Le genou qui ne plie

fameuse boule de neige en haut de la montagne se met à rouler vers le bas, elle se change en une dangereuse avalanche. Nous savons comment cela commence, mais pas comment cela va

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 01.03.23

« Allez mec ! T’es fou ou quoi ? Tu veux tous nous faire tuer ? Qu’est-ce que le vice-roi a demandé ? De manger de la viande de porc ? Non ! De transgresser Chabat ? Il a seulement demandé qu’on lui montre notre loyauté envers lui, et qu’on s’agenouille pour lui rendre hommage. Demande à n’importe quel rabbin – ce n’est pas de l’idolâtrie ! La belle affaire ! Les fanatiques comme vous toi donnent une mauvaise réputation aux Juifs… »

Les Juifs de Chouchan (Suze) avaient un sérieux grief contre Mordeh’ai. Il n’était ni diplomate ni politiquement correct. La Méguila dit : « Et Mordeh’ai ne s’inclina pas et ne se prosterna pas. » Quelques personnes tombaient au sol en voyant Aman le vice-roi, car il y avait un décret royal signé par le roi Assuérus, selon lequel tout le monde devait se prosterner devant lui. Ils ne voulaient pas que quiconque pense qu’ils n’étaient pas totalement fidèles au régime.

Il y avait un problème cependant. Mordeh’ai, le Tsaddik de la génération, leur a dit de ne pas se prosterner devant la chair et le sang, et particulièrement pas devant Aman, le descendant d’Amalek et l’ennemi juré des Juifs. Mordeh’ai leur a également dit de ne pas participer au repas de fête auquel Assuérus et Aman les avaient invités. Encore une fois, ils l’ont traité de fanatique et l’ont ignoré. En conséquence, ils ont encouru un décret Divin sévère qui a appelé à la destruction des Juifs, D.ieu nous en préserve.

En vertu de sa Emouna infaillible et de son adhésion absolue à la Torah d’Hachem, invoqua une chaîne de miracles qui conduisit au miracle de Pourim et au salut du peuple juif.

D’où est-ce que Mordeh’ai a eu la force intérieure de résister à la pression insondable de ses frères, même de certains de ses collègues rabbiniques ? C’était dans ses gènes. Sa foi inébranlable ne bougerait pas d’un poil, pour qui ou quoi que ce soit. Son genou à terre n’était pas négociable, il ne plierait que pour Hachem.

Pourquoi tout le monde s’est-il incliné devant Aman, mais pas Mordeh’ai ?
Les Tosefot expliquent que Jacob a quitté Laban à Padam Aram et a eu sa fameuse confrontation avec Esaü. Jacob, ses femmes et ses onze fils se prosternèrent devant Esaü. Benjamin n’était pas encore né, donc il ne s’est jamais incliné devant Esaü. Mordeh’ai était un descendant de Benjamin. Aman était un descendant d’Esaü. Tout comme son arrière-arrière-grand-père Benjamin, qui ne s’est jamais incliné devant l’arrière-arrière-grand-père d’Aman, Esaü, Mordeh’ai ne s’est jamais incliné devant Aman.

Le courage de Mordeh’ai, en refusant de compromettre sa Emouna jusqu’au moindre détail de l’observance juive, a conduit au salut de notre peuple. Nous apprenons ici une leçon profonde, ce que nos sages soulignent à plusieurs reprises : que les actes des parents sont des tremplins pour les enfants.
Ce principe a des implications profondes, non seulement sur l’avenir spirituel de nos enfants mais sur l’avenir même du peuple juif.

Le problème le plus douloureux dans le monde juif aujourd’hui est celui des enfants qui grandissent dans des foyers « religieux » tout en renonçant à l’observance du judaïsme. Sans la Torah, les mitsvotes et surtout la Emouna pour les protéger, ils perdent toute force spirituelle et sont rapidement engloutis dans le processus d’assimilation.

Mon cher et estimé professeur, Rabbi Shalom Arush shlita, a écrit à plusieurs reprises dans son classique Le Jardin de la Foi, que l’éducation d’un enfant commence par l’éducation des parents eux-mêmes. Non seulement les enfants reflètent leurs parents, mais ils ont tendance à amplifier les traits parentaux. En d’autres termes, quand un parent fait des compromis dans la Halah’a ou dans n’importe quel aspect de l’observance juive, les enfants continueront le compromis ; Comme la fameuse boule de neige au sommet de la colline : une fois qu’elle commence à rouler vers le bas, elle devient une dangereuse avalanche. Nous savons comment cela commence, mais nous ne savons pas comment cela va se terminer…

D’autre part, lorsque les parents se renforcent dans l’observance juive, en particulier la Emouna, les enfants deviendront doublement forts. Les genoux de Benjamin n’ont jamais plié devant Esaü ou devant qui que ce soit d’autre. Ceux de Mordeh’ai n’étaient donc pas négociables.

Le peuple juif, à l’époque d’Esther et de Mordeh’ai, a réalisé son erreur. Ils ont fait techouva et ont renouvelé leur acceptation de la Torah. Ce faisant, ils ont mérité le Retour à Sion et la reconstruction du Saint Temple à Jérusalem. Puissions-nous suivre leurs traces, Amen. Joyeux Pourim !

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