Les enfants payent les pots cassés

Des enfants qui entendent et voient leurs parents dans l'inquiétude et le stress causés par les dettes héritent d'un sentiment de peur et de frayeur. Les enfants sont incapables…

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Il est écrit dans le Sefer Hamidoth (“le livre de l’alefbeth”) : “Les disputes se trouvent uniquement dans les maisons où l’argent manque.” Avoir des dettes est la situation idéale pour inviter les tensions et les disputes chez soi. De fait, lorsqu’une personne doit faire face au stress de devoir de l’argent à d’autres individus, même si elle n’est pas de nature avare, elle se retrouvera souvent en train de discuter d’argent et d’analyser dans les moindres détails la façon dont le budget de sa maison est dépensé.

Dans ces conditions, la lumière spirituelle naturelle de l’âme de sa femme se contracte et perd de sa luminosité. Cela s’explique par le fait que chaque femme a besoin de pouvoir compter sur une sécurité financière et qu’en son absence, elle prend cela extrêmement à cœur.
 
Ainsi, lorsqu’un mari montre des signes d’angoisse et de stress à l’encontre de sa santé financière, la femme de celui-ci se sent comme prise dans un piège et assiégée de toutes parts. En peu de temps, sa santé mentale se déséquilibre et la tranquillité d’esprit qui était la sienne peu de temps auparavant s’évapore. Une femme qui se trouve dans une telle situation est envahie par un sentiment de tristesse et ne peut plus mener une vie normale.
 
De plus, lorsque les dettes prennent une ampleur de plus en plus grande, et que c’est la quasi-totalité des revenus de la famille qui se trouve engloutie par leur remboursement, la situation s’aggrave : il devient impossible de payer l’hypothèque de la maison – ou le loyer – d’acheter de quoi manger… D’une façon logique, c’est toute la paix qui régnait dans la maison qui s’ébranle.
 
L’ironie est que cette situation familiale explosive rend encore plus difficile la recherche d’une source de revenus. Un cercle vicieux est ainsi créé et une chose négative en suit une autre. L’absence de paix au sein du couple et de la famille empêche la réalisation de la bénédiction d’un revenu décent pour la maisonnée. En l’absence de bénédiction pour le revenu, les dettes augmentent. L’accroissement des dettes devient une raison pour détruire d’autant plus la paix conjugale. Ce que nous venons de décrire est la recette idéale pour la catastrophe, que D-ieu nous préserve.
 
Il existe une différence importante entre vivre dans la pauvreté – mais en l’absence de dettes – et “vivre à l’aise”, mais endettés jusqu’au cou ! Une personne peut avoir des fins de mois difficiles, mais si elle doit de l’argent à personne, elle connaîtra une certaine tranquillité d’esprit, en dépit des difficultés inhérentes à sa situation précaire. “Grâce à D-ieu, je ne dois de l’argent à personne” deviendra vite la phrase que cette personne prononcera souvent. Ceci correspond à ce qui est écrit (Proverbes 17:1) : “Mieux vaut du pain sec, mangé en paix, qu’une maison pleine de festins, accompagnés de disputes.”
 
Une personne pauvre – mais qui n’a pas de dettes – ne sursaute pas lorsqu’elle entend quelqu’un frapper à sa porte ou la sonnerie de son téléphone retentir. Également, une personne sans dettes ne craint pas de sortir librement dans la rue : elle ne risque pas de rencontrer une tierce personne à qui elle doit de l’argent ! Dans la mesure où elle ne doit rien à personne, personne ne lui tient rigueur de quoi que ce soit ! En d’autres termes, une telle personne – ainsi que celles qui vivent sous son toit – peuvent vivre d’une façon normale, en dépit de ce qui leur manque dans le domaine matériel.
 
D’autre part, une personne qui vit sur un train de vie élevé – mais qui accumule les dettes –vit aux dépend des autres. Même s’il peut sembler au reste du monde que cette personne vit “une bonne vie”, il en n’est rien : sa vie est remplie de tourments et de souffrances.
 
Parce que les souffrances d’une personne endettée sont nombreuses et déshonorantes – que D-ieu nous préserve – il n’est pas utile de les décrire plus en détails. Chaque personne endettée sait mieux que quiconque à quoi ressemble sa vie et les douleurs qui l’accompagne.
 
Par conséquent, chaque mari – avec sa femme – doivent faire leur compte : est-il réellement dans leur intérêt d’emprunter de l’argent et de risquer de faire des dettes pour obtenir la chose qu’ils désirent ? Les deux doivent peser avec sérieux le risque réel qu’ils courent de voir la paix qui règne dans leur ménage se volatiliser et de perdre leur tranquillité d’esprit.
 
Un père de famille ne peut pas ignorer ses responsabilités : il est de son devoir de subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants. Ainsi, il doit multiplier les prières à Hachem pour pouvoir assurer son rôle et faire le maximum d’efforts pour garantir un revenu décent à sa maisonnée.  
 
Les effets négatifs pour les enfants                   
 
Des enfants qui vivent dans l’ombre des dettes de leurs parents payent généralement de lourdes conséquences de cette situation. Ils entendent continuellement leur père et leur mère parler d’argent ; ils les voient souvent se disputer à ce sujet ; l’argent devient l’objet de discussions interminables ; les polémiques qui en découlent sont nombreuses…
 
Des enfants qui vivent dans cette ambiance en viennent rapidement à la conclusion que dans la vie, tout dépend de l’argent. Il ne faut pas s’étonner que chez de tels enfants naît l’idée que la vie consiste seulement à gagner de l’argent afin de pouvoir payer ce que l’on doit.
 
De plus, des enfants qui entendent et voient leurs parents dans l’inquiétude et le stress causés par les dettes héritent d’un sentiment de peur et de frayeur. Les enfants sont incapables de comprendre la situation difficile dans laquelle se trouvent leurs parents. Pour un enfant, ses parents doivent être la source exclusive de tous ses besoins.
 
Dès l’instant où un enfant s’aperçoit que son père et sa mère ne peuvent pas répondre à ses attentes, il perd automatiquement la confiance qui lui est indispensable pour fonctionner normalement. En l’absence du sentiment de confiance, un enfant devient dépressif et craintif. Dans ces conditions, les chances sont grandes qu’il sente naître en lui un sentiment de jalousie et de douleur à l’encontre de ses amis pour lesquels la vie semble sourire.
 
La situation devient encore plus alarmante si les enfants doivent assister au spectacle désolant d’agents du gouvernement qui viennent saisir les meubles de la famille ; également, que penser de l’impact chez les enfants des créditeurs qui laissent aller leur colère en leur présence ? À quoi peut réfléchir un enfant qui voit ses parents se cacher ou se sauver en vitesse à la vue de certaines personnes dans la rue ? Lorsqu’un enfant entend maintes fois ses parents supplier un directeur de banque de faire preuve encore un peu plus de patience, quels peuvent-être les effets dans son esprit ?
 
Tout cela crée un traumatisme chez les enfants dont l’importance ne peut pas être calculée à sa juste valeur. Dans certains cas, les effets de ce traumatisme peuvent mettre des années à s’estomper et le plus souvent, c’est leur vie entière qui en est changée.
 
Tel que nous l’avons indiqué précédemment, il existe une différence immense entre des parents qui vivent dans les dettes et ceux qui vivent dans la pauvreté. Chez ces derniers, la maison baigne dans une ambiance sereine et tranquille ; le chahut et le tumulte causés par les dettes ne franchissent pas la porte d’entrée.
 
Des parents qui n’ont pas le sou, mais qui ne connaissent pas l’angoisse liée aux dettes peuvent faire face à leur responsabilités de parents. L’absence de disputes et de querelles est une véritable bénédiction pour leurs enfants. Les enfants qui grandissent dans ces maisons peuvent grandir chez eux sans sentir qu’il leur manque vraiment quelque chose. Au contraire, la vie simple qu’ils mènent leur apprend à vivre en étant satisfaits de ce qu’ils possèdent, même si cela est peu. Ils ne sont pas des enfants gâtés et le plus souvent, leurs bonnes manières font la merveille de leurs parents.
 
Chaque parent doit réfléchir à cela : vaut-il vraiment la peine de sacrifier l’éducation de ses enfants – ainsi que leur avenir – afin d’assouvir leur désir de se procurer une chose particulière. Leurs enfants méritent-ils réellement qu’ils empruntent de l’argent qu’ils ne pourront pas forcément rembourser ?
 
 
À suivre…  

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