Pessa’h, la fête des enfants
La sortie d'Egypte, l'esclavage et l'attente de la libération, nous devons les relater aux enfants en les leur racontant et en les leur jouant.
La sortie d’Egypte, l’esclavage et l’attente de la libération, nous devons les relater aux enfants en les leur racontant et en leur jouant. Pourquoi ? Parce que Pessa’h, c’est la fête des enfants !
Ca y est. Pessa’h est arrivé et nous nous rassemblons tous autour de la table du seder, comme le fait le peuple d’Israël depuis des générations. Et pendant cette nuit lors de laquelle nous sommes devenus un peuple, le Créateur nous a ordonné de nous rassembler par familles et de transmettre aux enfants les textes de vérité : ce qu’a vécu la première génération, celle qui est sortie de l’esclavage vers la liberté, de l’obscurité vers une grande lumière. Et depuis cette même nuit il y a plus de 3000 ans, le peuple d’Israël transmet, de génération en génération, la tradition juive, la foi véritable et la sainte Torah.
Nous sommes le dernier maillon…
Perpétuer cette tradition, ce qu’a fait le peuple juif la première nuit de la sortie d’Egypte, ainsi que l’année qui a suivi, et de même à l’époque du Temple. C’est ce qu’ont fait les tanayim (les sages avant l’époque du Temple), les amorayim (après l’époque du Temple), et les rabbins au fil des siècles. C’est ce qu’ont fait nos ancêtres, et c’est ce que nous faisons encore aujourd’hui.
Pessa’h, la fête de l’éducation, arrive !
Le peuple d’Israël est bien vivant !
Depuis des générations, les nations du monde tentent de nous arracher à notre foi. Déjà à l’époque, quand Sarah voyait Ismaël « amuser Yitsh’ak », c’est-à-dire lorsqu’il essayait de le pousser à la faute, on essayait de nous arracher à notre foi. Mais Sarah veilla scrupuleusement sur Yitsh’ak et ordonna à Abraham : « Chasse cette esclave et son fils, car le fils de cette esclave n’héritera pas avec mon fils, avec Yitsh’ak. »
De même pour Essav : quand il voyait son frère, le juste Yaacov, marcher avec ses enfants, les saintes tribus, il en était jaloux et voulait les faire échouer.
Dans ce but, il proposa de « garder » les enfants, mais Yaacov refusa.
Dans la hagada, nous rappelons le fait que « Pas seulement un ennemi se dressa devant nous pour nous faire tomber, mais qu’à chaque génération, on se dresse devant nous pour nous faire tomber, et le Saint Béni soit-Il nous sauve. »
Depuis des milliers d’années, la tradition n’a pas été interrompue. Ni les pogroms, ni les croisades, ni les inquisitions, ni la Shoah n’ont réussi à y mettre un terme. Le peuple d’Israël existe, il est bien vivant ! Partout où les juifs ont vécu, même sous la torture du corps et de l’âme, un enfant savait toujours demander « Papa, ma nishtana… ? En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres ? » Et le père de répondre : « Mon cher fils, avadim ayinou… Nous étions des esclaves… Et HaChem, notre D.ieu, nous a fait sortir de là. »
Le secret de l’éternité du peuple juif, pères et fils l’ont toujours puisé le soir du seder, puisque l’essentiel des commandements du seder est la mitsva « véiguadeta lebinh’a », c’est-à-dire « tu le raconteras à ton fils. » Cette nuit-là, la tradition, l’identité juive et la foi pure, sont passées de père en fils pendant des générations. La mitsva d’éduquer les enfants tient une place centrale pendant Pessa’h, c’est la raison pour laquelle beaucoup de changements ponctuent le repas du seder –on retire le plat de la table, puis on le remet sur la table, on découvre les matsot, puis on les recouvre, on verse du vin dans un récipient ébréché en citant les dix plaies, tout cela pour éveiller la curiosité des enfants, les intéresser et les pousser à poser des questions.
Le soir du seder, avec les enfants
Le Rav David Abouh’atsera chelita racontait la façon dont se passait le seder de Pessa’h chez le ‘Hatam Sofer. Quand le ‘Hatam Sofer revenait du mikve (le bain rituel), avant la lecture de la hagada, son visage brillait d’un feu sacré et personne ne pouvait le regarder, puis il récitait la hagada dans une grande sainteté. Avec toute cette sainteté et cette crainte qui allaient de pair avec la sainteté d’Israël, on pouvait penser que le ‘Hatam Sofer était déconnecté du reste des membres de la famille, n’est-ce pas ? Et bien non ! Dans le livre “Les coutumes du ‘Hatam Sofer”, on peut lire (chapitre 10) que : « Durant tout le seder, il était avec les jeunes enfants, il leur traduisait chaque passage de la hagada et leur expliquait le contenu, sans donner de cours. » Si c’est ainsi que se comportait ce sage d’Israël, alors c’est ce que nous devons faire, car l’essentiel de la nuit du seder, ce sont les enfants.
Les enfants, la continuité du peuple juif
Il est écrit : « Ton fils te demandera : Que sont ces témoignages, ces lois et ces règlements que l’Eternel, notre D.ieu, vous a ordonnés ? Et tu répondras à ton fils : “Nous étions les esclaves de Pharaon en Egypte, et HaChem nous a sortis d’Egypte d’une main puissante. Il fit des prodiges et de grands miracles en Egypte, sous les yeux de Pharaon, le mauvais, et sous nos yeux. Et Il nous a sortis de là-bas pour nous amener dans le pays qu’Il avait promis à nos pères. Et HaChem nous a ordonné d’observer ces lois, de craindre HaChem notre D.ieu, pour notre bien tous les jours et pour nous faire vivre comme ce jour-là. »
Tout commence avec la sortie d’Egypte. C’est de cette nuit-là que nous puisons notre foi pour tous les jours du reste de l’année, puisque toute la volonté de D.ieu est de délivrer son peuple du joug de Pharaon. Cette nuit est faite pour que les parents transmettent à leurs enfants la tradition, les commandements et la Torah.
Notre rôle en tant que parents le soir du seder est de transmettre à nos enfants la base de l’histoire de notre peuple et le but de notre sortie d’Egypte : observer la Torah et ses commandements sur la terre d’Israël. La condition à notre sortie d’Egypte est l’observance des commandements d’HaChem.
Comme l’a dit D.ieu à Moché devant le buisson : « Quand tu sortiras le peuple d’Egypte, vous servirez D.ieu sur cette montagne. » Eduquer les enfants dans la voie de la Torah est le but principal, puisque sans les enfants, le peuple juif n’a pas d’avenir. Et ceci n’est possible qu’à travers une continuité spirituelle qui dépend de l’éducation des enfants dans la voie des ancêtres.
Pharaon savait bien « toute la continuité du peuple d’Israël, ce sont les enfants » et il essaya de les empêcher de sortir d’Egypte, en disant à Moché et Aaron : « Si je vous renvoie avec vos enfants, vous verrez que le mal est sur vous, allez-vous-en donc, les hommes, servir votre D.ieu, puisque c’est votre demande. » Mais Moché Rabénou ne renonça pas aux enfants et répliqua : « C’est avec nos enfants et nos anciens que nous partirons, avec nos fils et nos filles, notre bétail et nos troupeaux, car la fête du Seigneur est pour nous tous. »
Il ne peut pas y avoir de fête sans enfants, ni de délivrance sans les enfants, sans les garçons et les filles. Pharaon avait compris que le futur du peuple juif est avec les garçons, c’est pourquoi il ordonna « Tout nouveau-né garçon, vous le jetterez dans le Nil. »
Quand nous récitons la hagada, nous devons faire l’effort de l’expliquer autant que possible, afin que les enfants s’imprègnent de la sortie d’Egypte. Pour les enfants comme pour nous-mêmes, nous devons raconter en détails le passage de l’esclavage à la liberté. Nous devons vivre le récit de la hagada et inculquer aux enfants le message « qu’un juif ne sert que D.ieu. » Et un esclave fait la volonté de son maitre. Le peuple juif a mérité de sortir d’Egypte grâce au fait qu’ils n’ont pas changé leurs noms, leur façon de s’habiller et de parler. En Egypte, les juifs étaient séparés des égyptiens, ils vivaient dans le pays de Goshen. « Ils sont un peuple à part, qui ne peut pas être compté parmi les nations » – notre force est notre séparation d’avec les autres nations.
Dans la prière de la fête, nous disons « Tu nous as choisis parmi tous les peuples, Tu nous as aimés et Tu nous as voulus. Tu nous as élevés par toutes Tes paroles et Tu nous as sanctifiés par Tes commandements. » En étudiant la Torah et en faisant les mitsvot, l’homme se sanctifie, il devient Juif. Le saint Or Ah’aim, Rav H’aim Ben Atar, écrit que le premier libérateur est aussi le dernier –Moché Rabénou-, et Moché ne cherche pas à délivrer un peuple de paresseux en Torah.
A l’heure où la matsa et le maror sont sur la table
Tous ces messages, nous devons les transmettre aux enfants tout en lisant la hagada, alors qu’ils voient de leurs yeux la matsa, le maror, le h’arosset et l’os, en souvenir du sacrifice de Pessa’h. Comme il est écrit dans la hagada « Pour cela », je ne l’ai dit qu’au moment où la matsa et le maror étaient posés devant toi. Nous nous devons, tant que possible, de faire l’effort de vivre notre récit de l’esclavage, de l’attente de la délivrance, des dix plaies, des préparatifs à la nuit du seder en Egypte et des autres éléments de Pessa’h, par des histoires et des jeux de rôles.
Les sages nous ordonnent de lire la hagada justement à la table du seder, quand le plat du seder y est posé, comme il est dit « Pour cela » –au moment où la matsa et le maror sont devant toi. Les actes concrets, les jeux de rôles et les impressions saintes que l’enfant vivra le soir du seder l’éclaireront toute l’année durant et formeront sa force spirituelle. Et quand il grandira et sera un homme, il sera en mesure de transmettre la Torah et la foi à la prochaine génération.
Cette nuit-là, tout le peuple juif s’unit dans toute la diaspora pour déraciner de leur cœur l’obscurité et l’hérésie de l’exil, et introduire la réalité de D.ieu – qu’il n’y a que Lui dans le monde « Car toute la terre est à moi. » En fait, quand chaque famille s’assied et observe la mitsva du seder, elle remplit la condition sous laquelle le Saint Béni soit-Il nous a fait sortir d’Egypte.
Bonnes fêtes de Pessah’, cachères et dans la joie !
2/22/2022
Merci
3/25/2018
Qu akadoch barouhou vous béni et vous proteige en vous donnant le bonheur et la santee pour vous enseignement