Prier, encore un peu…

Si nous constatons qu'il existe un obstacle qui nous empêche d'atteindre une chose, nous ne devons pas nous plaindre et penser que nous sommes victime d'une erreur.

6 Temps de lecture

le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

 Ne pas se soucier du lendemain

Ceci est un principe fondamental dans le service de D-ieu et dans la guerre que nous menons contre le mauvais penchant : Si seulement aujourd’hui encore vous écoutiez Sa voix !” (Psaumes 95:7). Cela signifie qu'il n'existe pas de test qu'une personne ne peut pas réussir. Même lorsqu'un désir indésirable puissant nous attaque – ou que nous avons de la difficulté à nous débarrasser d'un trait de caractère négatif – si nous nous préoccupons seulement de ce que nous devons faire l'heure présente et que nous imaginons que le seul défi que nous devons relever est celui qui se trouve actuellement sous nos yeux, il est évident que nous réussirons à passer le test.

Qui ne pourrait pas résister une seule heure ? Qui ne pourrait pas se retenir pendant une durée aussi courte ? La conséquence d'une telle attitude est que le mauvais penchant a été maitrisé pendant une courte durée. Lorsque ceci a été accompli, celui-ci s'affaiblit et il devient plus facile à dompter. En fin de compte, il finira par nous quitter complètement !
 
Cependant, si nous accordons également de l'importance à ce que nous devons faire les jours suivants, le mauvais penchant parvient à nous faire croire qu'il nous sera impossible de faire face au nombre sans fin de tests et de difficultés qui se présenteront devant nous. Mis-es dans cette position, nous ne croyons pas être capables de relever d'aussi nombreux défis. Conséquemment, nous nous sentons brisés-es et désespérés-es – avant même de commencer la lutte – et nous rendons les armes face au mauvais penchant. Tout cela aurait été différent si nous avions pris conscience que les épreuves et les tests ne durent pas indéfiniment. Une telle prise de conscience nous aurait certainement donné la force de ne pas baisser les bras et… de remporter la victoire.
 
Cette façon de se comporter est décrite dans le Zohar. Selon ce qui est écrit dans ce livre saint, si les enfants d'Israël avaient retardé de quelques instants l'épisode du veau d'or, ils auraient pu l'éviter entièrement ! On lit dans le Zohar que cela a été précisément la faute d'Aaron : il aurait dû employer tous les moyens afin de retarder ce qui allait arriver. Il aurait pu – par exemple – faire tomber l'or de ses mains ou utiliser tout autre prétexte qui aurait été le bienvenu. En retardant le fâcheux évènement – même que de quelques minutes – il aurait évité que le peuple d'Israël faute avec le veau d'or.
 
Il existe un conseil important à ne pas oublier lorsque nous faisons face à un désir subit ou lorsqu'il s'agit de contrôler un mauvais trait de caractère. Nous devons nous souvenir qu'il s'agit de faire face à un test qui durera seulement quelques minutes. Si nous parvenons à contrôler pendant ce laps de temps un trait ce caractère spécifique – seulement pendant quelques minutes – le test se révèlera beaucoup plus facile qu'il ne semblait.
 
Ainsi, lorsque nous sentons monter la colère en nous : si nous parvenons à nous contenir pendant quelques minutes, celle-ci disparaîtra d'elle-même et… nous aurons réussi le test ! Nous éviterons de la sorte de nous mettre en colère. Souvenons-nous que l'aspect essentiel de l'attaque du mauvais penchant est de nous faire chuter sur le moment présent. Au moment où un désir particulier semble devoir nous vaincre, si nous résistons quelques minutes, nous finirons à réussir le test d'une façon bien plus facile que nous le pensions. Il en va de même pour les tests qui concernent la sainteté de l'individu (standards moraux, pureté sexuelle…).
 
Vivre au moment présent
 
Le même principe s'applique aux différents aspects du Service divin : qu'il s'agisse de vouloir prier avec une concentration adéquate ou d'étudier avec diligence. Si nous pensons seulement à ce que nous devons faire au moment présent et que nous restons concentrés-es sur cette chose, il devient possible de tout faire d'une façon adéquate. Dans ce cas, rien d'accablant ne viendra troubler notre concentration.
 
Il en va autrement lorsque nous commençons à penser au jour d'après et aux différentes choses que nous devrons faire. Si nos pensées commencent à vagabonder et nous amènent à réfléchir ce que nous avons fait – ou sur ce que nous devrons faire – ce n'est pas seulement notre Service de D-ieu que nous abordons d'un mauvais côté, mais c'est également la lourdeur de la tâche présente qui survient et avec elle, un sentiment de tristesse et d'impuissance.
 
Penser au passé et chercher les raisons profondes d'un échec diminuent notre volonté et mine notre énergie. Également, penser au futur et être anxieux-se à propos de ce que nous devrons faire n'est pas conseillé. L'aspect essentiel de nos difficultés réside dans notre façon de penser et d'aborder les différentes tâches qui sont les nôtres. Ceci détruit la personne et l'empêche de vaquer à ses activités dans la joie et dans un sentiment de liberté.
 
Toutes les confusions que nous avons émanent du même fait : nous oublions trop souvent que rien n'existe dans le monde, à l'exception du jour et de l'heure que nous vivons au moment présent. Le passé n'est plus, le futur n'est pas encore et le présent disparaît en un clin d'œil. Qui sait ce qui va arriver la prochaine minute ? À plus forte raison dans une heure, dans un jour : un monde nous sépare de ces lointains instants.
 
L'importance de chaque instant…
 
Aujourd'hui le Messie viendra !
 
Le Midrach (Yalqout Chimoni, Psaumes) raconte l'histoire de Rabbi Yehochou'a ben Levi qui rencontra un jour le prophète Éliyahou. Rabbi Yehochou'a ben Levi lui demanda : “Quel jour viendra Machia'h (le Messie) ?”
 
Le prophète Éliyahou répondit : “Va le demander à lui-même” et il lui montra où il pouvait trouver le Messie.
 
Rabbi Yéhochou'a ben Levi alla rencontrer le Messie et lui demanda : “Quel jour mon seigneur pense-t-il venir ?”
 
Le Messie répondit : “Aujourd'hui !”
 
Le lendemain, lorsque Rabbi Yéhochou'a ben Levi constata que le Messie n'est pas encore arrivé, il se rendit chez lui afin de lui faire remarquer que ce qu'il lui avait dit était un mensonge. De fait, il n'était pas arrivé le jour précédent ! Le prophète Éliyahou lui dit que son intention avait réellement été de venir ce jour-là, “si seulement aujourd’hui encore vous écoutiez Sa voix !”
 
En réalité, le Messie désire vraiment venir tous les jours. Cependant, il y a une chose qui le retarde chaque jour. Nous ne prêtons pas attention à ce que le verset nous dit : Si seulement aujourd’hui encore vous écoutiez Sa voix !”
 
C'est exactement ce que la princesse désire dire au vice-roi : “À cause d'un jour tu as perdu ! Car si tu étais venu ce jour-là, tu aurais pu me faire sortir !” En d'autres termes, si tu avais rempli ta tâche selon le principeSi seulement aujourd’hui encore vous écoutiez Sa voix !” Dans ce cas, le Messie serait venu. Si le monde entier servait Hachem de cette façon, avec la venue du Messie, c'est la libération finale que nous fêterions.  
 
Soit ! Ne pas manger est une chose très dure ! Surtout le dernier jour : à ce moment, le mauvais penchant se renforce encore plus… Alors, retourne et choisis un endroit ; installe-toi là-bas pour encore une année ! Puis le dernier jour, tu auras bien le droit de manger… mais pas de dormir ! [En d'autres termes, la princesse lui dit que dorénavant, elle établirait des conditions plus facile : il ne devrait plus jeûner car ceci est une condition extrêmement difficile à remplir]… ”
 
Ce passage de l'histoire est une allusion au principe qu'a enseigné Rabbi Na'hman, à savoir : qu'il ne faut pas jeûner en addition des jeûnes publics prescrits qui sont mentionnés dans le Choul'han 'Aroukh. Les générations précédentes avaient l'habitude de jeûner régulièrement et de participer à toutes sortes d'actes de mortification. La venue de Rabbi Na'hman de Breslev a annoncé un nouveau chemin : celui de hitbodédouth [pour plus d'information à propos d'hitbodédouth, cliquez ici]. De fait, s'isoler pendant une heure pour parler à D-ieu rectifie plus de choses que tous les jeûnes et que tous les actes de mortification.
 
La raison est que la prière – c'est-à-dire parler simplement avec D-ieu – nous permet de nous élever spirituellement et de nous rapprocher énormément d'Hachem. Rabbi Na'hman a dit lui-même que s'il avait connu plus tôt les bienfaits extraordinaires de ce type de prière et de la conversation simple que nous pouvons établir entre nous-mêmes et le Créateur, il n'aurait pas brisé son corps avec les nombreux jeûnes qu'il avait l'habitude de faire.
 
Alors, retourne et choisis un endroit ; installe-toi là-bas pour encore une année…”
 
La princesse envoie le vice-roi pour une autre année de prières. De fait, il n'existe rien de plus puissant dans l'existence. L'expérience a prouvé que le vice-roi possède un manque dans le domaine de la prière et qu'à cause de cela, il s'est avéré incapable de sauver la princesse. L'alternative qui consisterait à dire que le vice-roi a suffisamment prié et que quelque chose d'autre a fait échoué sa mission est simplement inexact. Cela équivaut a dire que D-ieu n'est pas juste, que D-ieu nous protège.
 
Plutôt, il est certain que si le vice-roi a échoué, c'est que cela devait arriver ainsi. Il n'avait pas encore atteint le niveau qui lui aurait permis de sauver la princesse. Cependant, si à compter de ce jour il se renforce dans ses prières, il est évident qu'il parviendra en fin de compte à faire sortir la fille du roi.
 
Chaque personne peut apprendre cette leçon : si nous constatons qu'il existe un obstacle qui nous empêche à atteindre une chose que nous désirons dans le domaine de la sainteté, nous ne devons pas nous plaindre et penser que nous sommes la victime d'une erreur.
 
Plutôt, nous devons prendre conscience de nos manques en ce qui concerne nos prières. Ainsi, nous devons commencer à prier – ou améliorer notre façon de prier – afin d'obtenir ce que nous désirons. Nous devons savoir et être convaincus-es de cela : lorsque la quantité nécessaire de prières a été atteinte pour une chose précise, tous les obstacles précédents qui nous empêchaient de l'obtenir se volatilisent instantanément. Alors, nous obtenons ce qui était l'objet de notre désir. Ceci est particulièrement vrai pour tout ce qui a trait aux choses spirituelles.
 
À suivre…

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire

Contenu sur le sujet