Se libérer du matérialisme

La Tora ne prêche pas la pauvreté comme doctrine, mais nous conseille de ne prendre du monde que ce dont nous avons vraiment besoin. Ceci, afin de nous rendre heureux et libérés...

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le rabbin Israël Yits'haq Besançon

Posté sur 06.04.21

La cinquième porte
 
Sept qualités majeures, sept défauts principaux. Les sept vertus ainsi que les sept vices, sont solidaires entre elles. Nous retrouvons, en chacune, ses six voisines. Ainsi, au total, les degrés de la pureté sont au nombre de quarante-neuf (sept fois sept) et il en est de même pour les chemins de mal. Parlons maintenant de la cinquième porte, celle à laquelle on aboutit par l'un ou l'autre des chemins.
 
Dans le domaine négatif, le dernier des degrés, c'est le culte de la matière, de l'argent : ceux qui s'y prosternent, passent leur vie dans la peine et la colère. Pensant toujours gagner plus, se trouver, un jour à l'abri du besoin, ils gaspillent leurs plus belles années.
 
La Tora ne prêche pas la pauvreté comme doctrine, mais nous conseille de ne prendre du monde que ce dont nous avons vraiment besoin. Ceci, afin de nous rendre heureux et libérés, afin de nous consacrer à des valeurs plus nobles. Si nous suivons cette ligne de conduite, nos actes les plus humbles se sanctifieront et nous pourrons élever la matière au niveau de support, ce qui est son but. Si nous nous détournons pour aller servir les idoles (comme celles nommées : £ ¥ $) nous sectionnons notre lien entre ciel et terre (ce qui est clairement indiqué par les barres qui coupent ces symboles monétaires ! ). Bientôt, transformés en robots ou calculettes, nous rampons tristement aux pieds du matérialisme.
 
Tout cela semble bien évident pour qui recherche le vrai. Ce qui est moins probable et très rarement prouvé, c'est l'issue de l'abîme !
 
Voici enfin la solution: pour sortir de la cinquantième porte du mal, il faut trouver l'équivalent et l'antidote dans le bien: la cinquantième porte de la pureté.
 
C'est le livre de David. Ce sera l'arme de Machia'h ainsi que de tous ceux qui voudront accomplir leur délivrance personnelle. Réciter les Psaumes – ou les imiter en composant ses propres prières – c'est déjà brandir le glaive de la victoire.
 
Qui voudra échapper à l'oppression du matérialisme pourra y arriver en se fixant, chaque jour, un temps pour parler à D-ieu et réciter des Psaumes.
 
Renouveau
 
Mon D-ieu ! Je commence à Te servir maintenant !
 
Rabbi Na'hman conseillait à chacun de se renouveler avant d'entamer chaque prière. De fait, ne plus tenir compte du passé allège le cœur et permet de réparer les erreurs, beaucoup plus sûrement que si nous nous attardons dans l'amertume.
 
Aurions-nous commis une grave faute, il faudrait être capable de tourner la page tout de suite et commencer à s'approcher de D-ieu.
 
Voici la règle : toute pensée qui nous empêche de recommencer notre œuvre  est une pensée négative, même si elle se déguise en pieux remord !
 
Mission personnelle
 
Comment pouvons-nous savoir ce que D-ieu veut de nous, si nous ne Lui demandons pas ?
 
Il existe des points que nous semblons connaître, tels que nos devoirs communs – bien que certains changements de situations puissent aussi les bouleverser. Ce qui distingue un juge d'un homme ordinaire, c'est la capacité d'adapter une règle générale à un cas particulier… Suivant cela, ne sommes-nous pas amenés si souvent à "juger" ? Et comment le faire, lorsque tant d'éléments nous échappent ?
 
En nous tournant vers D-ieu pour solliciter aide et clarté, sagesse et jugement ! Le Juge intègre et impartial ne demande qu'à faire connaître Ses décrets : Il les communique à tous ceux qui les réclament sincèrement.
 
Pour ce qui est de nos tâches plus personnelles – puisque la plupart des gens se contentent d'attitudes sociales et stéréotypées – le côté personnel demeure presque totalement dans l'ombre.
 
Or D-ieu nous a mis sur terre pour une raison bien précise et bien particulière. La mission que nous devons accomplir est unique; nul ne peut la faire à notre place. Outre nos devoirs généraux, il y a un point précis que nous devons réaliser et que nous ignorons.
 
Réussir sa vie, c'est accomplir cette mission.
 
Demandons à D-ieu qu'Il nous dirige vers notre œuvre unique qui est tout le sens de notre vie.
 
Le Maître des merveilles ne demande qu'à nous guider, qu'à nous faire connaître Ses secrets : à commencer par celui de notre âme ! Il les communique à tous ceux qui les réclament sincèrement.
 
Petits et grands miracles
 
Toute personne qui a essayé de mettre en pratique le conseil de Rabbi Na'hman pourra témoigner combien de petits et de grands miracles lui sont arrivés et combien de fois, après un sincère recueillement, la bonté du Créateur se sera manifestée de façon évidente.
 
Ceci par des réponses aux questions qu'il aura posées pendant sa prière ou, encore, par des solutions à des problèmes qu'il aura évoqués – solutions qui interviendront dans sa vie par tel ou tel intermédiaire.
 
Il faudrait recueillir précieusement ces témoignages et les garder bien présents dans sa mémoire. Tout d'abord, parce qu'ils encouragent à persévérer, ensuite, parce que l'oubli est une tendance instinctive qui efface les plus beaux souvenirs et nous rend ingrats.
 
Être idéal
 
S'il nous était donné d'entrevoir un seul instant l'image de notre être idéal (et possible), de la personne extraordinaire que nous pourrions devenir –  moyennant certains développements – cela nous motiverait suffisamment pour briser toutes les barrières et les obstacles qui nous séparent de cet accomplissement.
 
Dans ce monde d'épreuve, "voir" cette image est problématique, du fait que la Providence elle-même nous la voile et ce, afin de nous permettre la conquête, puis le mérite. Mais nous pouvons l'entrevoir de loin. Ceci au moyen de la méditation, ce périscope tourné vers l'infini, qui donne accès aux zones les plus éthérées du passé, du futur, de l'intemporel.
 
Il suffit de saisir l'image lointaine et floue que nous captions intuitivement et de s'y attacher fermement: cela nous conduira sans nul doute à atteindre la partie la plus insondable de notre âme et à l'exprimer peu à peu de façon actuelle.
 
Il existe un Livre céleste dans lequel sont consignées toutes les vaillances du monde, chaque fois que sortant des sentiers battus, de la résignation, une âme prend son essor et, confiante en sa voix intérieure, fait un acte de bravoure qui change le cours de l'Histoire…
 
Minuit
 
Lève-toi et chante la nuit, il y aura de la lumière dans ta vie !
Au sein des ténèbres à minuit, épanche ton cœur et cherche le matin.
Quand l'aube apparaîtra, tu regarderas le ciel et des larmes de joie perleront sur tes yeux…
Qui que tu sois, où que tu sois, tu auras compris combien ton Père t'attend et qu'Il aime ta voix.
 
Nouvel et ancien chemin
 
S'adresser directement à D-ieu, c'est un chemin très ancien, puisque c'est de nos ancêtres et de tous les Justes. À travers les temps et les continents, des millions de cœurs se sont tournés spontanément vers leur Créateur, essayant d'entamer avec Lui un dialogue…
 
Pourtant, c'est un chemin tout à fait nouveau !
 
Car dans un monde d'artifices et de pièges, de doutes et d'illusions, les vérités les plus évidentes sont les plus délaissées. Si vous dites aux gens que vous parlez à D-ieu, ils risquent de vous regardez curieusement. Si vous leur dites que vous parlez avec D-ieu, ils auront l'air très inquiet…
 
Parce que nous vivons dans un monde d'action où ce qui prime sont les résultats palpables, la dimension mystique de la vie est systématiquement éclipsée. La prière qui pourtant exprime le besoin naturel de communiquer avec un Au-delà que nous pressentons, est parfois tournée en dérision, souvent abandonnée ou reléguée au rang des devoirs dont nous nous acquittons sans grande chaleur. C'est que l'influence de la culture matérialiste l'a toute recouverte de poussière.
 
Or plus ce contact avec l'Au-delà fera défaut, plus son manque se traduira par un malaise inexplicable. Un vide dur à vivre, que certains tenteront de combler au moyen de palliatifs : drogues, bruit, vitesse, hyper consommation, mais que les plus sensibles, incapables de tromper leur manque, ressentiront de façon si cruelle…
 
L'angoisse existentielle de l'homme postmoderne n'est qu'une conséquence de son manque de rapport avec sa propre origine qui est la lumière infinie. Et ce rapport c'est la prière.
 
Conscient de notre manque et de ce qui pourrait si simplement le combler, Rabbi Na'hman de Breslev nous réapprend à prier.
 
A suivre…
  
Extrait du livre “La porte du ciel – Hitbodédouth ” par Rabbi Yits'haq Besançon. Reproduit avec l'aimable autorisation des Éditions du chant nouveau.

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