Moi, le banquier du monde

Il n'y a aucune logique dans cette fausse confiance qui consiste à penser qu'il suffit d'emprunter de l'argent pour que D-ieu augmente nos revenus, ce qui nous permettra de couvrir nos dettes.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Certaines personnes se lancent dans leurs entreprises en contractant des dettes importantes. Ces personnes justifient leur raisonnement avec déclarant qu’elles placent leur confiance en Hachem et qu’elles sont certaines que leurs projets seront couronnés de succès et qu’elles pourront rembourser leurs dettes. 

On appelle ce type de confiance une “confiance de renégat” ou une “confiance imaginaire.” De fait, une personne qui se comporte de la sorte estime qu’elle se trouve au-dessus de D-ieu et que c’est elle qui Le dirige. En d’autres termes, elle pense pouvoir dicter à Hachem quelle sera sa propre source de revenus. Elle se considère le patron et le propriétaire du “Trésor public” de D-ieu. Dans son esprit, elle a décidé : “Il me suffit d’obtenir un prêt et Hachem me donnera l’argent pour le rembourser.”
 
Que peut bien penser une telle personne qui agit ainsi ? Pense-t-elle réellement qu’il manque de l’argent dans les coffres de la banque du Créateur du monde ? Sans doute, imagine-t-elle qu’elle rend service à Hachem en empruntant l’argent d’une tierce personne, en attendant que les coffres célestes se remplissent. Lorsque cela se produira, D-ieu lui rendra alors l’argent.
 
Si cette personne avait une véritable confiance en Hachem – comme elle le prétend – elle saurait que les réserves monétaires du Créateur sont pleines et que celui-ci peut décider – à n’importe quel instant – de lui en ouvrir les portes. C’est précisément cela qui permet de voir la Volonté divine : se lancer dans le monde des affaires, en respectant les limites imposées par D-ieu.
 
Autrement, pour quelle raison cette personne se permet-elle de contracter des prêts importants en se basant sur sa propre capacité à les rembourser ? D’où sait-elle que le Créateur de l’univers lui donnera des ressources financières plus importantes que celles qu’elle possède aujourd’hui ?
 
Il n’y a aucune logique dans cette fausse confiance qui consiste à penser qu’il suffit d’emprunter de l’argent pour que D-ieu augmente nos revenus… ce qui nous permettra de couvrir nos dettes. De quelle façon pouvons-nous savoir le montant des revenus qui nous a été alloué à Roch Hachana (le jour de l’an juif) ? Que se passera-t-il si nos projets ne génèrent pas les profits que nous escomptions ? Que ferons-nous si la seule chose que nous produisons est des pertes ?
 
Nous devons admettre qu’une personne qui pense tout cela ne fait qu’imaginer, fantasmer. C’est uniquement le produit de notre imagination qui peut nous faire croire qu’il nous suffit de nous baisser pour ramasser des millions. En réalité, il se pourrait bel et bien qu’aucun des millions que nous envisageons de gagner ne nous parvienne.
 
Emprunter de l’argent pour entreprendre un projet particulier trouve sa source dans la confiance qui appartient aux forces du mal, certainement pas en D-ieu ! Ces forces du mal sont l’exact inverse de la Tora et de la confiance en Hachem. C’est ce type de confiance qu’on appelle la “confiance de renégat.” Le plus souvent, les entreprises qui commencent sur ces bases ne durent pas longtemps et leurs propriétaires – qui s’imaginaient déjà millionnaires – doivent faire face aux dettes, à la faillite…En peu de temps, leur vie est devenue un véritable enfer.
 
L’erreur que commettent ces personnes s’explique par le succès que rencontrent quelquefois leurs entreprises. Elles sont certaines qu’elles sont la cause de cette réussite et que leur commerce est la source de leur vie confortable. C’est ainsi qu’une personne devient fière et orgueilleuse : à cause de son succès.
 
Pourtant, la réussite ne devrait pas nous faire oublier que notre réussite s’explique par une seule et unique cause : Hachem. De fait, c’est D-ieu qui décide du montant de nos revenus et de l’importance des bénéfices que nous pouvons tirer des projets dans lesquels nous nous sommes lancés. Peut importe l’envergure de notre entreprise : ses bénéfices sont calculés dans le Ciel et pas dans nos livres de compte !
 
Dès l’instant où nous oublions cette réalité incontournable – et que nous commençons à penser que nos revenus sont liés à nos efforts – nous ne pouvons pas échapper à formuler la conclusion suivante : si nous augmentons l’intensité de nos efforts, nos bénéfices augmenteront en rapport. Conséquemment, nous pensons que si nous réussissons à obtenir des prêts supplémentaires pour les investir dans nos affaires – ou que nous ouvrons de nouveaux établissements – nos revenus augmenteront en conséquence.
 
Tout ceci est une grande et terrible erreur. Hachem ne modifie pas le montant de nos revenus en fonction de nos occupations commerciales. Tous nos efforts ne parviendront jamais à modifier d’un iota un décret qui a été pris à notre égard dans les sphères célestes.
 
L’expérience montre que bien souvent, même si nous pensions signer l’affaire de l’année, lorsque les comptes sont faits, nous n’avons pas gagné un sous de plus ou – dans tous les cas – pas les bénéfices que nous escomptions. De plus, il arrive également souvent que tous nos efforts supplémentaires et toutes les dépenses additionnelles ne soient parvenus qu’à une seule chose : augmenter nos dettes et nous pousser à la ruine.
 
Chaque personne doit réfléchir à sa propre situation et décider s’il est de son intérêt de suivre son imagination – qui lui fait miroiter des millions de profit – et d’augmenter ses dettes. En fait, tout cela pourrait bien être la cause de sa perte et transformer sa réussite actuelle en un échec cuisant.
 
 
À suivre… 

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