S’en remettre à HaChem
Certains parents s’inquiètent toujours de leur enfant et s’imaginent qu’il lui arrive une chose ou une autre, qu’il tombe, D. nous en préserve, qu’il se fait écraser, etc.
La confiance
HaChem béni soit-Il dirige l’homme dans ce monde selon sa foi. Lorsque l’homme croit que le Saint béni soit-Il guérit, nourrit, choisit son conjoint et que tout provient de Lui, alors HaChem béni soit-Il pourvoit tout. Mais, que D. nous en préserve, si l’homme pense que tout dépend de lui, HaChem béni soit-Il ne s’occupe plus de lui, comme nos Sages de mémoire bénie l’enseignent (traité Makoth 10b) : On encourage l’homme à suivre la voie qu’il a choisie.
Lorsque l’homme ne croit qu’en lui-même, en sa force et ses initiatives, HaChem béni soit-Il ôte Sa providence et c’est la raison de son échec, comme le raconta le saint rav et maître rabbi Yits’hak de Neskhiz, avec l’histoire du Baal Chem Tov qui demanda qu’on lui apporte du vin de Serbie. Un de ses disciples se rendit en Serbie et s’attarda là-bas pendant deux mois, Eloul et Tichré, le temps de la fermentation du raisin. Il contrôla lui-même chaque phase du processus de la fabrication du vin, sans relâcher un seul moment son attention, afin que tout réponde aux exigences de la plus stricte surveillance (cacherout), depuis l’achat des raisins et jusqu’à leur pressurage.
Le disciple demeura en Serbie encore quelques semaines après la fête des cabanes (Soukot), jusqu’à la fin de la fermentation du vin et sa mise en fûts. A cause du mauvais état des routes à cette époque de l’année, c’est à grand-peine qu’il revint chez-lui avec le vin et presque au risque de sa vie, parce qu’il ne voulait pas cesser la surveillance du vin un seul instant, jour et nuit, malgré les pluies battantes, les tempêtes de vents, la neige abondante et les chemins boueux. Il pataugeait dans la terre détrempée et luttait contre les éléments. Enfin, il parvint à force d’efforts à la ville du Baal Chem Tov, pour lui apporter le vin surveillé et strictement contrôlé. Il se précipita vers le Baal Chem Tov pour lui annoncer la bonne nouvelle : le vin strictement surveillé était là, selon son désir.
Au moment même où la charrette était arrêtée devant la maison du Baal Chem Tov, un gendarme vint à passer et lorsqu’il vit la charrette et les fûts, il se mit à crier qu’on avait apporté de l’alcool (il était en effet interdit de faire entrer de l’alcool dans la ville). Il refusa de bouger jusqu’à ce qu’on ouvrit un fût. Il y introduisit un bâton, le goûta et constata qu’il ne s’agissait que de vin et non d’alcool. Il s’éloigna. Mais le vin était maintenant interdit, en tant que ‘vin de libation’, puisqu’il avait été touché par ce gendarme (non-Juif). Le disciple en fut très affecté, car tous ses efforts et sa grande peine devenaient inutiles et vains. Il se présenta devant le Baal Chem Tov en pleurs et la tête basse et lui dit : Mon maître, dis-moi pourquoi je dois recevoir une aussi grande punition, après m’être sacrifié pour accomplir le commandement et pour que mon maître reçoive du vin qui réponde aux exigences de la plus stricte surveillance et maintenant tous mes efforts se révèlent vains.
Le Baal Chem Tov lui répondit : Tu reçois cette punition parce que tu pensais être le gardien du vin et que sa surveillance dépendait de toi. Tu dois comprendre que l’homme ne peut garder quoi que soit, car il ne peut éviter de nombreuses choses qui échappent à son contrôle. Or, tu as mis ta vie en péril pour la surveillance du vin comme si elle dépendait de toi, et tu as oublié qu’HaChem est seul à pouvoir surveiller, car Il est Tout-Puissant. Il est évident que tu devais t’efforcer de surveiller le vin selon tes possibilités, mais tu aurais dû exprimer tes craintes dans tes prières, du plus profond du cœur et dire à HaChem : Maître du monde, je désire fortement que le vin destiné à mon rav et maître réponde à toutes les exigences de la surveillance, et Tu sais que je ne suis qu’un être de chair et de sang et que je fais tout ce que je peux. Je Te prie, par Ta miséricorde, d’agir de Ton côté, d’être vigilant et de faire parvenir ce vin à son destinataire dans le respect de la plus grande surveillance. Comme Tu l’as écrit dans Ta Tora : “Si HaChem ne garde pas une ville, c’est en vain que la sentinelle veille”. Et si Tu ne gardes pas le vin, mes efforts pour le garder n’ont aucune valeur, et c’est comme si je n’avais rien fait.
Cette anecdote nous enseigne que lorsque nous craignons quelque chose, on ne peut faire plus que le minimum requis, car nous ne contrôlons rien. Nous devons seulement exprimer notre inquiétude dans la ferveur de la prière.
Protège mes enfants
Certains parents s’inquiètent toujours de leur enfant et s’imaginent qu’il lui arrive une chose ou une autre, qu’il tombe, D. nous en préserve, qu’il se fait écraser, qu’on l’enlève, etc. Ils ne peuvent s’empêcher de le surveiller et de le protéger. En plus du fait que leur vie est invivable, cela cause un préjudice à l’enfant qui s’habitue à cette conception profane que la surveillance ne dépend que des parents. Cela est nuisible aussi pour l’acquisition de l’assurance que le Saint béni soit-Il protège à tout moment. Leurs inquiétudes n’ajoutent rien à la protection de leur enfant et peuvent causer d’autres dommages.
Le conseil à donner à ces parents inquiets est d’introduire dans leur cœur l’idée de la providence divine particulière et de savoir qu’en dehors de la protection minimale indispensable, ils doivent transférer la chaleur de leur amour et de leurs inquiétudes dans la prière, et se remettre entièrement entre les mains d’HaChem béni soit-Il, avec une entière confiance.
Protège-moi sur la route
Beaucoup ont peur des accidents de la route et à chaque voyage sont remplis de pressentiments et d’inquiétudes. Ils dérangent le conducteur, ou s’ils conduisent eux-mêmes, manquent d’assurance. Ils doivent savoir qu’un accident ne dépend pas seulement du conducteur, mais d’autres facteurs qui échappent à son contrôle, comme par exemple, les autres conducteurs, les conditions de la route ; et même lorsqu’il conduit bien, il ne peut empêcher les autres voitures de le heurter. En général, beaucoup d’excellents conducteurs commettent des erreurs stupides et causent un accident, un dérapage, etc. D’autre part, nombreux sont les mauvais conducteurs dont la voiture reste intacte sans même une égratignure. Il faut donc conclure que seul HaChem béni soit-Il peut protéger l’homme des dangers de la route, et qu’il doit transférer toute sa crainte et ses angoisses dans la prière à HaChem béni soi-Il, du plus profond du cœur. Puisse HaChem le sauver, ainsi que tous ceux qui voyagent sur les routes, de toutes sortes d’accidents et d’attentats.
Celui qui réside dans les Cieux en rit
Certains ont peur des vols en avion, et seule la confiance en HaChem peut les aider à maîtriser leur angoisse. Car il est évident que l’idée d’être suspendu entre ciel et terre à de telles altitudes est effrayante, à différents degrés, selon la nature de l’homme. Lorsque l’homme possède la foi et la confiance en HaChem, il n’éprouve aucune peur car il sait que tout est entre les mains d’HaChem béni soit-Il, et qu’il ne dépend d’aucune cause naturelle.
Sache qu’il existe des transgressions majeures qui causent les angoisses, comme la médisance, dite ou entendue ; la débauche et bien entendu la vision de films ou la lecture de livres d’horreur et d’épouvante, qu’HaChem nous en préserve.
Nous nous sommes contentés de citer quelques exemples et chacun en déduira un enseignement pour chaque sujet et chaque domaine où il éprouve des peurs et des angoisses.
Aie confiance en l’Unique et ne craint rien
L’homme doit faire entièrement confiance au Saint béni soit- Il, et en rien d’autre. Dès qu’il fait confiance à des personnes ou à autre chose qu’HaChem béni soit-Il, HaChem le remet entre les mains de la personne ou de la chose à laquelle il accorde sa confiance. Par exemple, lorsqu’un homme s’imagine que son entrée en un lieu dépend de la bonne volonté du gardien et qu’il s’évertue à le soudoyer ou à le flatter et qu’il le menace s’il ne se laisse pas amadouer, HaChem béni soit-Il endurcit le cœur du gardien afin qu’il l’empêche d’entrer. Mais, s’il croit qu’HaChem décide de le laisser entrer ou non, il Lui demande de le laisser entrer et ensuite tente d’entrer. Si le gardien lui permet d’entrer, c’est le signe de la volonté divine. Sinon, c’est qu’HaChem béni soit-Il lui refuse l’entrée. Si HaChem refuse, le gardien aussi refuse.
De même, lorsque l’homme a rendez-vous avec un employé du bureau des emplois, avec son chef de service ou à la banque afin qu’il lui accorde un prêt, etc. S’il pense que tout dépend de la personne qu’il doit rencontrer, il est presque certain qu’HaChem fermera son cœur et qu’elle refusera de l’aider. L’homme doit croire que tout dépend uniquement de la volonté divine, prier avant la rencontre et être prêt moralement à essuyer un refus. Que la réponse soit négative ou positive, cela ne change rien puisque la foi consiste à vouloir ce qu’HaChem veut, et qu’on sait être placé entre de bonnes mains. Ce qu’HaChem béni soit-il décidera est pour le mieux et d’après l’adage populaire : Lorsqu’HaChem béni soit-Il ferme une porte, il en ouvre dix autres.
Un exemple est donné par la guemara (traité Berakhot 60b) : On rapporte que rabbi Akiva voyageait sur un âne. Il prit avec lui une lampe pour l’éclairer la nuit et un coq pour le réveiller. La nuit tomba et rabbi Akiva parvint à une certaine ville afin de se reposer des fatigues de la route, et cette ville était entourée d’un mur. Rabbi Akiva dût contourner la ville. Cependant, arrivé aux portes de la ville, il les trouva verrouillées et les gardiens lui firent savoir que dans cette ville les portes sont fermées au crépuscule et qu’on ne permet à personne d’y pénétrer. Rabbi Akiva ne tenta pas de convaincre les gardiens de le laisser entrer ou d’éveiller leur compassion. Il n’utilisa pas ses titres ou sa renommée, ni à plus forte raison la violence, ou les menaces. Il se contenta d’accepter le fait avec la foi que c’est HaChem béni soit-Il qui l’empêche d’entrer dans la ville, et il déclara : Tout ce que le Saint béni soit-Il fait, Il le fait pour le bien. Rabbi Akiva s’éloigna et se prépara à passer la nuit dans un champ. Le vent arriva et souffla sur la lampe ; rabbi Akiva demeura dans l’obscurité et il dit : Tout ce que le Saint béni soit-Il fait, Il le fait pour le bien. Vint un chat qui mangea le coq. Il dit : Tout ce que le Saint béni soit-Il fait, Il le fait pour le bien. Vint un lion qui dévora l’âne ! Il dit : Tout ce que le Saint béni soit-Il fait, Il le fait pour le bien.
Cette nuit, des troupes étrangères vinrent et prirent toute la population de la ville en captivité. Rabbi Akiva dit : C’est ce que je disais : Tout ce que le Saint béni soit-Il fait, Il le fait pour le bien. Car si on m’avait permis de me reposer dans la ville, les troupes m’auraient pris aussi en captivité. Si la lampe était restée allumée, ils m’auraient vu et ils seraient venus. Si l’âne avait brait ou le coq chanté, la troupe les aurait entendus et m’aurait pris en captivité.
Rabbi Akiva préféra la foi à la raison, qui nous suggère que ce qui lui arriva n’était pas bien, et qu’il aurait mieux valu qu’il dorme dans une auberge douillette en ville, qu’il jouisse de la lumière pendant la nuit, que son coq l’éveille et qu’il puisse monter son âne. Pourtant, rabbi Akiva délaissa la raison et vécut par la foi. Or la foi enseigne que – malgré les apparences – tout est pour le bien. Lorsque l’homme se conduit ainsi en vérité, il voit vraiment que tout est pour le bien, comme nous l’enseigne l’histoire de rabbi Akiva.
À suivre…
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