Une grosse fatigue

Si Hachem nous aime tant, pour quelle raison nous fait-Il payer un prix pour Le servir ? Cela ne devrait-il pas se faire d'une façon plus simple ?

4 Temps de lecture

David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 

Daniel est heureux : il a son billet pour son séjour au ski ! Cela n'est pas venu facilement, mais le plus important est qu'il tienne entre ses mains ce billet tant attendu. Deux jours de ski entre copains dans les Alpes, le rêve !
 
À un ami qui ne comprenait pas la difficulté d'obtenir un tel billet, Daniel a dû expliquer les épreuves qu'il dut affronter. Tout d'abord, il a accepté un travail extrêmement difficile pour gagner suffisamment d'argent pour payer la location du studio ; ensuite, il a dû attendre quatre heures devant une agence de tourisme pour bénéficier des 50% de réduction sur le coût du séjour. Il y avait tellement de monde qu'il avait dû se résoudre à rester autant d'heures sous la pluie !
 
Une fois le billet en main, il dû accepter de payer 90 euros pour louer des skis. Le prix exorbitant s'explique par les skis de haut niveau que Daniel a loués. En réalité, il se serait bien passé de ces skis spéciaux : Daniel sait à peine skier. Cependant, il ne restait que cette paire lorsqu'il était arrivé au magasin. Il n'eut pas d'autres choix que d'accepter. Quand il faut y aller…
 
Enfin, n'ayant pas l'argent pour payer le train pour se rendre à la station de ski, Daniel et ses amis ont prévu de faire du stop pour arriver à leur destination. Ils savent que le trajet sera long et pénible, mais que faire ? C'est cela, ou rester deux jours enfermé chez soi. L'horreur !
 
Après ces explications, l'ami de Daniel se rendit compte à quel point il avait “souffert” pour se faire plaisir sur la neige.
 
Souffrir pour ce faire plaisir
 
L'attitude de Daniel n'est pas extravagante. Lorsque nous désirons véritablement quelque chose, nous sommes le plus souvent prêts-tes à faire de nombreux sacrifices. Places de concert, matches de football, restaurants à la mode… autant d'occasions pour prouver notre force de caractère : “Lorsque je désire une chose, je l'obtiens !”
 
Il est intéressant de noter que notre conviction est souvent différente lorsque nous devons servir D-ieu et fournir des efforts particuliers afin de réaliser ce que le Créateur attend de nous. Citons quelques exemples :
 
– “Dépenser 9 euros pour un camembert kacher alors qu'un non kacher coûte 5 euros ? N'est-ce pas de la folie ?”
 
– “Certes, la coupe de cette jupe est plus modeste et j'aurais été prête à l'acheter. Mais ne vaut-elle pas 30 euros de plus que celle-ci qui n'est pas tellement modeste ? Je ne puis me permettre ce luxe ! J'ai tellement de difficultés à joindre les deux bouts !”
 
– “Aller à la synagogue pour Yom Kipour ? J'aimerais bien ! Mais que veux-tu ? Payer 30 euros pour la place me semble prohibitif ; je ne suis pas Rothschild !”
 
Souffrir pour D-ieu ?
 
L'idée peut déplaire, mais elle est néanmoins vérité : servir D-ieu vient avec son prix. Nous ne faisons pas forcément référence à un prix financier. Bien souvent, vouloir se rapprocher du Créateur exige des efforts. En y mettant de la bonne volonté, ceux-ci ne nous paraîtront pas plus terribles que ceux de Daniel qui prépare son séjour au ski. Cependant, si nous désirons jouer le rôle du coq en pâte, les chances sont grandes que ce prix à payer se transforme rapidement en un obstacle infranchissable.
 
Ce raisonnement à double mesure atteint tout le monde. Qui n'a pas atteint d'un coup sec son réveil pour rester quelques minutes de plus dans son lit, quitte à être en retard à la prière du matin ? Sans doute, notre réaction aurait été différente si nous avions dû être à l'heure à un rendez-vous où nous devions recevoir un demi-million d'euros !
 
Ainsi, nous ne devons jamais culpabiliser de nous sentir envahis-es d'une fatigue chronique dès l'instant où il s'agit de servir le Maître du monde. Plutôt, nous devons admettre cette vérité et… désirer la combattre. C'est dans notre refus de reconnaître notre nature que nous commettons une grave erreur.
 
La question doit être posée : si Hachem nous aime tant, pour quelle raison nous fait-Il payer un prix pour Le servir ? Cela ne devrait-il pas se faire d'une façon plus simple, sans toutes ces difficultés ? A-t-on déjà entendu un père faire payer un prix à son fils pour lui faire comprendre qu'il l'aime ?
 
La récompense ultime : le Monde à venir
 
Répondre à cette question, revient à expliquer à un enfant la raison pour laquelle il ne peut pas recevoir une récompense promise s'il ne fournit pas l'effort attendu. Qu'il s'agisse d'un séjour de ski en récompense pour l'obtention du baccalauréat, d'un voiture pour une maîtrise ou… d'une glace pour un bon point obtenu à la maternelle, tous ces comportements possèdent la même logique : à la mesure de l'effort fourni, correspond l'importance de la récompense.
 
En servant D-ieu, nous pouvons avoir des motivations différentes : certains-es le font par peur de la punition (qui a envie d'aller en enfer ?) ; d'autres le font par crainte de peiner D-ieu (qui désire peiner un être-une entité qu'il aime ?). Peu importe la nôtre, nous devons simplement nous convaincre de cette vérité : les efforts réalisés dans ce monde seront payés au centuple dans le monde à venir.
 
Vous doutez encore ? Vous n'êtes pas entièrement convaincus-es de son existence ? Cela est normal : l'émouna (la foi) commence là où s'arrête la logique. Continuer à avancer même – et surtout – si l'on ne comprend pas entièrement ce qu'on nous demande et la plus belle preuve d'amour que nous pouvons accorder à D-ieu. Heureuses sont les personnes qui s'engagent sur ce chemin et celles qui fon fi des obstacles qui se dressent devant elles ! 
 
 
Vous êtes cordialement invités à lire les billets du jour sur le blog de David-Yits'haq Trauttman à www.davidtrauttman.com/

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire