C’est une mitswa !
Lorsqu'on inculque à nos enfants les valeurs de la Tora, si cela est fait avec amour et joie on réussira - B"H - à les élever pour qu'ils deviennent...
Selon la Guemara, après la mort d'une personne, celle-ci se tient debout devant le Trône céleste. À cet instant, on lui demande : "T'es-tu préoccupé de la mitswa de “Te fructifier et te multiplier?" (Chabath 31:1). On ne demande pas à la personne : "Pourquoi n'as-tu pas accompli la mitswa de “Te fructifier et te multiplier ?" On lui demande, plutôt : "'Asaqta beprou vervou ?” (“T'es-tu préoccupé de la mitswa de te fructifier et te multiplier ?")
Le mot “'asaqta” (être occupé à quelque chose), ne signifie pas seulement accomplir la mitswa de fonder une famille. “'Asaqta” fait référence à s'engager d'une façon active à élever nos enfants ; en d'autres termes, le “'hinoukh banim” (“l'éducation des enfants”) signifie qu'il faut faire les efforts nécessaires afin d'élever nos enfants dans les valeurs de la Tora.
Aujourd'hui, nombreux sont les jeunes couples qui font face à un grand défi dans le domaine du “'hinoukh banim”. Les décisions à prendre sont tellement nombreuses ! Il existe tellement d'obstacles à affronter ; tellement d'erreurs à corriger. Les jeunes couples cherchent des réponses, mais trop souvent ils reçoivent de mauvais conseils.
S'occuper – 'asaqta – de la mitswa d'avoir des enfants veut dire que nous savons élever nos enfants. Cependant, cela n'est pas une tâche facile. Nous pourrons sans doute saisir la difficulté du problème en utilisant un “machal ” (une parabole) utilisé par le 'Hafetz 'Haïm.
Un marchand voyageait vers la foire de Leipzig. Après avoir acheté tout ce dont il avait besoin, il ne lui restait plus que la somme nécessaire à acheter le billet de train pour rentrer chez lui. Arrivé à la gare, quelqu'un lui proposa d'acheter un formidable diamant au tiers de sa valeur normale.
Le marchand refusa, expliquant : "Tu serais venu hier, je l'aurais acheté avec plaisir. Mais j'ai utilisé tout mon argent."
Le vendeur était obstiné. Il sortit le diamant de sa poche et le montra au marchand une seconde fois. Le diamant était magnifique. Le marchand réfléchit : "Je dois acheter ce diamant ! Au lieu de voyager en première classe, je voyagerai en troisième et j'utiliserai la différence de prix pour acheter le diamant."
Le marchand dit au vendeur : "Je peux te donner la différence qu'il y a entre un billet de première classe et un billet de troisième classe."
Le vendeur était si désespéré d'avoir de l'argent en espèces qu'il accepta la transaction.
Le marchand se dirigea vers le compartiment réservé aux voyageurs de la troisième classe – situé en queue du train – et s'installa sur le sol, au milieu d'un grand groupe de paysans indisciplinés, tout autant que leurs bétails.
Un ami du marchand passa et le remarqua assis par terre. Il lui demanda : "N'es-tu pas gêné d'être assis par terre au milieu de ces gens ordinaires et de leurs animaux répugnants ?"
Le marchand répondit : "Oui, je le suis. Mais à chaque fois que je me sens gêné, je regarde mon précieux diamant et je ressens la force de continuer mon voyage."
Chaque enfant est un diamant exquis. Il est exact qu'élever ses enfants peut être un défi. Cependant, à chaque fois qu'on se sent accablé par ce défi, souvenons-nous que nous avons affaire à des diamants ! En se rappelant que chaque enfant est un précieux diamant, nous aurons la force de trouver les solutions aux nombreuses situations que nous rencontrons en élevant nos enfants.
Chmouel
Dans mon livre, “Precious Jewels ” (paru en anglais aux éditions Artscroll) mon frère – le rabbin Avraham Yona Scheinberg – nous fait partager une belle pensée : 'Hazal (les Sages du Talmud) nous ont appris que peu de temps avant la naissance de Chmouel HaNavi (Samuel le prophète), une “bath Kol ” (une voix céleste) annonça qu'un enfant nommé Chmouel viendrait au monde et qu'il deviendrait un prophète et le chef du peuple juif.
Comme on peut le supposer, nombreuses sont les mères qui donnèrent à leur garçon le prénom de Chmouel ! Toutes avaient l'espoir que leur nouveau-né deviendrait le grand prophète dont la naissance imminente fut annoncée par la “bath kol ”.
Cependant, il n'y eut qu'un seul prophète Chmouel ! Ainsi, qu'arriva-t-il à tous les autres Chmouel ? Selon 'Hazal, même s'ils n'ont pas devenus le grand prophète que leur mère espérait – Chmouel HaNavi – ils ont tout de même mérité d'une partie de “roua'h haqodech” (“d'esprit saint”). Pour quelle raison ? Parce que leurs parents les ont élevés dans l'espoir – l'anticipation – d'une grandeur future ! Ils ont fait des efforts importants pour élever leurs petits Chmouel pour la grandeur car ils espéraient qu'il deviendrait le chef promis d'Israël !
Une leçon formidable doit être retenue de cet enseignement : lorsque les parents mettent tous leurs efforts pour éduquer et guider leurs enfants comme il le faut, les enfants vivent – et laissent exprimer – tout leur potentiel.
Cela était exactement l'attitude que mon père avait pour chacun de ces enfants et étudiants. Le Rabbin Scheinberg a dépensé un effort immense pour nous élever et partager avec nous son amour de la Tora et la joie d'accomplir les mitswoth.
Des rouleaux de la Tora vivants
Mon père faisait référence à ses enfants comme étant des “lebidiki sifré Tora”, des “rouleaux de la Tora vivants.” Par exemple : mes parents nous considéraient comme quelque chose de trop précieux pour nous laisser avec à une baby-sitter. Mon père disait toujours : "Comment pourrais-je laisser mes enfants – les trésors de ma vie – à une étrangère ?"
S'il y avait un mariage dans la famille de ma mère, elle restait à la maison et mon père y allait. S'il y avait un mariage dans la famille de mon père, il restait à la maison et ma mère y allait. (Mes parents étaient très méticuleux à ne pas faire de la peine aux personnes qui organisaient un mariage. Ils ne voulaient surtout pas que ces personnes puissent penser que la raison pour laquelle un d'eux ne venait pas à un mariage était parce qu'il/elle n'était pas un proche de la famille.)
Une fois, une voisine avait convaincu mes parents d'aller ensemble à un mariage et elle vint à la maison pour nous garder. Lorsque nous fûmes endormis, elle nous laissa quelques minutes pour aller récupérer quelque chose dans son appartement, situé sur le même palier que le nôtre. Cependant, la porte de notre appartement se referma derrière elle et elle ne put plus rentrer.
Elle réfléchit un instant; elle sortit dans la rue et demanda à un passant d'entrer dans notre appartement en utilisant la fenêtre et d'ouvrir la porte de l'intérieur.
Quand mes parents furent de retour, la baby-sitter leur raconta ce qui s'était passé.
La réaction immédiate de mon père fut : "Quoi ? Tu as laissé entrer un étranger seul avec les enfants dans la maison ? S'il y avait un million de dollars dans l'appartement, aurais-tu laissé un étranger de la rue entrer ?"
Cette anecdote démontre l'importance que mes parents accordaient à leurs enfants. Ils voyaient chaque enfant comme un cadeau précieux d'Hachem et qu'ils devaient tout faire pour conserver ce cadeau d'une façon très précieuse.
Parfois, les parents gâtent leurs enfants d'un amour excessif. Cependant, cela n'était pas le cas avec mon père. Son amour ne l'a jamais empêché de nous punir lorsque le besoin se faisait sentir. Quand il voyait que quelque chose devait être corrigé, il s'en occupait immédiatement. Il n'a jamais eu besoin de lever la main sur nous ; un regard sévère était plus que suffisant.
Une expression d'amour
Dans la paracha “Vayéra” (Genèse 18 à 22), après que les anges aient quitté Avraham Avinou (Abraham, notre père) afin de se diriger vers la ville de Sodome pour la détruire, Hachem se dit : "Tairai-je à Avraham ce que je veux faire ?" (Béréchith 18:17). Ces mots montrent l'incroyable expression d'amour qui existait entre Hachem et Avraham. Pour quelle raison Hachem avait pu établir cette relation unique avec Avraham, jusqu'au point où Hachem a dit à Avraham ce qu'Il allait faire ?
On pourrait penser que cet amour était le résultat de la “missirouth nefech” (“l'abnégation de soi”) qu'Avraham avait démontré à plusieurs reprises, notamment lorsque ce dernier se jeta dans la fournaise ardente de Ur Kasdim ou lorsqu'il fut prêt à sacrifier son fils Yits'haq. Cependant, la Tora nous apprend qu'Hachem a dit : "Si Je l'ai distingué, c'est pour qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d'observer la voie de l'Éternel, en pratiquant la vertu et la justice ; afin que l'Éternel accomplisse sur Avraham ce qu'Il a déclaré à son égard." (Béréchith 18:19)
Hachem a aimé Avraham parce qu'Il savait qu'Avraham élèverait ses enfants dans le chemin de la Tora, le chemin d'Hachem. De la sorte, Avraham démontrerait qu'il serait réellement “'asaqta beprou vervou”, qu'il mettrait toute son énergie à s'occuperait vraiment de la mitswa de fructifier et multiplier.
La joie dans le service de D-ieu
En montrant à nos enfants l'amour et la sim'ha (joie) que nous portons aux préparations des fêtes juives, nous ne montrons pas seulement la manière appropriée de les préparer, nous inculquons aussi à nos enfants l'amour et la sim'ha de la fête.
Lorsque mes enfants étaient jeunes et que je désirais qu'ils m'aident pour nettoyer la maison quelques jours avant Pessa'h (Pâques), je les récompensais pour chaque tiroir nettoyé ; à la plus grande tâche (surtout quant il fallait nettoyer les placards de la cuisine, sans parler du réfrigérateur ! ) correspondait la plus grande récompense. Cela rendait le ménage excitant et mes enfants venaient constamment me demander de quelle manière ils pouvaient m'aider.
Lorsqu'ils devinrent plus grands, la récompense disparut, mais elle porta encore ses fruits pour longtemps. Il y a quelques années ma fille aînée, Yossefa, me dit : "Maman, bien que sous soyons aujourd'hui plus âgés et que nous ne nettoyons plus la maison pour obtenir une récompense, nous ressentons tout de même l'excitation qui était la nôtre lorsque nous étions plus petits !"
En faisant en sorte que les préparations de Pessa'h soient excitantes, on enseigne à nos enfants de faire les mitswoth dans la joie.
Lorsqu'on éduque à nos enfants les valeurs de la Tora – ou le ménage de Pessa'h – si cela est fait avec amour et sim'ha (joie) on réussira – avec l'aide d'Hachem – à les élever pour qu'ils deviennent de fidèles servants du Roi.
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