Sauvé par un Aleph

Les clubs, les célébrités, les stars du sport et les mannequins – je menais une vie de star. J’avais un excellent job de portier dans un des bars les plus en vogue de Scottsdale, une voiture, de l’argent et des tas de choses à faire en tant que jeune étudiant à la fac.

Mais un jour, à cause de la pression de mon entourage, j’ai fait quelque chose que j’ai vraiment regretté. Mon sentiment de « bonheur » a disparu dans les airs. Embarrassé et profondément honteux, j’ai commencé à me rendre compte, de plus en plus, à quel point j’étais loin d’être quelque chose de significatif dans la vie. Je savais que je n’étais pas en bons termes avec Hachem. Je ne savais pas encore que ma plus grande erreur dans la vie était en fait la clé qui allait ouvrir à mon âme la possibilité de se découvrir.

La culpabilité qui m’accompagnait partout était comme porter un poids de 100 kilos autour du cou en courant un marathon. Mes pensées ne me laissaient pas de répit, ma vie était dure et triste. Mais à travers cette obscurité, j’ai commencé à réellement me connaitre, à savoir qui j’étais. J’ai quitté mon travail, au premier plan de la vie nocturne, et j’ai arrêté de sortir. J’ai aussi commencé à passer beaucoup moins de temps sur Facebook (pour finalement supprimer mon compte, merci mon D.ieu), et sur Internet de manière générale.

Retour en arrière –  mes parents divorcent. Plus de peine, de larmes, de craintes. Quel est mon but dans la vie ? Comment puis-je être quelqu’un de meilleur ? Ces pensées me hantaient en permanence. Mais pour la première fois, j’en avais une nouvelle : « J’AI BESOIN D’HACHEM ». Mais à ce stade, c’était plus quelque chose comme : « Bon sang, qui est le peuple juif ? » Pourquoi faisons-nous toutes ces choses comme le Chabat, tellement de prières ? Pourquoi tant de bruit autour d’Israël ? La Torah est-elle vraie ? Et qu’en est-il de mon tatouage ??

Grace à D.ieu, un Rabbin du campus qui m’a aidé durant cette période difficile, m’a donné toutes mes réponses. Mais si je n’avais pas traversé cette obscurité, je serais toujours en train de faire la fête sur la vague d’une vie vide de sens, avec des mannequins et des bouteilles à la main, en essayant d’avoir l’air cool sur Facebook. C’est seulement grâce à cette chute que j’ai eu le mérite de me réveiller ! Le seul problème est que je ne l’ai réalisé que quelques années plus tard. Parce que dans ma période noire, je n’avais aucun outil m’expliquant que tout vient d’Hachem, que c’est positif et qu’il y a une raison à tout. Au lieu de ça, j’étais juste dans le noir, essayant d’ajouter un peu de lumière à ma vie, dont j’étais tellement honteux…

Environ un an plus tard, je me suis retrouvé à voyager en Israël pour une longue période. J’ai visité quelques Yechivot, je voulais complètement me purifier, sans savoir ce que cela voulait vraiment dire. Un jour, je suis entré dans une synagogue qui était vide, c’était un Chabat après-midi, et je suis tombé sur un petit livre de poche appelé : « Courage, le désespoir n’existe pas ».

Dans ce livre, j’ai lu quelque chose qui a changé ma vie. Cela décrivait comment le Baal Chem Tov exprimait le mot pêché en Hébreu : « Ch’et » (חטא). Le mot comporte trois lettres, mais la lettre la plus à gauche, Aleph (א), est muette, elle est silencieuse. Le Baal Chem Tov nous explique que cette lettre représente deux choses, l’unité et l’éternité. Ce que cela signifie, est que dans nos méfaits, il y a un élément qui est bon mais qui a été mélangé avec le mauvais. Mais quand nous revenons vers Hachem et que nous continuons à travailler sur nous-mêmes, nous annulons, rétroactivement, les mauvaises intentions et seul le bon reste. Exactement comme le disent nos sages : « Qui se repend transforme ses transgressions en mérites ».

J’ai commencé à pratiquer l’hitbodedoute (la prière personnelle) chaque jour pour rediriger ma vie dans un sens positif, vers Hachem. L’obscurité était encore présente dans mon esprit et mon âme. Mais un jour, après des mois à avoir étudié Le jardin des louanges, j’ai eu un moment d’illumination pendant ma prière personnelle. Je ne serais pas celui que je suis aujourd’hui, heureux, connecté à Hachem, respectant la Torah, marié, papa et habitant la terre sainte si je n’avais pas fait toutes ces erreurs dans le passé. Je n’aurais jamais pensé à étudier ne serait-ce qu’un seul verset de la Torah, et aujourd’hui, elle est dans ma tête 24 heures sur 24 et je l’étudie avec ferveur !

Cher ami, si tu es dans l’obscurité, tu dois faire briller la lumière. Ne t’inquiète pas, tout le monde fait des erreurs, et comme le Rav Lazer Brody l’explique à propos des proverbes du Roi Salomon : « Une personne ne peut pas être un tsadik avant d’être tombé sept fois. » Le point clé est que c’est tout à fait normal de se sentir coupable de ce qu’on a fait. Mais tu sais quoi ? Il faut que tu trouves un point positif, et de quelle manière tu vas changer. Arrête de regarder en arrière, fais Téchouva et va de l’avant ! Prends des livres et des disques qui parlent de foi, et verse-les sur ton âme ! Très vite, tu souriras et tu auras la foi que tout est pour le bien, je te le garantis !

Traduit de l’anglais par Carine Illouz
Pour l’élévation de l’âme de Chloumou ben Jorla, zatsal.