplie la subsistance de celui qui associe le Nom de D. à ses souffrances.”
 
Sache que celui qui désire trouver une solution radicale à son problème de subsistance, doit plutôt demander la foi et la confiance, que de prier pour sa subsistance. En effet, lorsque l’homme prie pour la subsistance, cela n’est utile que momentanément, comme un vêtement rapiécé qui est une solution provisoire.
 
Cela ne résout pas le problème radicalement, car tôt ou tard, il se retrouvera de nouveau préoccupé par la subsistance. Par contre, s’il prie et demande à HaChem de lui donner la foi et la confiance, il trouvera une solution définitive à son problème. Le principal moyen d’assurer sa subsistance, c’est la confiance. Si l’homme a le mérite d’avoir la foi et la confiance, il détient l’instrument qui lui permettra d’obtenir facilement sa subsistance tous les jours de sa vie.
 
Un homme indigent et criblé de dettes, doit consacrer au moins une heure par jour à l’isolement et la méditation. Il doit se repentir fondamentalement sur la faute qui est à l’origine de ses dettes, et doit demander à HaChem béni soit-Il la foi et la confiance, afin qu’il se construise un réceptacle pour recueillir la confiance, et reçoive une subsistance abondante grâce à la prière.
 
L’inquiétude et la foi sont incompatibles
 
Un jeune étudiant (Avrèkh, qui étudie dans un Collel) se présenta à l’auteur de ce livre et lui raconta ses difficultés à trouver des moyens de subsistance pour sa famille. Le rav lui dit : Prie pour la foi ! Tu manques de foi !
 
L’étudiant fut stupéfait : Je manque de foi ? J’ai la foi, mais je suis inquiet pour les enfants, les factures, les dettes…
 
Le rav lui dit : Que tes oreilles entendent ce que ta bouche prononce ! Dans le même souffle tu dis que tu possèdes la foi et que tu t’inquiètes ? L’un est incompatible avec l’autre. Si tu possèdes la foi, comment peux-tu t’inquiéter ? Un homme qui possède la foi absolue qu’HaChem béni soit-Il nourrit et pourvoit, n’éprouve aucune inquiétude ! As-tu déjà vu un enfant inquiet pour sa subsistance ? Bien sûr que non.
 
Chaque enfant sait que son rôle n’est pas de nourrir, mais que c’est le rôle de son père, et il est confiant que son père le nourrira ! De la même façon, l’homme croyant sait que son rôle n’est pas de nourrir, mais que c’est le rôle de son Père céleste, qui lui donnera sûrement sa subsistance.
 
Tu dois seulement savoir quel est ton rôle : servir HaChem béni soit-Il et te repentir et laisse les soucis de ta subsistance au Saint béni soit-Il. Adresse-toi au Saint béni soit-Il et dis-Lui : “Maître du monde, je n’ai personne à qui m’adresser hormis Toi, car Toi seul pourvois. Je ne détiens certainement pas la clef de la subsistance. Par conséquent, je ne m’inquiète pas de trouver les moyens de subsister et cela ne m’intéresse pas. Fais ce que bon Te semble. Aide-moi seulement à croire que c’est la vérité, à avoir confiance en Toi, à accepter Tes décisions avec joie et foi, et à être toujours proche de Toi.
 
Lorsque l’homme croit d’une foi parfaite qu’HaChem béni soit-Il est le Seul à qui s’adresser pour sa subsistance, il est immédiatement rempli par la confiance qu’HaChem ne l’abandonnera pas. Il sait que toute la subsistance qu’il a reçue jusqu’à ce jour provenait de Lui, béni soit-Il, et il croit que le Créateur continuera à le sustenter dans l’avenir.
 
Celui qui fait confiance à HaChem est entouré de bontés
 
L’homme doit croire qu’HaChem le sustente et le nourrit, sans aucun lien avec sa propre initiative ou ses vertus. Il doit toujours avoir l’exemple de l’enfant et de son père devant lui. Le père cesse-t-il de sustenter, de nourrir, ou d’habiller l’enfant lorsqu’il ne se conduit pas convenablement ? Si cela est vrai pour un être de chair et de sang, à plus forte raison pour le Créateur, qui est compassion et longanimité et qui nourrit Ses créatures et répond à tous leurs besoins, sans tenir compte de leurs mérites.
 
Comme nous le disons : “Il nourrit les vivants avec bonté”. De même, nos Sages de mémoire bénie enseignent : "Celui qui donne la vie, donne inconditionnellement la nourriture."
 
Par conséquent, celui qui éprouve des difficultés pour trouver sa subsistance doit examiner ses actions, car il est sans doute entaché de certaines fautes qui frappent directement ses moyens de subsistance, comme le brigandage, le vol, l’écoulement de la semence en vain, la colère, la mélancolie, l’angoisse, l’avortement non préconisé par une autorité rabbinique, négliger l’immersion au bain rituel (Mikvé) pour la femme, etc.
 
Ces fautes sont très graves et proviennent sûrement d’un grand manque de foi. Si on est coupable d’une ou de plusieurs de ces fautes, on doit les confesser, demander pardon, corriger ses actions et surtout prier pour la foi et la crainte d’HaChem.
 
Si l’homme n’est coupable d’aucune de ces fautes, il doit savoir que des Cieux on lui suggère ainsi son manque général de foi et de confiance. Il doit alors concentrer toutes ses forces pour travailler sur la foi, dans ses divers aspects. Il doit étudier intensivement la foi, prier beaucoup et demander qu’HaChem lui donne la foi. Il doit faire journellement son examen de conscience s’il a failli dans sa foi, et se repentir sur son manque de foi.
 
Sache que la subsistance représente l’essentiel de l’épreuve de la foi de l’homme. Dans ce domaine, il est impossible de tromper et jouer la comédie. Soit tu crois en vérité qu’HaChem te nourrit et tu n’as aucune inquiétude, soit tu es entièrement pris par les efforts et les inquiétudes, et tu es alors vraiment très éloigné de la foi.
 
On raconte à propos du célèbre ‘hassid rabbi Yts’hak Breiter, puisse HaChem venger sa mémoire, qui travailla durant de longues années à la comptabilité d’un important bureau à Varsovie. Cette fonction lui permettait d’assurer sa subsistance et celle de sa famille, et d’adorer HaChem dans le calme et la sérénité.
 
Cependant, lorsqu’éclata la crise économique générale en Pologne, avant la déclaration de la guerre, rabbi Yts’hak perdit son emploi. La nouvelle eut chez lui l’effet d’un cataclysme. Néanmoins, il ne perdit pas l’espoir pour autant. Lorsqu’il vit que la situation ne lui permettait pas de trouver un autre emploi, il s’assit au Beit HaMidrach (salle d’études) étudia la Tora et pria avec assiduité.
 
Il avait fait ce calcul : puisque le rôle du Créateur est de me nourrir, et le mien de servir HaChem, si HaChem ne me nourrit pas comme il convient, c’est que je ne remplis pas mon rôle comme il se doit. Je dois donc me renforcer pour mieux remplir mon rôle, c’est-à-dire étudier davantage, prier davantage, croire davantage et avoir confiance davantage.
 
A mesure que la situation économique empirait, il se renforçait, étudiait encore plus et priait encore plus, tout en s’appuyant avec une grande confiance sur HaChem béni soit-Il pour qu’Il le nourrisse. C’est ainsi que pendant toute cette période où tout le monde souffrait de la grave crise économique, sa subsistance et celle de ses proches émanait directement de la providence divine et des miracles.
 
Un jour qu’il étudiait au Beit HaMidrach, un Juif se présenta à lui et lui remit une somme importante pour régler ses frais. Rabbi Yts’hak se s’émut pas pour autant. Il remercia l’homme et retourna à son étude. L’homme qui s’apprêtait déjà à partir, revint sur ses pas, se tint devant Rabbi Yts’hak et lui dit : “J’ai maintenant un problème qui me préoccupe.
 
Il est écrit (Psaumes 37 : 25) : “J’ai été jeune et je suis devenu vieux ; jamais je n’ai vu un Juste délaissé, ni ses enfants obligés de mendier leur pain”. Si c’est ainsi, comment se fait-il qu’un juste comme toi – occupé jour et nuit au service d’HaChem – soit obligé de quérir son pain chez les autres ?”
 
Rabbi Yts’hak lui répondit : “Sors dans la rue, va jusqu’au magasin du riche untel et tu verras son fils, qui se tient à la porte et vante sa marchandise afin de persuader les passants d’entrer et se rendre compte sur place de sa qualité. Ce jeune homme peine beaucoup avant de convaincre quelqu’un d’acheter la marchandise de son père. Une telle progéniture mendie-t-elle son pain ?
 
Je suis assis au Beit HaMidrach et occupé au service d’HaChem, t’ai-je appelé ? T’ai-je jamais demandé l’aumône ? C’est toi-même, de ta propre volonté, qui es venu ici et m’as donné pour m’aider à subvenir à mes besoins”.
 
Nos Sages de mémoire bénie ont enseigné : L’homme mérite le monde futur pour le simple fait qu’il croit qu’HaChem est Celui qui le nourrit, comme il est dit dans la guemara (traité Berakhot 4) que quiconque récite le psaume Téhila LéDavid (Psaumes 145) trois fois par jour héritera du monde futur. La guemara donne la raison suivante : ce psaume contient la foi et la confiance qu’HaChem nourrit, comme il est écrit : “Tu ouvres la main et rassasies tout être vivant avec bienveillance”. Nous apprenons ici que l’essentiel de la subsistance vient grâce à la foi, et inversement, que l’inquiétude est l’obstacle essentiel de la subsistance.
 
Voici d’autres enseignements de nos Sages de mémoire bénie sur les liens entre la foi et la subsistance (Sefer HaMidot) :
 
Quiconque possède la connaissance (la foi), s’enrichira.
 
Grâce à la foi, la subsistance augmente.
 
La joie constante (c’est-à-dire la foi) apporte la réussite.
 
On multiplie la subsistance de celui qui associe le Nom des Cieux à ses souffrances, et sa subsistance lui tombe des cieux, comme un oiseau.
 
La foi est bonne pour la subsistance. Voir le commentaire de Rachi sur le verset (Psaumes 37) : “Tu cultiveras la foi” : Tu mangeras et seras nourri grâce à la foi.
 
Que celui qui manque de subsistance, étudie la Tora et qu’il prie ensuite pour la subsistance. Il est certain que sa prière sera agrée.
 
La pauvreté est causée par l’athéisme.
 
La mélancolie (le manque de foi) est un obstacle à la subsistance.
 
Il s’ensuit que l’essentiel du travail de l’homme est celui de la foi, grâce à laquelle il méritera de subvenir à tous ses besoins.
 
L’homme endetté
 
Un homme endetté passe par l’épreuve de la foi. Soit il accuse les autres ou lui-même, soit il trouve d’autres raisons, comme le hasard, qui sont, selon lui, à l’origine de ses dettes ; soit il vivra selon les règles de la foi que telle est la volonté divine, tout est pour le bien et les souffrances ne viennent jamais sans faute ; et il fera conséquemment dépendre ses dettes monétaires de ses fautes, sachant que le seul moyen de sortir de sa situation est le repentir, comme il est rapporté :
 
“Il existe une transgression dont la punition consiste à être toujours endetté. Aucune initiative ou justification ne peut l’empêcher et on restera toujours endetté. Quelquefois, cette transgression entraîne aussi l’endettement des autres."
 
Certaines périodes sont propices à la propagation d’autres endettements, à cause de l’accroissement de cette transgression dans le monde, que D. nous en préserve. Le seul moyen consiste à se repentir systématiquement, implorer HaChem béni soit-Il de se sauver d’une telle transgression et de la regretter fondamentalement. Le meilleur moment pour exprimer ce regret et ce repentir est lorsqu’on se trouve dans un état de largeur d’esprit (Mo’hin deGadlout), car celui d’étroitesse d’esprit (Mo’hin deKatnout) est représenté par les dettes.
 
Selon cet enseignement de nos Sages de mémoire bénie (traité Kidouchin 49b) : “Dix mesures de sommeil descendirent dans le monde, les esclaves en reçurent neuf”. Le sommeil est la caractéristique de l’étroitesse d’esprit, et les esclaves sont caractérisés par ce verset (Proverbes 22 : 7) : “Le débiteur est l’esclave de son créancier”. Le meilleur moment pour le repentir d’une telle faute est donc celui de la largeur d’esprit afin d’annuler la faute de l’homme endetté, caractérisé par l’étroitesse d’esprit, comme cela a été expliqué ci-dessus” (Causeries du rav Nahman, 112).
 
Il ressort que l’homme endetté doit s’efforcer d’être toujours joyeux. Ensuite, grâce à l’élargissement de son état d’esprit, il se repentira systématiquement sur la faute pour laquelle il est devenu débiteur. Il examinera ses actions et recherchera d’autres fautes qui ont pu causer sa privation de subsistance, pour s’en repentir.
 
À suivre…

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