LA VIE DE RABBI NA’HMAN

Spontanément se proposa de sauter à la mer. Mais elle se rétracta : elle venait d'avoir une prophétie. Elle dit à son père : « jette les écrits car de moi sortira un petit-fils qui écrira des choses encore plus belles ! » (Otsar chèl Yrath Chamaïm). Plus tard, Odel donnera naissance à Feïga, la mère de Rabbi Na'hman !

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le rabbin Israël Yits'haq Besançon

Posté sur 06.10.22

Son enfance

Lorsque Rabbi Israël Baal Chem Tov quitta l’Ukraine pour se rendre en Terre d’Israël dans le but d’y rencontrer le Saint Rabbi ‘Haïm Bènatar (Or Ha’Haïm) — et l’on peut s’imaginer ce qu’une telle rencontre aurait pu produire, les forces du mal, sentant leur fin venir, s’acharnèrent à entraver le projet. Alors que le Baal Chem Tov prit la mer en compagnie de sa fille Odel, une terrible tempête se déchaîna. Par ordre du Ciel, on fit comprendre au Tsadik que la mer ne se calmerait que s’il sacrifiait l’un des deux trésors qu’il transportait : ses écrits ou sa propre fille! Odel, une grande Tsadeket, initiée par son père et inspirée par le Roua’h HaKodesh, comprit le dilemme et spontanément se proposa de sauter à la mer. Mais elle se rétracta : elle venait d’avoir une prophétie. Elle dit à son père : « jette les écrits car de moi sortira un petit-fils qui écrira des choses encore plus belles ! » (Otsar chèl Yrath Chamaïm). Plus tard, Odel donnera naissance à Feïga, la mère de Rabbi Na’hman !

Né le 1er Nissan 5532 (4 Avril 1772) dans la maison de son arrière-grand-père le Baal Chem Tov , Rabbi Na’hman grandit dans une ambiance de ferveur et de joie, de grandeur et de recherche du vrai. Très gai et enjoué dans sa plus tendre enfance, il attendit l’âge de six ans pour commencer son cheminement vers la perfection. Il apprend à dominer son corps, à briser ses instincts et à éduquer son caractère. Il s’adonne passionnément à l’étude, allant jusqu’à payer son maître pour chaque page de Guémara supplémentaire qu’il étudiera avec lui. Il se réfugie dans les roseaux du fleuve à bord d’une petite barque, et commence un dialogue avec le Créateur, dialogue qui ne cessera plus. Dans son grenier, dans la forêt, ou sur le fleuve, il passera des années à élever son âme très pure. A grande peine et de toutes ses forces, il cherche, il travaille, il s’affaire, mais son souci majeur demeure la discrétion. Nul ne soupçonne rien de son évolution, certains vont jusqu’à penser qu’il déshonore, par son apparente désinvolture, la haute lignée dont il est issu.

Sept années s’écoulent pendant lesquelles l’enfant prépare toute la base de son œuvre future. Après la Bar-Mitsva, il épouse Sashia, fille de Rav Ephraïm d’Husyatin. Dans la maison de son beau-père, retiré du monde, très caché, il s’adonne à une véritable ascèse, jeûnant très fréquemment d’un Chabat à l’autre. Il découvrira et connaîtra toutes les collines, et tous les bois des environs, qu’il comparera plus tard au Jardin d’Eden, tant il apprit à y découvrir la Présence Divine, par les jours et les nuits d’Hitbodedout qu’il y fit.

Agé de dix-huit ans, il installe son foyer à Medvedevka, où il passera dix ans de sa vie. La communauté locale reconnaît rapidement la valeur du Tsadik et lui accorde une pension pour lui permettre de poursuivre son œuvre. Très vite les adeptes accourent de tous les environs.

Le voyage en Terre Sainte

C’est alors à partir de Medvedevka que Rabbi Na’hman entreprit son voyage pour la Terre d’Israël, à l’âge de vingt-six ans, en 5558 (1798). La Terre Sainte se situe au sommet de ses aspirations, elle occupe dans son œuvre une place primordiale; ce voyage sera décisif quant à l’orientation de sa ‘Hassidout. Durant ce voyage, Rabbi Na’hman dû affronter les forces du mal qui s’acharnèrent par toutes sortes de subterfuges pour entraver ses projets.

Cependant, la devise de Rabenou était de ne jamais se résigner. Ainsi, avec un courage illimité, une force d’acier, il atteindra son but et foulera le sol de la Terre Sainte. Aussi court

que fut son séjour (il n’y resta que quelques mois), il déclarera pourtant avoir atteint là-bas des sommets spirituels plus importants et plus élevés que ceux qu’il avait atteints au cours de toutes ses années précédentes. Safed et Tibériade furent ses villes d’élection où il visita les tombeaux de nombreux Tsadikim.

A son retour de voyage tout aussi mouvementé qu’à l’aller, il retourna quelques temps à Medvedevka où ses élèves l’attendaient impatiemment.

Mais voici que le ciel s’assombrit. Les forces hostiles qui n’ont pas réussi à entraver le voyage vont tenter par un autre moyen de cacher au monde la lumière du Tsadik. Des complots vont s’ourdir contre le Maître et ses disciples. Rabbi Na’hman, qui vit dans cet état de fait, déclara dès son retour: “Je vous rapporte un cadeau d’Erets Israël: la controverse!” Cette terrible querelle qui va poursuivre Rabbi Na’hman de son vivant, éclatera de façon encore plus virulente contre Rabbi Nathan et ses proches. Mais grâce aux efforts inlassables de Rabbi Nathan, le Kiboutz (le rassemblement à Ouman Roch HaChana) continuera d’années en années jusqu’à nos jours, où il compte des milliers d’âmes. Rabenou aurait pu faire suffisamment de concessions pour apaiser les esprits, mais ce qui importait avant tout à ses yeux, c’était l’authenticité de son message.

Puis en 5562 (1802), Rabbi Na’hman s’installe alors à Breslev et prédit à ses adeptes que Breslever serait leur nom pour toujours. Cette année-là intervint l’élément le plus important de notre ‘Hassidout, la rencontre de Rabbi Na’hman et de Rabbi Nathan. « Sans Rabbi Nathan, déclara le Tsadik, il ne serait rien resté de mon œuvre, pas même une seule page! » Rabbi Nathan, fit totalement abstraction de sa propre pensée et se soumit inconditionnellement à celle de son Maitre. Il s’attacha corps et âme à puiser la parole du Tsadik, à la transcrire, à l’enseigner, à l’imprimer et à la diffuser de par le monde.

L’œuvre du Tsadik est à l’image de sa vie. Un don total, une recherche sans partage, un florilège de grandeur, de splendeur et de simplicité. Son souci majeur, son combat véritable, était de toucher le cœur de chacun, pour permettre à chacun de se débarrasser de l’étouffant carcan de l’exil, exil que l’âme subit au sein des cultures païennes. Voilà ce que voulait Rabenou, et il a réussi. Ce miracle, le plus grand de tous, qui consiste à sauver les âmes les plus lasses, à communiquer force et courage aux désespérés de la diaspora, ce miracle, Rabenou l’a fait et le fait encore aujourd’hui. Car sa parole, ardemment étudiée, scrupuleusement respectée, est une source de réconfort pour quiconque veut bien y goûter. Elle modère les ambitieux en leur démontrant leurs limites et relève les humbles en leur prouvant que la Grandeur Divine, elle, est illimitée; quelle que soit la profondeur de leur chute, l’espoir demeure intact. Elle nous apprend, où que nous soyons, qui que nous soyons, qu’il existe un moyen à notre portée pour retrouver le chemin perdu. Si notre volonté s’est tellement affaiblie, Rabenou nous demande : veux-tu vouloir au moins ? (‘Haye Moharan)

Que chacun puisse avoir le mérite de goûter aux enseignements du Tsadik de vérité afin de se lier au Créateur du monde. Allumons une bougie en son honneur le jour de sa Hilloula, le mercredi 12 octobre au soir et jeudi 13 octobre 2022, et diffusons ses enseignements

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