Etre la meilleure

Je veux être la meilleure maman, la meilleure femme, la meilleure fille et la meilleure sœur, et aussi la meilleure voisine...

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Sharon Rotter

Posté sur 19.10.21

Cette semaine, je suis rentrée de la réunion de parents d’élèves à l’école de mes filles, et encore une fois, j’ai pu constater l’erreur née de la confusion de la culture Grecque avec un mode de vie juif.
 

Les effets de la culture Grecque ancienne sont présents dans de nombreux domaines de notre vie, au point que nous les acceptons naturellement et même à bras ouverts, et nous menons souvent nos vies en fonction de ces idées fausses.

Pour être plus précis, remplaçons la culture de la Grecque antique par la culture occidentale et par l’influence que l’Amérique et l’Europe ont sur nous. Les vêtements, l’art, la philosophie, la politique, le sport et la place de l’homme comme centre du monde, tout cela –et plus encore- découle de l’héritage des Grecs dans nos vies d’aujourd’hui et fait partie de la vie de chacun d’entre nous, pratiquant ou non.

En dehors des influences culturelles générales dans les domaines de l’art, de la philosophie et du sport, je trouve que celle qui influe le plus sur ma vie est justement l’esprit de compétition et le désir de réussite. Même si je sais que tout vient d’Hachem, béni soit-Il, et que ce qui importe à Ses yeux, ce sont les efforts que je fournis de façon générale et dans mon travail sur moi-même, pourtant, je ressens le besoin d’être la meilleure, même si la concurrence n’est pas visible.

Je veux être la meilleure maman, la meilleure femme, la meilleure fille et la meilleure sœur, et aussi la meilleure voisine. Je veux être la plus belle, ou en tout cas parmi les plus belles, la plus impressionnante et la plus chou, la plus cool et la plus aimée.

Je veux être la meilleure cuisinière et la parfaite maitresse de maison. Je veux écrire avec le meilleur style, créer et chanter au mieux, et faire tout ce qu’on attend de moi le mieux possible.

Tant et si bien que je me retrouve en compétition avec moi-même et avec le monde, ce qui se répercute aussi sur le domaine de la sainteté : comme faire le plus de h’essed possible ou être la plus sainte possible.

L’esprit de compétition fait autant partie de ma vie qu’on a besoin d’air pour respirer. C’est comme ça que j’ai grandi et que j’ai été éduquée et je continue très souvent, jusqu'à aujourd’hui, à me comporter ainsi sans même y prêter attention.

Grace à notre sainte Torah et au Tsadik Rabbi Nah’man de Breslev, je me rappelle à moi-même, encore et encore, de revenir vers une vision vraie et juste pour moi, et d’apprendre des sages conseils que nous avons reçus pour mener une vie meilleure et plus équilibrée, sans avoir besoin de participer à la compétition infinie de la vie.

Sans aucun doute, il nous faut fournir des efforts et nous appliquer dans ce que nous faisons. Nous avons du travail à faire dans ce monde pour être des gens meilleurs et progresser dans nos traits de caractère. Mais la vie n’est pas une compétition, ou plus exactement, s’il y a compétition, qu’elle me place face à moi-même et pas face aux autres.

Chaque personne est unique et spéciale, et chacun se trouve à son propre niveau. Aspirer à progresser, c’est bien, tout comme la volonté de repousser nos limites et d’aller plus loin, mais nous devons garder à l’esprit, comme le raconte Rabbi Nah’man dans Le conte du sage et de l’innocent : « c’est son acte à lui, et c’est mon acte à moi », en d’autres termes, ne nous occupons pas de ce que font les autres !

Comme je l’ai rappelé aux maitresses de l’école de mes filles, on devrait encourager les filles à faire des efforts personnels et pas en rapport avec le reste de la classe. La note du contrôle, on peut la garder secrète, son but n’est pas d’inciter à la jalousie d’un côté, ou à un manque de confiance en soi de l’autre. Les cahiers peuvent être beaux, mais n’ont pas besoin d’être parfaits, puisque ce terme ne s’applique pas aux hommes mais uniquement au Tout-Puissant. Les concours sont faits pour donner un coup de motivation, mais on pourrait pousser les élèves à fournir des efforts d’une autre façon, ou au moins, ne pas faire de différences en ne distribuant des prix qu’à une partie de la classe, et bien d’autres idées encore…

En fin de compte, nous devons retenir et assimiler le fait et la foi qu’il y a un roi qui dirige ce monde, et qu’Il règne, influe, nous guide, nous aide, nous donne et nous aime sans limites. Cela éveille en nous la volonté d’être des juifs simples, qui veulent Le servir et Le satisfaire, juste pour qu’Il soit fier et heureux, et pour être, à Ses yeux, les meilleurs qui soient. 
 

Traduit de l'hébreu par Carine Illouz     

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