L’outil anti-arrogance

Nous sommes testés à chaque instant, c'est pourquoi nous devons écouter attentivement la voix intérieure qui demande : « Où êtes-vous ? » Avons-nous une réponse ?

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Rav chalom Arouch

Posté sur 19.10.21

Une personne doit se rappeler quotidiennement que si elle a réussi à faire la volonté d’Hachem et à ne pas pêcher, c'est parce qu’Hachem lui est venu en aide. Peut-être que ses prières invoquaient l'aide divine. Ou peut-être qu'elle a accompli une bonne action qui lui a mérité une protection Divine renforcée contre le péché. Ou peut-être qu’Hachem ne l’a tout simplement pas mise à l’épreuve. Mais en tous les cas, une personne doit savoir qu'elle est encline à pêcher ; le fait qu'elle ne pêche pas ne prouve pas qu'elle soit au-dessus du pêché.

Dans cette même idée, j'ai entendu une fois de la bouche du Rav Asher Freund, de mémoire sainte et bénie, qu'une personne doit clarifier son véritable niveau spirituel à la fois pour le positif et le négatif. Elle devrait attribuer ses succès à l'aide divine, en réalisant que le bien dans sa vie n’est rien d’autre que l'abondance divine. Le roi David a dit : « Le bien dans ma vie vient complètement de Toi » (Psaume 16: 2), ce qui signifie que tout le bien vient d’Hachem. C'est la juste façon de considérer nos bons points, pas comme quelque chose que nous avons atteint par nous-mêmes, ce qui pourrait nous donner des raisons d'être vaniteux. La Torah souligne ce point quand elle dit : « Et vous vous souviendrez qu’Hachem vous donne le pouvoir de réussir » (Deutéronome 8:18).

De même, une personne ne doit ni désespérer de ses points faibles ni se persécuter. Elle devrait se rendre compte qu'ils sont justement l'occasion de l'aider à se rapprocher d’Hachem. Une fois qu'elle se rend compte qu'elle ne peut se corriger toute seule, la personne se tourne vers Hachem avec plus d’honnêteté et de sincérité. Son besoin de s'améliorer est le facteur même qui renforce son lien avec Hachem. C'est le bon moyen de regarder les inconvénients et les points faibles, en les utilisant comme une impulsion pour s'accrocher plus fort à Hachem.

Nous sommes testés à chaque instant, c'est pourquoi nous devons écouter attentivement la voix intérieure qui demande : « Où êtes-vous ? » Cela nous aide à garder la tête en dehors de l'eau.
Être honnête avec soi-même, reconnaître les résultats potentiellement catastrophiques de son inclination obstinée envers le mal et comprendre qu’Hachem est la source de tout le bien, nous permet de nous considérer dans une perspective appropriée. Une personne qui se rend compte que ce monde est comme une corde raide suspendue dans les airs que l’on doit traverser, sait qu'elle a besoin d'aide à chaque seconde pour éviter de tomber, ainsi que d'un filet de sécurité pour l'attraper si jamais elle tombe – c'est-à-dire : Hachem ! Quand on se sent ainsi, on appelle Hachem tout le temps, même avant de traverser la rue. Qui peut garantir que nous arriverons de l'autre côté ? La peur saine, c’est la peur d'être un seul moment sans Hachem ; C'est ce que le roi Salomon voulait dire quand il a dit : « Heureux l'homme qui a toujours peur » (Proverbes 28:14).
 

Le sixième chapitre du Traité Avot dans la Mishna décrit quarante-huit traits de caractère qui favorisent l'apprentissage de la Torah. L'un d'eux est makir et’ mekomo – celui qui connaît sa place ; En d'autres termes, il n'a ni délires de grandeur ni sentiments d'infériorité. Il est honnête avec lui-même, reconnaissant ses propres défauts et cherchant l'assistance d’Hachem en permanence. Il est conscient du travail qu'il doit faire sur lui-même et sait qu'une tâche si prodigieuse que l'amélioration du caractère ne peut se faire seule, mais seulement avec l'aide d’Hachem. Son honnêteté et son humilité en font un candidat privilégié tant pour l'excellence de la Torah que pour l'amélioration de soi.

Ceux qui vivent dans le déni de leurs lacunes vivent dans un monde fantastique. Leur vision inexacte d'eux-mêmes déforme leur vision du monde et de tous les autres. Ils sont loin d'Hachem, loin de la Torah et certainement loin du raffinement de la personnalité, car ils ne reconnaissent pas leur véritable niveau spirituel.

Une personne qui est occupée en permanence à répondre à la petite voix qui l’appelle et lui dit « Où es-tu ? » n'a pas le temps de parler des autres, de les critiquer ou de devenir arrogante. Elle sait qu’elle a beaucoup à corriger avant de remarquer les faiblesses de quelqu'un d'autre. Elle sait que si Hachem lui montre les aspects négatifs de quelqu'un d'autre, Il lui transmet probablement le message qu'elle doit s’améliorer dans ce domaine-là, exactement. Mais, si une personne ignore ou n'entend pas la voix qui l’appelle : « Où es-tu ? », elle devient arrogante et satisfaite, en proie au mythe qu'elle est mieux que tout le monde. Et, en raison de son arrogance, Hachem ne l’aide pas et elle finit par avoir les mêmes points négatifs qu'elle a vus chez d'autres.

Connaître sa véritable place n'est pas une tâche facile. Mais, une fois qu'une personne commence à s'efforcer d'être honnête avec Hachem et avec elle-même, elle ne se considérera pas comme supérieure aux autres et n'agira certainement pas de cette façon. Elle ne se verra pas comme le juste de la génération dont la tâche est de corriger tout l'univers. Elle ne jugera pas les autres et ne dénigrera aucun être humain, car elle se sait sujette aux mêmes erreurs que le pire des criminels, et elle sait que si elle n’a pas pêché, c'est seulement parce qu’Hachem l'a aidé. Par conséquent, personne au monde n'a le droit de se sentir supérieur à quelqu'un d'autre. Les arrogants qui pensent qu'ils sont meilleurs que les autres ne connaissent tout simplement pas leur véritable place dans la vie. C'est précisément l'outil anti-arrogance que nous essayons d'acquérir au mois d'Eloul.

Traduit par Carine Rivka Illouz

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