Un regard, une parole, un sourire

Rabbi Nah’man était un grand psychologue et ses enseignements sont devenus une composante essentielle auprès de ceux qui font face aux difficultés et aux défis de la vie...

3 Temps de lecture

la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 17.03.21

Cela fait des semaines que je vais prier au Kotel tous les vendredis matin depuis que notre fils aîné m'y a entrainé il y a quelques années. Il nous a rendu visite récemment et, durant son séjour, nous venions au Kotel chaque fois qu’il était à Jérusalem et que ce n'était pas Chabat. Depuis, j’y vais 4 à 5 fois par semaine, en fonction des responsabilités de ma femme qui fait du bénévolat dans un hôpital local.

Au cours de ces derniers mois, j'ai eu plusieurs expériences, l’une après l'autre, qui m'ont convaincu que ma présence au Kotel est basée sur mon désir d'être là et sur l'intervention d’Hachem pour m'aider à réaliser mon objectif. Tellement de ces expériences me sont arrivées que notre plus jeune fils a suggéré de les compiler dans un livre. Mais il y a quelques semaines, le lendemain de Chemini Atseret en Israël, j'ai vécu ce que je considère être mon expérience la plus significative.

Il y a environ 40 ans, j'ai travaillé avec un psychiatre dans une petite clinique de l'État de New York. J'avais été très touche par un commentaire qu'il m'avait fait à l'époque, et qu'il avait lu dans un Readers 'Digest (quelqu'un connait ?). Le commentaire portait sur le fait qu'il y a 3 choses que nous ne faisons pas assez dans nos relations avec les autres, et qui feraient une énorme différence aussi bien dans ces relations qu’en nous-mêmes en tant qu'individus. Les trois choses étaient : un regard, un mot et un contact. Le premier et le second ne sont pas problématiques. Mais clairement, durant ces dernières 40 années, un contact physique a pris une connotation différente, beaucoup plus sombre, et est bien sûr inacceptable. Je suggère donc de le remplacer par « un sourire. »

Ces trois minuscules interactions peuvent avoir un effet incroyable sur le destinataire et un effet tout aussi significatif sur l'expéditeur. Le regard peut bien sûr inclure un sourire, mais peut aussi être beaucoup plus large pour inclure des expressions faciales qui suggèrent que la personne vous écoute réellement, qu’elle compatit, s’identifie et comprend l'autre personne. Ces regards peuvent être si significatifs dans la solidification d'une relation et pour offrir à l’autre soutien et d'encouragement.

Le pouvoir des mots a été démontré et écrit au moins depuis que nous avons reçu la Torah. Le pouvoir des paroles négatives pour détruire et la puissance des paroles positives pour construire et soutenir sont au cœur de la préoccupation de la Torah en ce qui concerne le lachone hara : un discours négatif, destructeur et blessant. Maintenant ajoutez à cela la puissance d'un sourire donné à quelqu'un qui a fait un bon travail, qui a démontré un trait de caractère positif, qui a fait un acte de bonté pour son prochain ; nous pouvons alors voir l'énorme potentiel d’influence de ces trois comportements sur les autres.

A présent, venons-en à mon histoire. En entrant au Kotel, je vis un jeune homme H’assidique en sortir, vêtu de ses plus beaux vêtements de fête : un long manteau noir de soie et un grand chapeau fait de ce qui aurait pu être une fausse fourrure d'animal. En passant, il me dit quelque chose en hébreu que je n'entendis pas clairement (remarquez combien je suis amical envers moi-même en ne suggérant pas que je n'ai pas compris ce qu'il a dit). Instinctivement, je mis ma main dans ma poche pour en sortir une pièce et la lui donner. Il vit ma tentative d'action et me dit en anglais : « Non, pas de tsedaka (charité). Un sourire, donnez-moi un sourire. » Eh bien, je pus vraiment ressentir le sourire sur mon visage et il s’étendit d’une oreille à l’autre. Quelle demande !!! Soyez joyeux, soyez joyeux, et ayez l’air joyeux. C’est pour vous, qui le faites, et c’est bon pour moi, qui le vois. Et quel effet cela a eu sur moi pour le reste de la journée ! J'avais été tellement préoccupé par ce que j’avais dans la tête que son commentaire m’a sorti de mes pensées pour me faire entrer dans une autre réalité, bien plus significative.

Un des enseignements importants de Rabbi Nah’man souligne combien la joie est importante dans nos vies en tant que Juifs. C'est cette joie qui nous fait traverser les moments difficiles et les défis auxquels nous sommes tous confrontés. Cette joie nous permet d’atteindre un niveau où nous comprenons quelle est la source de tout ce qui nous arrive et apprécions le fait que cela nous soit envoyé par amour : l’amour de notre Père céleste qui sait beaucoup mieux que nous ce qui est dans notre meilleur intérêt.

Parfois, nous pouvons ne pas nous sentir si joyeux que cela à l'intérieur, mais si nous adoptons un comportement de joie, nous en viendrons finalement à ressentir cette joie de l’intérieur. Rabbi Nah’man était un grand psychologue et ses enseignements sont devenus une composante essentielle de traitement auprès de ceux qui font face aux difficultés et aux défis de la vie.

Essayons de nous en souvenir : un regard, un mot et un sourire. Quel monde différent aurions-nous si nous pouvions tous transmettre aux autres ces trois comportements, prendre un peu de recul et constater avec joie l'effet que nous pouvons avoir sur d'autres personnes.

Traduit par Carine Rivka Illouz

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire