Clarifier la vérité
Nous devons clarifier point par point pour nous-mêmes ce qu'est la vérité et la façon adéquate de nous comporter. Nous devons également savoir ce qu'Hachem attend de nous.
Il refusa…
Comparons cela à l'attitude de Yossef le Tsadiq. Celui-ci savait sans l'ombre d'un doute ce qu'était la vérité. Ainsi, lorsque la femme de Putiphar essaya de le séduire, il est écrit dans la Tora (Berechith 39 : 8) : “Il refusa !” La note qui attachée à ce mot est appelée “chalcheleth ”. Lorsque nous lisons la Tora, cette note nous demande d'allonger considérablement la lecture du mot à laquelle elle est apposée. Dans ce cas, la personne qui lit allonge le mot “refusa” en prononçant : “Il refusaaaaaa…!”
Cette particularité est importante : elle nous apprend que Yossef possédait une vision limpide de la situation : la femme d'un autre homme est interdite ! Partant, toute forme de séduction ou de menace de la part de cette femme aux mœurs dépravés ne pouvaient pas le détourner d'un cheveu de la vérité. Yossef était convaincu en lui-même qu e: “Ceci est ce que j'ai appris ! Ceci est la vérité ! C'est ainsi que je dois agir ! L'affaire est close !”
Nous voyons également à la fin de l'histoire de la princesse disparue que le vice-roi est résolu à prendre le temps de réfléchir, à prendre le recul nécessaire. Cette certitude lui permit de ne pas affaiblir sa détermination, de ne pas être ébranlé dans ses convictions. En d'autres termes, sa foi était intacte : il trouverait la princesse dans la montagne en or et dans le château en perles.
Il s'avait également qu'il était de sa responsabilité de l'en faire sortir. Son attitude ne se modifia pas lorsque les géants se dressèrent sur son chemin et qu'ils essayèrent de le convaincre d'abandonner son projet et de le dissuader de poursuivre la vérité. Malgré les “preuves” évidentes et concluantes que ces derniers lui montraient dans le but de lui faire comprendre qu'il se trompait, le vice-roi ne les écouta d'aucune façon. C'est ainsi qu'en fin de compte, il réussit à sauver la princesse.
Eclaircir toute la vérité
Ceci est l'objectif d'hitbodédouth et c'est seulement ce type d'hitbodédouth qui en fait la véritable.
Dans un premier temps, nous devons clarifier point par point pour nous-mêmes ce qu'est la vérité selon la sainte Tora et la façon adéquate de nous comporter. Nous devons également savoir ce qu'Hachem attend de nous, en général et en particulier. Ceci doit nous permettre d'atteindre un yichouv hada'ath (tranquillité d'esprit) fort et robuste : savoir avec précision ce qu'est la vérité et que rien au monde ne pourra nous en faire dévier. Il faut également rejeter d'un revers de main le moindre doute que nous pourrions entretenir à ce sujet.
Ceci est le véritable sens de “croire en soi”. Nous croyons chaque point que nous avons clarifié pour nous-mêmes et il n'existe rien dans le monde ni personne qui pourra nous faire changer d'avis.
Dans un deuxième temps, après avoir clarifié un certain point et avoir une vision claire de la vérité, nous devons maintenant prier chaque jour et demander au Créateur de nous aider à vivre selon ce point précis de vérité : que rien au monde, que personne, qu'aucune “preuve” ne parvienne à nous faire bouger de cette vérité ! Nous devons supplier Hachem pour que notre cœur ne parvienne pas à nous faire revenir sur ce que nous avons clarifié.
De fait, même si nous avons déjà clarifié la nature exacte de la vérité, nous devons malgré tout continuer à mener une longue bataille contre notre instinct naturel et ne pas oublier que nous menons une véritable bataille contre notre nature physique et notre mauvais penchant. De fait, ce sont ces deux aspects qui nous incitent – sans nous laisser de répit – à nous conduire d'une façon opposée à la vérité. S'ils y parviennent, c'est qu'ils arrivent fréquemment à nous faire oublier ce que nous avons déjà clarifié. Pour nous aider, il existe une seule solution : de longues prières quotidiennes !
C'est à ce sujet que Rabbi Na'hman a enseigné (“La Sagesse de Rabbi Na'hman” # 47) : “Par conséquent, chaque personne doit s'assurer à tout prix de consacrer le temps nécessaire chaque jour à faire calmement le point sur sa vie. Chaque personne doit réfléchir à ce qu'elle fait et s'interroger si cela mérite réellement qu'elle y consacre sa vie. La personne qui ne médite sur ces questions ne peut pas atteindre le véritable savoir.
Même s'il peut arriver qu'à l'occasion cette personne fasse preuve d'une grande maîtrise d'elle-même, de calme, cela ne peut pas durer bien longtemps. Rapidement, cet état s'évanouit et le semblant de savoir qu'elle pensait posséder s'évapore. A cause de cela, cette personne ne peut pas comprendre la futilité de ce monde. Cependant, si une personne possède une intelligence raisonnée, forte et puissante, elle comprendra immédiatement l'absurdité et la vanité du monde dans lequel nous vivons…”
Apprendre dans le but de faire
Voici un exemple concret : une personne apprend que la Tora nous demande de garder nos yeux et de faire très attention à ce que nous regardons. Ce commandement n'inclut aucune incertitude et on le retrouve dans les textes de halakha (loi juive), les ouvrages d'éthique et de 'hassidoute. Il se peut que cette personne ait même entendu des leçons données sur ce sujet et que celles-ci lui aient permis de prendre conscience qu'il est réellement possible de garder ses yeux qu'en les tenant fermés.
On a pu également dire à cette personne qu'il est possible de se comporter de la sorte uniquement grâce à l'aide de nombreuses prières, c'est à dire : qu'il ne se passe pas un seul jour sans qu'elle demande à Hachem de l'aider à garder ses yeux, c'est à dire à les garder fermés.
Rues de ville : danger…
Si tel est le cas, de quelle façon cette personne peut-elle déambuler dans les rues avec ses yeux grands ouverts, jetant un coup d'œil sur tout ce qui l'entoure et en laissant ses yeux vagabonder ? Cela est possible simplement parce que cette personne ne possède pas de yichouv hada'ath (tranquillité d'esprit) ; cette personne ne pratique certainement pas une hitbodédouth adéquate et elle ne croit tout simplement pas en elle-même !
Cette personne n'a pas encore réellement assimilé ce qu'elle a appris et réalisé que ce qu'on lui a enseigné est la vérité absolue. Elle n'est sans doute pas encore prête à livrer cette bataille, sans compromis : faire chaque jour une introspection à propos de tout ce qu'elle a vu et qui est interdit. Il faut aussi que cette personne prie tous les jours de pouvoir garder ses yeux car en l'absence de longues prières sur ce sujet, elle ne pourra pas éviter de voir ce qui est interdit.
L'hitbodédouth adéquate est celle où nous savons que nous nous trouvons face au Créateur. Munis de longues prières, nous L'implorons, nous Le supplions de nous aider à pouvoir clarifier au-delà de tout doute cet aspect important : nous devons garder nos yeux fermés.
Nous devons atteindre le niveau auquel ne subsistera plus en nous-mêmes le moindre doute à ce sujet. Il n'existe aucune situation dans le monde dans laquelle un homme est autorisé à regarder une femme; il n'existe aucune mitswa pour laquelle un homme est autorisé à regarder une femme. Il n'existe aucune raison pour un homme qui lui permette d'ouvrir les yeux dans un endroit où se trouvent des femmes.
A suivre…
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