Le jour de Roch Hachana (le jour de l'an juif), nous déclarons que D-ieu est le Roi du monde. “Proclamez devant Moi des versets de royauté, de souvenir et de chofaroth, afin que vous Me couronniez au-dessus de vous” (Roch Hachana 34b).
Même si nous récitons cela pendant le service de Moussaf, ce sont les prières du jour entier qui reflètent cette idée : ”Règne rapidement – Toi seul, Seigneur notre D-ieu – au-dessus de tous Tes créations”. “Notre D-ieu et le D-ieu de nos pères, règne au-dessus du monde entier dans toute Ta gloire”. “Béni soi-Tu, Seigneur, Roi de tout l'univers.” De plus, selon la coutume séfard, nous récitons immédiatement après les prières du soir de Roch Hachana le verset des Psaumes (24:1) : “À l'Éternel appartient la terre et ce qu'elle renferme.”
De la même manière, une des raisons pour lesquelles nous sonnons du chofar est pour faire ressembler le service liturgique de Roch Hachana au couronnement d'un roi. Selon le Rav Saadiah Gaon : “Roch Hachana est le début de la Création. Ce jour-là, D-ieu créa et dirigea le monde.
Par conséquent, de la même façon que les rois de ce monde sont couronnés au milieu du bruit de trompettes, nous acceptons également ce jour-là le Royaume de D-ieu sur nous.” Cependant, la différence entre un roi et un dirigeant est que ce dernier dirige uniquement par la force, tandis que le peuple a désigné volontairement un roi (Gaonde Vilna à propos de Michlé 27:27). Le jour de Roch Hachana, nous nommons amoureusement D-ieu pour être notre Souverain.
La raison de la Création
Cependant, Roch Hachana n'est pas réellement le premier jour de la Création ; de fait, ceci est arrivé cinq jours auparavant : le 25ième jour du mois juif de éloul (Pirqé deRabbi Eliezer, chapitre 5). Le 1ier jour du mois de tichré – le jour où nous célébrons Roch Hachana – est le jour où l'homme fut créé et où il couronna le Tout-Puissant au-dessus de lui (ibid. 11). “Viens,” dit Adam à la Création, “allons – vêtus de force et de fierté – couronner le Tout-Puissant qui nous a faits. Agenouillons-nous devant D-ieu, notre Faiseur.” (Tiqouné Zohar 56)
'Hazal (les Sages du Talmud) ont dit : “Quiconque enseigne la Tora au fils de son ami est considéré comme s'il l'avait créé.” De plus : “Quiconque amène ce ne serait-ce qu'une seule créature sous les ailes de la Providence divine est considéré comme s'il l'avait créée, façonnée et formée. Pourtant, c'est seulement celui qui lui donne le savoir qui est considéré comme lui s'il lui avait donnée naissance” (Sanhédrin 19b, 99b ; Chir HaChirim Raba 1:22). De fait, une naissance ne possède aucune utilité aussi longtemps que l'enfant est un récipient vide de Tora.
De même, le monde n'était d'aucune utilité jusqu'à l'instant où Adam – qui reconnaîtrait plus tard son Faiseur – fut créé. Roch Hachana est appelé : “Le début de Tes actions,” car jusqu'à la création d'Adam, c'est comme si rien n'existait encore (le Maharcha à propos de Roch Hachana 27a). Ainsi, dans la chanson que les Lévi chantaient dans le Temple, le sixième jour de la semaine, il est dit : “L'Éternel règne ! Il est revêtu de majesté” (Psaumes 93:1) car c'est le sixième jour de la semaine qu'Adam déclara D-ieu Roi” (Roch Hachana 31.)
Ce fut le jour de Roch Hachana qu'Ezra et Né'hémia dirent au peuple : “Allez, mangez des mets succulents, buvez des breuvages doux… car ce jour est consacré à notre Seigneur. Ne vous attristez donc pas, car la joie en l'Éternel est votre force” (Né'hémia 8:10). Ezra et Né'hémia rappelèrent au peuple sa grande chance d'être la nation de D-ieu, de le couronner au-dessus de lui et de Le déclarer “Un.”
C'est la raison pour laquelle nous ne récitons par des versets de repentir le jour de Roch Hachana : les jugements stricts sont adoucis grâce à notre acceptation totale et complète de la Royauté de D-ieu et de notre joie en D-ieu comme source de notre force.
Le début de Sa Royauté
(Inspiré par le Rav Saadiah Gaon à propos de la sonnerie du chofar)
Après tout ce que nous avons dit, il est stupéfiant qu'en ce jour saint, la lune soit cachée dans le ciel, tel que le verset le dit (Psaumes 81:4) : “Sonnez le chofar, à la nouvelle lune, au jour fixé pour notre solennité [littéralement : “le jour de la dissimulation de votre festival].” Selon la GuémaraRoch Hachana 8b, ce verset fait référence au jour de Roch Hachana, lorsque la lune est dissimulée à notre regard.
Il semblerait plus approprié – en ce jour où nous couronnons D-ieu – que la lune soit à la vue de tout le monde, belle est entière. D'ailleurs, c'est ce qui se passe les autres jours de fête et cela pour une bonne raison : le peuple juif est souvent comparé à la lune.
Cependant, la vérité est qu'en ce jour saint de couronnement royal, nous essayons de rendre la Royauté de D-ieu parfaite. Ainsi, nous reconnaissons Sa souveraineté, même dans les endroits les plus bas, où rien ne règne, à l'exception de l'obscurité et de la confusion. Si nous pouvons déclarer : “D-ieu est Roi !” même dans ces endroits, alors, Sa Royauté est véritablement complète. La lune est dissimulée, mais nous affirmons tout de même notre croyance en D-ieu, même s'Il ne se révèle pas Lui-même.
Lorsque nous déclarons, avec une foi pure : “D-ieu est Roi, D-ieu était Roi, D-ieu sera Roi pour toujours et pour l'éternité,” nous procurons au Tout-Puissant une joie immense.
Le mois d'éloul
Selon Rabbi Na'hman de Breslev, notre succès sur le chemin de la téchouva (du repentir) est possible si nous devenons des experts dans la “course” et dans le “retour.” Cela signifie que nous avons atteint le niveau où nous savons que D-ieu est présent à nos côtés dans tous les cas : dans nos montées ou nos descentes spirituelles.
“La personne qui désire emprunter le chemin de la téchouva doit constamment se renforcer pour aller dans les voies de D-ieu, peu importe que cette personne monte ou descende. Ceci correspond à (Psaumes 139:8) : “Si j'escalade les Cieux : Tu es là ; si je fais de l'enfer ma couche : Te voici encore !” Même si nous avons atteint un niveau spirituel élevé, nous ne devons pas nous en contenter.
Plutôt, nous devons constamment chercher D-ieu et nous encourager, du mieux que nous pouvons, peu importe où nous nous trouvons. De fait, il est possible de trouver D-ieu même dans l'enfer le plus profond ; même dans ces endroits, nous pouvons nous accrocher à Lui.” (Liqouté MoharanI:6)
C'est pour cette raison que le mois juif d'éloul est une véritable préparation pour Roch Hachana. Il est écrit (Bamidbar 13:2) : “Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan.” Le Targoum traduit ce verset ainsi : “… des hommes pour viyaleloun (explorer),” ce qui contient les lettres hébreu du mot éloul. Le mois d'éloul représente le moment où nous devons chercher les recoins de notre âme et découvrir que D-ieu est présent là où Il semble être absent, caché.
C'est uniquement à cette condition que nous pouvons rendre Sa Royauté complète. Les lettres hébreu du mot “éloul ” sont les mêmes que celles des mots “lo” (לא) – qui signifie “non” – et “lo” (לו), qui signifie “à lui.” Ceci fait référence aux deux périodes que nous avons mentionnées plus haut : la montée et la descente.
Dans les périodes de montée spirituelle, nous devons nous souvenir de “non”, c'est-à-dire refuser de devenir hautains, fiers et orgueilleux de notre réussite. Nous ne devons jamais oublier nos limites. D'autre part, dans les périodes difficiles – les descentes spirituelles – nous devons nous souvenir “de Lui,” c'est-à-dire qu'en tout temps, Il se trouve à nos côtés (ibid.).
Traduit du livre (en anglais) : “In all my Ways” paru aux Éditions “Keren Ohr.”
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