La nécessité de protéger les femmes – Matot

“Pour la femme, si elle fait un vœu au Seigneur ou s’impose une abstinence dans la maison de son père, pendant sa jeunesse, ⁵ et que son père, ayant connaissance de son vœu ou de l’abstinence qu’elle s’est imposée,”

DES LOIS APPARENTEMENT SEXISTES

Comment explique-t-on qu’un homme peut annuler un vœu fait par sa fille ou sa femme, tandis qu’une femme ne peut pas annuler un vœu fait par son fils ou son mari ? À première vue, il semble que la Torah dénigre les femmes en les jugeant incapables d’assumer la responsabilité de leurs propres décisions. Bien que nous reconnaissions la source divine de toutes les lois de la Torah, comment pouvons-nous, en tant que femmes mûres et libérées, accepter des lois qui sembleraient limiter l’indépendance d’une femme ?

LES LOIS ÉTERNELLES DE LA TORAH PRÉVALENT SUR LES RÈGLES DE LA SOCIÉTÉ MODERNE

Chaque fois que les lois de la Torah contredisent ce qui est socialement acceptable dans le monde occidental “libre”, la valeur éternelle de la Torah prévaut sur les valeurs éphémères du monde occidental. Cependant, il y a une raison pour laquelle Hachem rend certaines perspectives plus populaires à certains moments. Chaque vague de conscience met en lumière un autre aspect contenu dans les profondeurs des sources de la Torah. Notre besoin d’affirmer l’importance des femmes dans le judaïsme devient une volonté de percevoir les lois de la Torah qui semblent minimiser le rôle des femmes de manière plus profonde.

ATTEINDRE LE PARDON DIVIN

Selon la loi de la Torah, tous les vœux prononcés sont contraignants et ne peuvent pas être facilement annulés. Par conséquent, aujourd’hui, il est de coutume de ne jamais faire de vœux au cas où nous le transgresserions accidentellement. La prière de Kol Nidrei à Yom Kippour est d’annuler tous les vœux que nous n’avons pas remplis. Ce n’est qu’alors que nous pourrons recevoir le pardon pour les vœux rompus, même si notre incapacité à les respecter était involontaire. “… et Hachem lui pardonnera” (Bemidbar, 30:6), Rachi se demande pourquoi la femme a besoin de pardon, alors que son vœu a déjà été annulé. Et la réponse est que la Torah décrit le cas d’une femme qui a fait vœu d’abstinence et dont le père l’a entendu et l’a annulé sans même qu’elle le sache. Bien que son voeu soit annulé, elle pensait qu’il était toujours en vigueur. Donc, elle a besoin d’etre pardonner car elle pensait avoir transgresser son vœu. Rachi souligne qu’en révoquant le vœu d’une fille ou d’une femme, elle sera pardonner au cas où elle le romprait accidentellement. Son commentaire se termine a fortiori par ceci : « Si ceux dont les vœux ont été annulés demandent pardon, a plus forte raison celui  transgresse des vœux qui n’ont pas été annulés doit-il rechercher le pardon ! (Rashi, Bemidbar, 30:6).

POUR PROTÉGER LES FEMMES

Bien que l’annulation du vœu de la femme l’exempt, si elle est incapable de l’accomplir, cela ne l’empêche pas d’exécuter ce qu’elle a juré. Supposons qu’une femme accepte d’être végétarienne. La capacité d’annuler son vœu ne donne pas à son mari le pouvoir de la forcer à manger de la viande. Cela l’empêche seulement d’être punie, au cas où elle arriverait accidentellement à manger de la viande. De plus, tous les vœux ne peuvent pas être annulés par le père ou le mari. Le rabbin SR Hirsch explique que le droit du mari d’annuler son vœu est limité aux vœux par lesquels la femme se cause des souffrances, ou bien des vœux qui se rapportent à leur relation. Ainsi, la possibilité d’annuler le vœu sert de protection aux femmes. Le rabbin Azriel Tauber fait l’analogie suivante : une femme est comme un diamant et un homme est comme une bague. Une bague sans diamant a très peu de valeur. Un diamant, en revanche, a besoin de protection en raison de la grande valeur qu’il possède.

FEMMES, SENSIBILITÉ ET SACRIFICE

Toutes les généralisations ont leurs exceptions. Il est particulièrement difficile, dans notre monde en évolution, de décrire des prototypes d’hommes et de femmes. Cependant, les hommes et les femmes furent créés avec des différences physiques et à leur constitution émotionnelle et spirituelle différente ;  le monde physique est le reflet de la réalité spirituelle. S’il est généralement plus facile pour un homme d’être détaché et objectif, le rôle d’une femme en tant que nourricière d’une nouvelle vie la rend plus sensible émotionnellement, lui permet d’aimer et de s’identifier aux autres. Dans son altruisme et son empressement à donner, la femme ne réalise peut-être pas toujours ses propres limites. Par conséquent, la femme pourrait facilement prendre sur elle-même plus qu’elle ne peut supporter.

LES HOMMES DOIVENT PROTÉGER

C’est pourquoi la femme a besoin d’être protégée, et l’homme a besoin de se protéger. C’est la force morale de la femme qui lui permet de donner à son mari un sentiment d’importance en se réfugiant sous son bouclier protecteur. Les hommes ont besoin de donner; c’est leur nature fondamentale. L’une des choses les plus importantes que les hommes ont toujours données aux femmes est la protection, et au fond, chaque homme veut être le “chevalier en armure étincelante” de sa femme.

Dans diverses circonstances, le rôle principal de l’homme est de prendre des décisions, tandis que celui de la femme est de motiver et d’encourager son mari. Collectivement, les deux sont également responsables des décisions finales, tout comme les deux ont une part égale dans la formation du bébé auquel la femme donne naissance.