Le vrai visage de la vie

Comment vieillirons-nous ? Notre affaire sera-t-elle florissante ? Et pourquoi souffrons-nous ? Edna Kadoch nous parle du vrai visage de la vie…

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Edna Kadoch

Posté sur 05.04.21

Il n’y a pas si longtemps, nous sommes sortis d’Egypte. Mais la vérité est que c’est une chose que nous faisons toute l’année, chaque jour et chaque instant : sortir d’Egypte, de notre matérialisme, de l’asservissement et de l’esclavage. Nous avons pu le ressentir il y a quelques semaines, en célébrant Pessah. Par la suite, Moché monta sur le Mont Sinaï et en redescendit avec la Torah. Oui, Moché, qui s’était entendu dire qu’il ne verrait pas la face du Saint béni soit-Il. La question des questions se pose donc : comment est-il possible que le plus grand leader de tous les temps, qui a porté les tables de la loi, opéré des miracles sur le Nil et en frappant le rocher, juge et Dayan d’un peuple entier et plein de compassion pour les brebis –ne mérite pas de voir la face du Saint béni soit-Il ? Comme pour tout dans la vie, ces questions-là aussi sont porteuses d’un message important. Personne ne peut voir le futur, ne peut savoir ce qui adviendra dans une seconde. Personne ne peut savoir ce qui va se passer, ne peut connaitre les résultats de ses actes ou la raison future de ce qu’il traverse. Pourquoi ? Pour nous enseigner que ce n’est qu’après les faits que l’on peut essayer de prendre du recul et d’analyser les choses, essayer de comprendre la raison pour laquelle on a traversé quelque chose. Ce n’est qu’après-coup que l’on peut tirer des conclusions et comprendre le bien qui nous est arrivé, et le bien qui se trouve dans chaque « mauvaise » expérience. On ressent, ces derniers temps, une certaine conscience et un certain rapport au futur. On nous promet toutes sortes de choses et que telle ou telle formule magique nous fera perdre du poids en quelques jours seulement. On reçoit des programmes à suivre pour réussir en cinq jours. On nous dit d’écrire des rêves et des pensées positives en nous promettant qu’ils vont vite se réaliser. Les journalistes et les commentateurs racontent dans les media de quoi demain sera fait. On nous vend du matin au soir des attrape-nigauds qui piègent des tas de clients, leur volant leur argent et parfois même, leur santé. Mais encore une fois, il est impossible de deviner de quoi le futur est fait et l’on ne peut prédire aucun résultat, de quelque action que ce soit. Personne ne peut voir le vrai visage de la réalité. Mais chacun d’entre nous peut voir le dessous des cartes et en tirer des leçons. Ce point précis est très concret et particulièrement juste pour notre vie au quotidien. Nous voulons faire des choses, en sachant d’avance qu’elles sont vouées à la réussite. Nous voulons choisir l’emploi qui nous convient le mieux et savoir d’avance que c’est le meilleur emploi qui soit pour nous. Nous voulons savoir, par avance, que notre conjoint/e est celui/celle qui nous convient le mieux. Nous voulons savoir, dès le début, comment nos enfants grandiront, de quelle façon nous vieillirons, si l’affaire qu’on veut lancer sera un succès ou non… Nous voulons savoir, du cœur d’une maladie, d’une difficulté ou d’une douleur, le but des épreuves que nous traversons et la raison pour laquelle elles nous arrivent. Pourquoi nous a-t-on renvoyé du travail ? Pourquoi un jeune homme décède-t-il ? Mais on ne peut rien savoir à l’avance ! C’est ce que nous enseigne Moché Rabénou. A posteriori seulement, ou après avoir été dans une situation depuis un certain temps, on peut regarder en arrière et voir si l’on a compris la leçon. Cet enseignement est primordial, à nous de le mettre en pratique dans notre vie. Agir en fonction de ce qui est juste pour nous, de ce qui nous correspond. Faire du mieux qu’on peut, c’est tout ce qu’on a à faire. On ne peut prédire de quoi demain sera fait, ni vivre avec la question du « Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce qu’on réussira ? » Nous ne sommes pas censés réfléchir ou nous inquiéter pour nos résultats futurs. Seulement après-coup, nous pourrons essayer d’apprendre la leçon. Après une maladie ou une douleur, on essaiera de comprendre ce que cela a révélé en nous. Après une séparation ou un changement, on pourra analyser quelle force s’est réveillée en nous, quel est notre rôle et notre but. Nous ne pouvons rien prédire mais nous pouvons vivre, être à l’écoute et ouverts à ce qui nous arrive, en agissant du meilleur qu’on le peut. Patienter, ressentir, regarder en arrière et découvrir combien on en ressort grandi. L’ouverture de la mer rouge n’a pas eu lieu qu’une fois, il y a des milliers d’années, elle a lieu chaque jour, chaque instant, à chaque défi que la vie nous lance. Et c’est notre ouverture de la mer rouge personnelle, que de nous permettre de voir toute une mer de bontés !

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