Prier pour avoir la foi

L’homme qui possède la foi sait qu’en toute situation, le Seul qui peut résoudre les problèmes et combler ses manques, c’est HaChem béni soit-Il.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

La bonne adresse
 
L’homme doit demander à HaChem qu’Il lui donne la foi.
 
Un Juif vint visiter le rav, auteur de ce livre, et lui conta ses misères, ses inquiétudes et ses peurs. Le rav lui dit que les inquiétudes et les peurs proviennent d’un manque de foi. Le Juif répondit : "La foi ? Justement, je n’en manque pas !"
 
Le rav lui dit : "En effet, tu crois au Créateur du monde, mais tu ne crois pas en la providence divine particulière, tu ne crois pas que tu es entre des bonnes mains, que tout ce qui t’arrive, vient d’HaChem béni soit-Il, que tout est pour ton bien éternel. Un homme qui croit que tout est pour le bien, n’a aucune inquiétude ni peur, car il sait que tout ce qui arrivera est pour le bien. L’inquiétude et la peur proviennent de la pensée du mal à venir, ce qui se trouve aux antipodes de la foi que tout ce qui arrivera n’est que pour le bien. Certains ont peur d’une certaine maladie, de quelqu’un qui cause un préjudice, ou du mauvais œil, etc. Un homme peut être inquiet d’être privé de subsistance, d’être licencié de son travail, etc. Ces peurs et inquiétudes proviennent d’un manque de foi qu’il se trouve entre les mains du Saint béni soit-Il et que tout ce qu’HaChem fait, Il le fait pour le bien."
 
Le Juif l’interrogea : "Si c’est ainsi, que dois-je faire ? Comment pourrai-je mériter d’acquérir la foi ?"
 
Le rav lui répondit : "Demande à HaChem béni soit-Il : Donne-moi la foi, permet-moi de croire que tout ce qui m’arrivera est pour mon bien. Puis-je avoir le mérite de savoir que je suis entre Tes mains et que tout ce que tu feras pour moi est pour le bien. Puis-je avoir le mérite de savoir qu’il n’existe pas de souffrance sans faute, et si je veux devenir bon et que je m’efforce de me corriger, il ne m’arrivera aucun mal."
 
Le Juif lui dit : "Comment puis-je demander la foi à HaChem béni soit-Il ?"
 
Le rav lui répondit : "Connais-tu une autre adresse ou une autre source pour recevoir la foi ? Tout provient d’HaChem béni soit-Il et s’il te manque la foi, demande-la à HaChem béni soit-Il : Donne-moi la foi en Toi, donne-moi la foi que Tu es le nourricier, le guérisseur, donne-moi la foi qu’il n’existe rien sans Toi et que personne ne peut me faire du mal ou toucher à mes possessions, etc. Et à chaque fois que tu sens en toi une inquiétude ou une peur, demande à HaChem béni soit-Il qu’Il te donne la foi."
 
Le roi David, que son âme repose en paix, dit : “HaChem est la portion de mon sort, mon calice ; Tu consolides mon lot”. Le commentaire Metsoudat David écrit: “Tu as éveillé mon cœur à croire en Toi”. Le roi David savait qu’il reçut sa foi d’HaChem béni soit-Il et il Lui rendit hommage pour cela. Chacun doit donc savoir qu’il faut remercier le Créateur pour la foi qu’il possède ; et s’il lui manque la foi, il doit demander au Créateur qu’Il la lui donne.
 
Chaque créature possède une étincelle de foi, la plus petite soit-elle. C’est avec cette étincelle de foi qu’elle croit au Créateur du monde qu’il est nécessaire de Lui parler et développer ainsi sa foi. Car chaque entretien avec le Créateur est une expression de la foi, même si on ne demande pas explicitement la foi. Et il est certain que lorsqu’on présente une demande au Créateur, il faut avant tout Lui demander la chose la plus importante au monde, c’est-à-dire la foi.
 
Le Juste, Rabbi Nathan de Breslev, que son mérite nous protège, a écrit un livre de prières volumineux, qui n’est qu’un abrégé de nombreuses prières et requêtes qu’il prononça dans le courant de sa vie. Il suffit d’étudier avec attention ce livre pour s’apercevoir que la chose qu’il demandait par-dessus tout, c’était la foi. Il demande en effet clairement : “Maître du monde, Donne-moi la foi !” Et d’autres expressions similaires. Il faut se souvenir que ce Juste était le fils de gens pieux et qu’il grandit dans la sainteté et dans la pureté. Il se maria à l’âge de treize ans et jamais il ne leva les yeux au-delà de quatre coudées, même dans une chambre fermée ! Déjà dans sa jeunesse, il était versé dans le Talmud, les décisionnaires et dans la Kabbale. Il devint un expert dans tous les domaines de la Tora et il poursuivit la voie de son maître, rabbi Na’hman de Breslev. Pourtant, nous voyons qu’il demandait, à de nombreuses reprises et par-dessus tout, la foi ! Chacun suivra donc son exemple : même s’il lui semble qu’il possède la foi, tant que celle-ci ne le conduit pas à une bonne vie, la joie, le calme, la tranquillité, la patience et l’entente avec autrui, il doit demander et prier encore et de nouveau pour la foi.
 
La prière dans l’isolement (hitbodedouth)
 
Lhitbodedouth, c’est la prière personnelle que l’homme exprime dans son cœur avec ses propres mots, sans l’aide d’aucun livre. Chacun doit consacrer chaque jour, au moins une heure à s’isoler pour s’unir et s’entretenir avec son Créateur. Il doit Le remercier pour tous les bienfaits qu’Il lui prodigue, se confesser et demander pardon pour toutes ses fautes. Il doit Le prier de combler ses insuffisances. Il peut choisir de se trouver seul avec le Créateur à l’heure et au lieu qui lui conviennent.
 
Le meilleur conseil pour mériter de la foi est la prière dans l’isolement, et ce pour plusieurs raisons :
 
a) Parler avec HaChem béni soit-Il chaque jour pendant plus d’une heure introduit la foi à l’intérieur du cœur de l’homme.
 
b) Lorsque l’homme voit que ses prières et requêtes sont exaucées, sa foi dans le Créateur et Sa providence s’affermissent.
 
c) La prière dans l’isolement est la force principale que l’homme puise pour se transformer, échapper à ses défauts et mériter d’acquérir de bonnes qualités. Tout ceci a un nom, c’est la foi.
 
d) Le remerciement de l’homme au Créateur pour chaque bienfait fait briller en lui la lumière de la vérité et de la foi.
 
e) La confession que l’homme fait sur ses fautes, le conduit à savoir que tout est pour le bien, ce qui est l’essentiel de la foi.
 
Ressentir la foi
 
Le ‘Hazon Ich, que la mémoire du juste soit bénie, a dit : Comment peut-on ressentir la foi en HaChem béni soit-Il ? Demande tout ce que tu as besoin au Saint béni soit-Il. Tu veux de nouvelles chaussures ? Dirige-toi vers un recoin de la pièce et demande : “Maître du monde, je Te prie, vois mes chaussures déchirées, trouve-moi de l’argent pour en acheter des neuves”. Il en va de même pour toute chose. De cette façon, tu t’habitueras à reconnaître et à ressentir que c’est HaChem béni soit-Il qui te donne tout. C’est ainsi qu’on ressent la foi.
 
Le ‘Hafetz ‘Haïm, que la mémoire du juste soit bénie, conseillait à chacun de s’isoler dans son coin, d’épancher son coeur devant HaChem comme un fils à son père et de Lui demander avec de simples mots qu’Il le prenne en pitié et lui prodigue des bienfaits. Alors, il sera assuré qu’HaChem exaucera sa prière.
 
Rabbi Na’hman dit (Si’hot Maaran, 233) qu’il faut prier pour chaque chose : si son habit est déchiré et qu’il a besoin d’un habit, qu’il prie HaChem qu’Il lui donne un habit pour se vêtir, et de même pour toute chose, grande ou petite. Il doit s’habituer à prier HaChem béni soit-Il pour subvenir à ses besoins.
 
Bien qu’il soit important de prier sur le principal, c’est-à-dire sur le culte d’HaChem béni soit-Il et mériter ainsi de se rapprocher de Lui, il est nécessaire aussi de prier pour de moindres choses. Et il ajoute que celui qui ne se conduit pas ainsi – même s’il reçoit d’HaChem béni soit-Il les habits, la subsistance et tous ses besoins vitaux – vit comme un animal qui reçoit, lui aussi, sa nourriture d’HaChem. Puisqu’il ne tire pas sa subsistance grâce à sa prière, sa vie est vraiment comme celle d’une bête. L’homme doit en effet tirer sa subsistance et combler ses besoins vitaux d’HaChem béni soit-Il, par la prière et les supplications.
 
De même, Rabbi Nathan, son disciple, raconte la chose suivante : Une fois, il m’est arrivé qu’un bouton manqua à ma chemise ; mon maître m’a dit : Prie HaChem béni soit-Il pour cela. J’étais étonné d’avoir à prier pour une chose aussi insignifiante et en vérité superflue. Le maître lui répondit en s’exclamant : “Ce n’est pas te faire honneur que de prier pour une telle chose ?”
 
En général, l’homme tend à penser qu’il n’a pas besoin de prier et demander à HaChem béni soit-Il des choses insignifiantes, ou qu’il lui semble pouvoir obtenir de ses propres forces. C’est une pensée erronée, car elle renforce l’hérésie de ‘C’est ma puissance et ma force qui m’ont valu cette richesse’, c’est-à-dire qu’il pense que ces choses proviennent de sa seule force, sans considérer qu’il reçoit ce pouvoir d’HaChem béni soit-Il.
 
En revanche, lorsque l’homme mérite de prier aussi sur des choses qui vont de soi, il a le mérite de comprendre qu’elles proviennent uniquement d’HaChem et que seul le Tout-Puissant les lui donne par Sa bonté et Sa miséricorde. En s’habituant à prier pour des choses insignifiantes, le coeur est imprégné de la foi que toute la force qu’on possède provient d’HaChem béni soit-Il et c’est l’essentiel de la foi : savoir qu’il n’existe rien d’autre hormis HaChem béni soit-Il.
 
Malgré tout, lorsque l’homme s’entête à penser que ces choses sont en son pouvoir, on lui montre des Cieux et contre son gré, qu’il n’est même pas maître des choses insignifiantes auxquelles il est habitué, afin qu’il reconnaisse sa nullité, qu’il prie sur toute chose et qu’ainsi il mérite d’acquérir la foi.
 
HaChem est bon envers tous’
 
La règle : Il faut prier HaChem béni soit-Il pour toute chose au monde !
 
Qu’est-ce que la foi ? C’est la prière, comme il est écrit (Exode 17:12) : “Les bras de Moché étaient fermes (emouna)”. Et le verset est traduit en araméen par : Ses bras étaient élevés dans la prière (Likouté Maaran, 7).
 
La foi conduit forcément à la prière, comme il est écrit (Psaumes 145:9) : “HaChem est bon envers tous ; Sa miséricorde s’étend à toutes Ses créatures”. “HaChem est bon envers tous”, c’est la prière. L’homme doit croire que le Saint béni soit-Il est bon envers tous ; que ce soit pour la santé, la subsistance ou pour toute chose. Lorsqu’il croit de cette façon, il est certain que l’essentiel de ses efforts est dirigé dans la prière et les requêtes au Saint béni soit-Il, sans avoir à multiplier ses initiatives. Au contraire, celui qui ne croit pas au Saint béni soit-Il, doit toujours agir davantage. Par exemple, lorsqu’il a besoin d’une guérison, il cherche différents traitements et médecins ; et il est probable que ces traitements ou ces médecins soient inaccessibles ou inefficaces. Mais le Saint béni soit-Il est bon, Il guérit toutes les plaies et est toujours accessible, comme il est écrit (Deutéronome 4:7) : “Qui est comme HaChem notre D., accessible pour nous à chaque fois que nous L’invoquons ?” (Likouté Maaran, 14).
 
En d’autres termes, l’homme qui possède la foi sait qu’en toute situation le Seul qui peut résoudre les problèmes et combler ses manques, c’est HaChem béni soit-Il. Que ce soit un manque de subsistance, de paix domestique, de santé, de vendre ou d’acheter un appartement ; les problèmes avec les voisins ou au travail ; les enfants qui quittent le droit chemin ou une dépression. Et chacun ajoutera de lui-même le sujet qui le préoccupe. Dans tous les cas, il se tourne vers le Seul qui peut vraiment le secourir et l’essentiel de son initiative pour combler son manque est bien la prière.
 
Si la prière peut traiter des problèmes matériels de l’homme, à plus forte raison peut-elle traiter de ses problèmes spirituels, qui sont bien plus importants et pour lesquels il faut évidemment multiplier les prières, car l’essentiel de la prière doit se concentrer sur les questions spirituelles.
 
À suivre…

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