L’obscurité et la lumière

Un sage a dit que sans D.ieu, on ne peut traverser la rue, mais avec D.ieu, on peut traverser la mer… Le Rav Chalom Arouch explique comment...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

Un vieux sage a dit un jour, que sans D.ieu, on ne peut pas traverser la rue, mais avec D.ieu, on peut traverser la mer… Le Rav Chalom Arouch nous explique comment changer les ténèbres en lumière.

Avez-vous jamais pensé pourquoi le calendrier juif commence au coucher du soleil ? Pourquoi l’obscurité de la nuit précède la lumière du jour ? C’est une règle fondamentale de la création, qui se confirme dans notre vie de tous les jours, chaque jour, chaque nuit, à chaque instant et dans toute situation.

Car avant que l’homme ne voit la « lumière » dans sa vie, –la réussite, les progrès, l’accomplissement de ses rêves et de ses aspirations- il doit en passer par « l’obscurité » -des empêchements, des échecs et beaucoup d’obstacles le long du chemin. Pourquoi ? Parce que le Créateur a ses propres voies pour nous aider à nous débarrasser de nos côtés négatifs, comme l’égo et la fierté que le serpent a enracinés en Adam et
Eve en leur disant « et vous serez comme D.ieu » (Béréchit).

L’obscurité à laquelle l’homme doit se confronter, est spirituelle, avec des épreuves et des efforts matériels, afin de briser « les ténèbres intérieurs » que sont la fierté et l’hérésie. Lorsque les difficultés entrent en jeu, l’homme commence à comprendre qu’en fait, il n’est rien sans le Créateur. A ce stade, il commence à réaliser que le Créateur doit jouer un rôle dans sa vie.

On peut maintenant comprendre pourquoi le Créateur nous donne des défis à relever –l’esclavage, la sortie d’Egypte de l’âme, des hauts et des bas… J’ai vu, chez de nombreuses personnes, une caractéristique bien distincte : le fait de commencer à se tourner vers le Créateur et à chercher sa proximité lorsque des difficultés se manifestent. Faillite, maladie, problèmes de couple, d’éducation etc. Le Créateur attend de nous qu’on rejette notre fierté pour nous soumettre à Sa volonté, car Il sait ce qui est le mieux pour nous, parce que se soumettre au Créateur est la meilleure chose qui puisse arriver à l’homme. Et lorsque l’obscurité intérieure disparait, une grande lumière vient prendre sa place.

Oui, lorsque l’obscurité disparait, que la fierté n’est plus, le Créateur donne à l’homme la volonté et le désir de rechercher la lumière. Souvent, quand tout va bien, les gens oublient le Créateur, ils deviennent fiers des capacités qui les ont menés à la réussite. C’est ce que veut dire la Torah dans le verset « Et Yéchouroun a engraissé » (Devarim, Chapitre 32, verset 15). Il nous faut nous rappeler encore et encore que la fierté est la source de tous nos problèmes. De façon naturelle, l’homme a tendance à oublier le Créateur quand tout lui sourit. Les obstacles sont donc des rappels d’amour, que le Créateur doit être partie intégrante de nos vies, que nous avons besoin de Lui,  et notre soumission à Sa volonté est la clé d’une merveilleuse et unique relation avec Lui.

La fierté dresse une barrière entre l’homme et le Créateur. Comme un ballon d’hélium qui s’élève lorsqu’il est plein d’air, quand l’homme est gonflé de fierté, celle-ci grandit encore et encore… Mais une fois confronté à un obstacle, à une difficulté, le ballon éclate, l’homme échoue, et plus son égo est fort, plus l’atterrissage sera douloureux. Mais il faut savoir que la chute n’est pas une punition, c’est la façon dont le Créateur enseigne à l’homme l’humilité. Et tant que l’homme est embourbé dans sa fierté, il ne peut pas apprendre et connaitre ce qu’est la foi ; car sa fierté lui masque la lumière Divine et l'empêche d’atteindre son âme.

Le Roi Salomon, que son âme repose en paix, a dit : « L’homme, de par sa folie, fausse son chemin, et c’est contre le Seigneur qu’il s’emporte ».

En d’autre termes, l’homme commet des actes démesurés, des actes bêtes et saugrenus, et face à leurs conséquences amères, c’est au Créateur qu’il s’en prend. Mais au lieu de blâmer D.ieu, nous devons comprendre que notre volonté de mener notre vie comme bon nous semble est justement ce qui nous mène tout droit dans les bras de l’obscurité. Quand une personne cherche à dominer à tout prix, veut tenir les rênes et avoir le contrôle, en fin de parcours, elle se retrouve vidée, désorientée et pleine d’angoisses. Elle s’éloigne de la foi, refuse de croire que D.ieu est tout-puissant et perd ainsi son propre pouvoir. A ce stade, sa vie est aspirée dans un tourbillon de déprime et de tristesse, elle perd sa vitalité, se culpabilise et nourrit des rancœurs envers le Créateur. Et tout cela commence alors qu’elle est au top de son « par ma force, par ma main » (cette sensation qu’elle contrôle tout), que D.ieu ne fait pas partie du jeu, et surtout, qu’elle croit tenir les rênes pour arriver à destination.

Depuis que le serpent (le mauvais penchant) a dit à Adam et Eve « Vous serez comme D.ieu », la nature humaine est de vouloir ressembler à D.ieu, de vouloir contrôler à 100%, sans que personne n’ait son mot à dire. C’est la raison pour laquelle renoncer à cette sensation de pouvoir et nous soumettre à la volonté du Créateur n’est pas chose facile. On a du mal à reconnaitre qu’on est des créatures, pas les créateurs, et qu’on n’est pas en mesure de faire quoi que ce soit sans l’aide et la force que D.ieu nous donne.

A la lumière de ce qu’on vient d’expliquer, on peut maintenant comprendre pourquoi il est facile de s’investir dans des tâches spirituelles importantes, comme l’étude de la Torah ou les bonnes actions, mais pas dans la prière. Car prier, c’est aller à l’encontre de son égo. Par la prière, l’homme déclare qu’il a besoin d’aide, qu’il est limité et ne peut pas atteindre ce à quoi il aspire sans l’aide du Créateur.

Les défis et les obstacles que l’homme rencontre dans sa vie lui sont précisément adaptés par la providence Divine du Créateur, et ont pour but d’éveiller un processus d’observation et de réévaluation de ses actes et de ses valeurs. Un homme amer et coléreux envers D.ieu passe complètement à côté du message que D.ieu lui envoie, à savoir de laisser tomber ce soi-disant contrôle et de se soumettre au Créateur. Et n’ayons pas peur de perdre le contrôle du véhicule, de renoncer à la place du conducteur, donnez-le au Créateur les yeux fermés, vous n’y perdrez rien. Au contraire, vous y gagnerez ! Quoi ? La foi et toutes les bénédictions possibles. Et en adhérant à la foi et au Créateur, l’homme a le mérite de réaliser le potentiel énorme qu’il a en lui. Rabbi Mordeh’ai de Lakovitch avait l’habitude de dire que sans D.ieu, un homme ne peut pas traverser la rue, mais avec D.ieu, il peut traverser la mer.

Le meilleur conseil de Rabbi Nah’man, c’est de se mettre, chaque jour, entre les mains d’Hachem –de Lui « donner » tous nos mouvements, nos actes, nos paroles, nos pensées, car à partir du moment où l’on fait cela, on n’a plus aucune inquiétude à avoir pour le reste de la journée, puisque tout repose sur Lui.

Et c’est alors que les ténèbres se changent en lumière.
 

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