Prier au lever du soleil
Un juif 'hassid devrait s'immerger dans un miqwé chaque jour. A l'époque de Rabbi Na'hman, cela était très difficile à cause du froid...
Pratiques et coutumes Breslev, passé et présent
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Pour l'élévation de l'âme de Leib ben Yitzchak Ya’akov Sears, a”h – décédé le 30 chevat, roch 'hodech adar.
Pour l'élévation de l'âme de Yossef ben Shmouel Zeitlin, a"h – décédé le 18 mena'hem av.
Nous continuons notre série sur les minhagim et hanhagoth tovot breslev. Nous vous invitons à lire attentivement les informations précédentes en accédant aux archives.
Miqwé
Selon Rabbi Na'hman, le miqwé est "une guérison à tous les problèmes" et il peut purifier toutes sortes de péché et d'impureté. Selon le Rabbi, le miqwé est également la source d'un bien-être physique, à condition que l'eau ne soit pas trop froide. (Liqouté Moharan I, 56:7 ; ibid. 31:2 ; ibid. II.123). Le ARI zal stipule que l'immersion dans un miqwé est nécessaire pour atteindre la Perception divine (lire Rabbi 'Hayim Vital, Cha'ar Roua'h ha-Qodech 10b).
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Un juif 'hassid devrait s'immerger dans un miqwé chaque jour. Cependant, à l'époque de Rabbi Na'hman, cela était très difficile à cause des conditions extrêmement défavorables qui étaient le quotidien de la majorité des personnes. Par conséquent, le Rabbi avait déclaré qu'il fallait aller au miqwé au moins les jours où la prière Ta'hanoun n'est pas dite (Si'hoth haRan 185 ; cf. Liqoutim Yéqarim 178, concernant l'importance du miqwé dans l'enseignement du Ba'al Chem Tov ; Rabbi Chalom de Kaidinov, “Michméret Chalom” 2:2 ; et al).
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Rabbi Nathan discute de l'importance de respecter le décret d'Ezra en s'immergeant dans un miqwé suite à une perte séminale (voir Liqouté Halakhoth, He'hcher Qélim 4 :16). Lorsqu'un miqwé n'est pas disponible, il faut se doucher en utilisant un total de neuf qavim d'eau (un qav équivaut à 1.35 litre ; neuf qavim représentent ainsi 12.15 litres) ; cela permet d'éliminer l'impureté de la perte séminale.
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Rabbi Nathan a écrit : “Grâce au miqwé, nous avons l'espoir (en hébreu, les mots “mikwé” et “tiqva” (espoir) se ressemblent). Le miqwé s'appelle ainsi (du mot qavé, “espérer”) car lorsqu'une personne s'immerge régulièrement, sans tenir compte de ce qu'elle a fait dans le passé, elle peut espérer en toute confiance que tous ses péchés et toutes ses chutes spirituelles seront rectifiés." (Liqouté Halakhoth, 'Hochen Michpat II [Vol. VIII], ktav de Rabbi Na'hman de Toulchin).
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Rabbi Na'hman enseigne qu'en s'immergeant dans le miqwé, les souffrances sont annulées et la délivrance arrive (Sefer haMidoth, Hamtaqath ha-Din, 22).
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Rabbi Na'hman enseigne aussi que rester sous l'eau du miqwé jusqu'à ce qu'on ne puisse plus retenir sa respiration, adoucit les jugements sévères (Sefer ha-Midoth, Hamtaqath ha-Din, 94).
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Selon le rabbin Guédalia Kenig, lorsqu'on est dans le miqwé, c'est le moment idéal pour prier afin de se débarrasser du sentiment de colère. De fait, le rabbin Kenig relève que la valeur numérique du mot "miqwé" est de 151, ce qui est identique à la valeur numérique du Nom de D-ieu associé aux Treize Attributs de Miséricorde. Le mot colère en hébreu possède la valeur numérique de 151 (150 + 1 qu'on ajoute pour le mot lui-même). C'est la raison pour laquelle le mot miqwé est un tiqoun (rectification) pour la colère (entendu du rabbin David Chapiro).
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Un jour, le rabbin Eléazar Kenig fut très malade et il fut incapable d'aller au miqwé. Il demanda à un de ses amis de lui lire à haute voix une histoire du Rabbi. Il s'exclama: “Maintenant, je m'immerge moi-même dans les Sipouré Ma'assiyoth (les histoires racontées par Rabbi Na'hman !" (entendu du rabbin David Zeitlin).
Prier tôt
Rabbi Na'hman a enseigné qu'on devrait prier tôt le matin (Si'hoth haRan 31). Cela était l'attitude prédominante durant les premières générations du mouvement 'hassid (voir Tsava'a haRivach 16, concernant le Ba'al Chem Tov et Imré Pin'has 389, concernant Rabbi Pin'has de Koretz). En général, le Rabbi encourageait ses 'hassidim à ne pas retarder la prière et de prier toutes les prières dès que possible.
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Ainsi, pendant plusieurs générations, les 'hassidim breslev avaient l'habitude de prier au lever du soleil ; d'ailleurs la Guemara considère que prier au lever du soleil est prier à l'heure idéale (Berakhoth 9b). C'est également ce qui est écrit dans le Choul'han Aroukh. Rabbi Nathan priait au lever du soleil et il encouragea son fils, Rav Yits'haq, à prier ainsi, comme on peut le lire dans ses lettres (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Hayim 89:1). On peut lire une de ces lettres dans l'ouvrage (en hébreu) “'Alim leTéroufa” [Torath HaNetsa'h éd. 2000], 25. Rabbi Nathan a également écrit un très beau texte – dans le Liqouté Halakhoth, Hachkomath haboqer 3:4 – à propos du concept de “réveiller l'aube” en se levant pendant qu'il fait encore nuit. L'importance de prier au lever du soleil est fréquemment mentionnée dans la littérature de kabbale, notamment: Rabbi Ya'aqov Tsema'h, Naguid ouMetsavé, s.v. 'inyan tefila de-vatiqin, p. 24, et al.)
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Quand Rabbi Avraham Sternhartz alla vivre à Jérusalem, il n'y avait pas à cette époque de prières organisées au lever du soleil. Par conséquent, il mit tous ses efforts à réunir un tel minyan… jusqu'à ce qu'il réussisse (entendu de Rabbi Avraham Chim'on Bourchteyn, au nom de son grand-père, Rabbi Moché Bourchteyn).
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Le Rav Tcheriner avait l'habitude de commencer à prier au lever su soleil et seul durant la semaine, avant de se rendre à la synagogue. Cela est peut-être dû au fait qu'il priait lentement et ne souhaitait pas suivre l'allure des travailleurs qui priaient plus rapidement (entendu de Rabbi Avraham Chim'on Bourchteyn).
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Rabbi Na'hman Bourchteyn avait constaté que Rabbi Sternhartz avait l'habitude de commencer à prier plus de quarante cinq minutes avant le lever du soleil et de ne jamais regarder l'heure : il observait tout simplement le ciel et savait à quel moment était le lever su soleil. Il arrivait invariablement à prier le Chemoné 'Esré au lever du soleil, à une ou deux minutes près (entendu de Rabbi Avraham Chim'on Bourchteyn).
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Rabbi Guedalia Kenig aussi n'approuvait pas le fait de regarder l'heure durant la prière, dans le but de commencer le Chemoné 'Esré à l'heure exacte du netz ha'hama (lever du soleil). Il considérait plutôt qu'il valait mieux commencer le Chemoné 'Esré dix minutes plus tôt que plus tard et on pouvait malgré tout appeler cela "prier au lever du soleil" (nous avons entendu du nom de Rabbi David Kohen, Roch Yéchiva Cha'aré Qédoucha ouTéfila de Jérusalem, l'histoire d'une conversation entre le Chémen Sasson et le Ba'al Hassadé, Rav Chaul Dwek HaKohen. Ce dernier disait : “Je suis un serviteur de D-ieu et pas un serviteur du soleil." On a entendu le même genre de déclaration tenu par le kabbaliste séfarade Rav Yits'haq Kadouri de Jérusalem. Le 'Hazon Ich aussi priait au lever du soleil et sans regarder l'heure après avoir commencé sa prière.
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Rabbi Lévi Yits'haq Bender a affirmé que les 'ovdim (travailleurs) à Ouman ne regardaient pas l'heure non plus (Si’a'h Sarfé Qodech IV, 144.).
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Selon le rabbin Elazar Kenig, nous devons prier avec un désir et un enthousiasme ardent. Cela est la véritable prière. Par conséquent, on ne peut la contrôler aussi étroitement que l'aiguille d'une horloge et sa longueur peut varier d'un jour à l'autre, d'un individu à l'autre (ceci correspond à ce qui est écrit dans le Talmud : “La personne dont la prière est 'fixée' (toujours la même) n'a pas [véritablement] prié.” Berakhoth 28b).
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Les 'hassidim breslev on l'habitude de faire particulièrement attention à prier qi–vatiqin (au lever du soleil) à cinq occasions pendant l'année : Pourim, Chévi'i chel Pessa'h (le septième jour de la fête de Pâques), Chavou'oth (le premier jour), Tich'a béAv et Hochana Rabba. A Chavou'oth et Hochana Rabba, on prie généralement après être resté éveillé toute la nuit (tradition orale).
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Rabbi Na'hman n'approuvait pas le fait de boire du café ou du thé avant la prière de Cha'harith (la prière du matin). Le Rabbi ne buvait même pas de l'eau avant la prière du matin. Ceci est devenu la pratique commune parmi les 'hassidim breslev (Si'hoth haRan 277 ; Si'a'h Sarfé Qodech IV, 504 ; cf Zohar II, 215, III, 141b ; Choul'han Aroukh, Ora'h 'Hayim 89:3,4 ; Bé'er Hétiv, Ora'h 'Hayim 89:11 ; aussi Sia'h Sarfé Qodech II, 1-57, au nom du Ba'al Chem Tov). Cependant, Rabbi Nathan reconnaissait que boire de l'eau est permis selon le sens strict de la la loi juive ; voir Liqouté Halakhoth, Birkath haCha'har 3:5. Selon la plupart des autorités, le thé et le café sont permis pour une personne qui se sent faible. Évidemment, cela s'applique pour une personne qui a des problèmes de santé ; dans ce cas, cette personne pourrait même être autorisée à manger avant la prière, comme il est mentionné dans le Choul'han Aroukh (dans tous les cas, un rabbin orthodoxe doit être consulté).
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Selon Rabbi Na'hman, on ne devrait pas se soucier excessivement de la nécessité d'aller aux toilettes avant la prière ; plutôt, on peut s'appuyer sur la décision du RIF (Berakhoth 14b) selon lequel il suffit d'être capable de marcher une parsa (environ 1.5 kilomètre) sans avoir besoin de se soulager, pour pouvoir prier. Ainsi, on ne retardera pas sa prière inutilement (Si'hoth haRan 30 ; 'Hayé Moharan 52 ; cf. Choul'han Aroukh, Ora'h 'Hayim 92).
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Rabbi Na'hman a également parlé de certains chefs spirituels 'hassidiques de son époque en disant : "Les Tsadiqim font une erreur en priant après l'heure à laquelle doit être faite la prière." ('Hayé Moharan 487; cf. Choul'han Aroukh, Ora'h 'Hayim 89:1). Un nombre important de ces maîtres 'hassidim faisaient de longues préparations spirituelles et physiques et priaient ensuite lentement, ce qui les amenait à rater l'heure du lever du soleil. Par conséquent, cela s'applique encore plus à ceux d'entre nous qui sont en retard à la synagogue en dormant trop, ou en allant aux toilettes….
A suivre…
Reproduit avec l'aimable autorisation du “Breslov center”
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