Faire la volonté d’Hachem

C’est une règle générale : la paix du ménage dépend du degré de la foi de l’homme...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Le bonheur ou la fortune
 
Comme nous l’avons dit, ce genre d’effort dénote un manque de foi, car il est évident que ce joueur veut gagner beaucoup d’argent et pense que cela résoudra tous ses problèmes. Par contre, l’homme croyant sait que la bonne vie ne dépend pas de la quantité d’argent qu’il possède mais du mérite de réaliser la volonté d’HaChem et de la foi qu’il acquiert. L’unique réponse à tous ses problèmes demeure le repentir, la prière, la charité et l’acquisition de la foi qui requiert à elle seule beaucoup de travail. En effet, il est évident que lorsqu’HaChem envoie les peines d’un manque de revenu, le gain d’une quelconque somme d’argent ne sauve pas des souffrances imposées par HaChem ; on se contente alors de substituer des douleurs à d’autres, et les nouvelles souffrances risquent d’être plus dures que les précédentes.
 
Puisqu’il n’existe pas de souffrance sans faute, seul le repentir peut sauver l’homme de ses souffrances. Par conséquent, même si l’homme possède tout l’argent du monde, qu’il jouit de la santé et qu’il ne lui manque rien, ses souffrances ne disparaîtront pas pour autant à cause de ses fautes, tant qu’il ne s’est pas repenti.
 
En revanche, s’il mérite de se repentir, sa vie devient agréable et heureuse, même s’il n’a pas un sou en poche. Il est rapporté à propos de rabbi Aharon de Kivlitch zts’l que sa joie était toujours extraordinaire, bien qu’il vivait dans une profonde pauvreté. Son ami, un homme fortuné, lui dit un jour qu’il le jalousait beaucoup, parce que, bien qu’il s’efforçait toujours de satisfaire sa femme et ses enfants en leur procurant tout ce qu’ils désiraient, il ne pouvait éviter les disputes car ils n’étaient jamais satisfaits. Mais malgré sa pauvreté, rabbi Aharon était toujours heureux et réjouissait sa femme et ses enfants, qui étaient toujours satisfaits et joyeux.
 
L’homme doit donc toujours être heureux de son lot, sans chercher à s’enrichir, "car augmenter sa fortune, c’est augmenter ses soucis", et cela n’augmente ni le bonheur, ni la santé ou tout autre bien. Certes, la Michna qui enseigne : "Qui est vraiment riche, celui qui est heureux de son sort" – dit la pure vérité. Cela n’empêche pas de demander à HaChem et même de Le supplier de pourvoir à nos besoins.
 
La paix du ménage est l’épreuve principale
 
L’homme subit les principales épreuves de la foi chez-lui, avec sa femme et ses enfants. Parfois, il essuie un outrage, n’est pas écouté ou un certain problème surgit avec un membre de sa famille dans le domaine de la santé, de l’éducation, etc., ou encore des difficultés de moyens de subsistance, etc. Grâce à la foi, l’homme peut affronter tous ces problèmes et les surmonter.
 
Sache que le lien du mariage, avec toutes ses difficultés, exige de l’homme qu’il vive plus encore avec la foi que pour les difficultés extérieures, car ce lien est contraignant et ne supporte aucune échappatoire.
 
Par conséquent, l’essentiel de la réparation (tikoun) de l’homme ne commence qu’après son mariage, car tant qu’il reste célibataire, il peut s’arranger sans être contraint de travailler profondément sur la foi. Cependant, après son mariage, il est amené à reconnaître la juste mesure de sa foi et il est alors obligé de commencer à travailler véritablement sur sa foi.
 
Par exemple, un homme célibataire peut simplement éviter un individu ou l’ignorer, s’ils ne peuvent s’accorder ensemble. Qui l’obligera de maintenir un contact avec lui ? Il s’ensuit qu’il est ainsi libéré de tout effort pour parfaire sa foi, et qu’il ne la mesure pas. En revanche, l’homme marié ne peut quitter sa maison et fuir les épreuves qu’il a avec sa famille, mais il doit rester et les supporter malgré-lui ; il se rend ainsi compte du degré exact de sa foi et peut commencer à l’améliorer.
 
Un homme célibataire blessé dans son honneur peut engager une guerre ouverte, sans qu’elle soit préjudiciable à sa vie privée. Mais même si cet homme a pris l’habitude de ne pas répondre aux humiliations, c’est parce qu’il préfère montrer aux autres qu’il est conciliant. Par contre, lorsqu’une femme humilie son mari, ou qu’un enfant n’écoute pas son père, celui-ci réagit en fonction de son vrai caractère ; et s’il est coléreux, il ne pourra cacher sa colère. Il est évident que toute réaction inconvenante à la maison doit être réglée, et le père de famille comprendra donc qu’un travail sérieux sur la foi est une condition incontournable à la paix du ménage.
 
On n’exige pas d’un célibataire qu’il soit constamment généreux, compréhensif, attentif, etc., tandis qu’au contraire l’homme marié doit toujours donner, influencer, écouter, comprendre, etc. Pour répondre à ces qualités, son esprit doit être calme et tranquille, ce qui est impossible sans la foi.
 
Une personne célibataire peut jouer la comédie et montrer une fausse apparence de joie et de sociabilité, tandis qu’il ne révélera sa vraie joie qu’après son mariage, lorsqu’il doit contenter les gens de sa maison et rendre leur vie agréable, ce qui est vraiment impossible sans la foi.
 
En général, les relations de l’homme dans la société sont fondées sur le principe du donnant donnant. Les jeux et les déguisements sociaux ont pour finalité les honneurs, le rang, le travail, etc. En revanche, chez soi on est contraint de jeter bas les masques et de se conduire exactement tel qu’on est. Si on ne possède pas la foi, cela apparaît dans nos comportements et trouble la paix du ménage. On se trouve alors forcé de travailler sur la foi.
 
La paix au ménage selon le degré de la foi
 
C’est une règle générale : la paix du ménage dépend du degré de la foi de l’homme. C’est la raison pour laquelle seulement après son mariage, l’homme peut vraiment commencer à travailler en profondeur sur sa foi.
 
Le couple doit apprendre à observer ce qui se passe dans leur maison sur le plan de la foi, savoir que chaque problème qui surgit entre les membres du couple, avec un enfant, un proche de la famille, ou pour trouver des moyens de subsistance, etc., est une épreuve de la foi, qui exige une soumission à ses trois règles et que l’unique solution à tous les problèmes de leur vie consiste exclusivement à suivre la voie de la foi en se soumettant, se repentant et en multipliant les prières.
 
Heureux de leur lot
 
On raconte que rabbi Mani vint trouver rabbi Yits’hak Eliachiv et lui dit : Je ne m’entends pas avec ma femme parce qu’elle est laide. Rabbi Yits’hak lui demanda : Comment s’appelle-t-elle ? Il lui répondit : Hanna. Rabbi Yits’hak dit : Que Hanna s’embellisse. Et du coup, Hanna s’embellit. Quelque temps après, rabbi Mani se plaint de nouveau à rabbi Yits’hak et lui raconta qu’il n’est toujours pas satisfait de sa femme, car depuis qu’elle est belle, elle est orgueilleuse. Rabbi Yits’hak répondit : S’il en est ainsi, que Hanna redevienne laide. Et c’est ce qui advint (traité Ta’anit 23b).
 
Nous apprenons de cette histoire que rabbi Mani demeura satisfait de sa femme laide, que le Saint béni soit-Il sait ce qui est bien pour l’homme et que celui-ci doit croire que tout ce qu’HaChem fait pour lui est pour son bien. C’est la foi en la providence divine particulière. Celui qui acquiert une telle foi est sans cesse heureux de son lot, parce qu’il sait que ses manques proviennent de la providence divine particulière et qu’il s’agit de son bien éternel, selon la réparation (tikoun) et la perfection qui lui sont destinées et pour lesquelles il est venu en ce monde.
 
Par conséquent, on comprend qu’un couple possédant la foi, est heureux de son lot : le mari est satisfait de sa femme et la femme l’est de son mari – malgré tous leurs défauts – car ils savent que le Saint béni soit-Il veille sur eux et qu’Il leur a donné le meilleur conjoint, selon la réparation qu’ils doivent effectuer. En d’autres mots, c’est seulement à travers ces défauts, qu’ils peuvent accomplir leur mission dans ce monde.
 
En revanche, lorsqu’on est privé de la foi, les récriminations sont nombreuses ; la femme accuse son mari de toutes ses souffrances et le mari est rempli de reproches et de critiques envers sa femme tout en pensant qu’elle est la cause de ses souffrances, etc. Bien entendu, leur vie et celle de leurs enfants est insupportable et leur note tend à être nulle aux épreuves de la foi au foyer.
 
Il ressort que la subsistance, l’éducation des enfants, la joie, le bien, la Tora, etc., tout dépend de la paix du ménage et que tout tient à la foi.
 
Dehors !
 
Bien qu’il ne concerne pas la majorité des lecteurs, ce chapitre consacré à une certaine épreuve de la foi doit être lu car on y apprend de très importants principes pour la vie en général et la paix du ménage en particulier. Non seulement chaque couple marié doit connaître ces principes, mais ceux qui sont encore célibataires doivent les apprendre afin de se préparer à la vie conjugale.
 
Comme nous l’avons déjà dit, la plupart des épreuves de foi que l’homme doit subir ont lieu à la maison, et il est nécessaire de savoir que lorsque l’homme ne travaille pas sur lui-même pour les affronter avec la foi, il peut parvenir à des situations désespérées, comme celles que nous allons décrire.
 
Un phénomène grave existe dans notre génération, où la femme renvoie son mari de la maison et quelquefois utilise même un ordre d’expulsion légal dans ce but, etc. Il est évident qu’un tel phénomène ne se produit pas soudainement et qu’il est précédé de nombreuses frictions et disputes chez le couple. Si le couple travaillait sur la foi, il éviterait une telle situation et comprendrait depuis longtemps le message d’HaChem béni soit-Il et saurait ce qu’il doit réparer.
 
Le mari chassé de sa maison par sa femme, doit savoir que même s’il lui semble que cela soit injuste, tout est juste du point de vue du Saint béni soit-Il.
 
Qui l’expulse de sa maison, sinon HaChem, béni soit-Il ? S’il ne se conduit pas comme il convient et s’il cause un préjudice aux gens de sa maison et à lui-même, il est bien sûr préférable qu’il sorte de chez-lui et qu’il cesse d’être nuisible. Mais même s’il lui semble qu’il se comporte convenablement, le Créateur n’agit jamais pour rien et il y a certainement une raison pour son expulsion.
 
C’est pourquoi le mari doit utiliser les trois niveaux de la foi :
 
Le premier niveau de la foi consiste à dire : C’est la volonté d’HaChem. L’homme doit croire avec une foi parfaite qu’HaChem l’a expulsé de chez lui, sans s’égarer dans d’autres considérations, comme l’auto-culpabilité ou la culpabilisation des autres, des impulsions colériques, les idées de vengeance, la mortification, la pitié de soi-même, etc., qui sont l’indice d’un esprit borné (mo’hin dekatnout) et ne proviennent que d’un manque de foi. C’est parce qu’il renie la providence divine individuelle, qu’il s’accuse, se chagrine, se désespère, accuse les autres, comme son beau-père, sa belle-mère, tous ceux qui la soutiennent, ses amies divorcées qui l’encouragent à mettre fin à sa vie conjugale, les policiers qui acceptent ses plaintes cruelles (selon lui) ; le juge qui la protège, etc. S’il possédait la foi, il ne penserait qu’à une seule chose : c’est ainsi que se manifeste la volonté d’HaChem.
 
Le deuxième degré de la foi consiste à penser que tout est pour le bien. Il doit croire avec une foi parfaite qu’HaChem béni soit-Il l’a expulsé de chez-lui pour son bien et pour celui de sa femme et de ses enfants. Il est certain que c’est un grand bien de sauver quelqu’un du tourbillon où il se trouve, et de lui accorder un certain temps pour méditer et réparer ce qui est nécessaire. La réalité nous montre que ni lui ni sa femme ne réussirent à se corriger tout le temps qu’ils vivaient ensemble et il est clair que cet homme ne fait pas attention aux messages que le Créateur lui adresse à travers les plaintes de sa femme, que les disputes et les tensions qui remplissent leur vie ne l’éveillent pas, qu’il ne se conduit pas chez lui avec foi et que sa maison est pleine de conflits, de disputes et de peines. Bref, lui et sa femme se trouvent dans un imbroglio dont ils ne parviennent pas à se dépêtrer et puisqu’il est impossible de résoudre leur conflit sans les séparer, le Créateur du monde les sépare momentanément pour leur donner l’occasion de travailler sur eux-mêmes et éviter le divorce.
 
Puisque jeter une femme de chez-elle n’est pas conforme à la morale, d’autant plus lorsque des enfants en bas âge dépendent d’elle, HaChem béni soit-Il, pour son bien et pour le bien de tous ceux qui sont concernés, expulse le mari de la maison afin de lui donner ainsi qu’à sa femme le répit et le calme nécessaires à une introspection et à un examen de conscience, pour prendre conseil, comprendre et corriger leur vie ; ce qui est un bien considérable.
 
Le troisième degré de la foi consiste à demander ce qu’HaChem veut de lui. A présent que le mari est libéré de la tension nerveuse qui le rongeait à la maison, des frictions constantes avec la famille, des épreuves qui l’assaillaient et où s’associaient en général d’autres problèmes, comme les dettes, etc., il peut enfin travailler sur lui-même, reconnaître ses erreurs, chercher la racine du problème, comment aider les gens de sa maison, prier à ce sujet et réparer concrètement ce qu’il faut. De même, sa femme effectuera l’examen de conscience requis, ainsi qu’il est décrit ci-dessus. Et il est certain que s’ils se repentissent vraiment, Celui qui expulsa cet homme de sa maison, le Créateur béni soit-Il, l’autorisera à y entrer de nouveau.
 
Chacun apprendra de ce qui précède, combien il est important de régler ses problèmes au premier stade de leur développement et que la moindre entrave à la paix du ménage doit être traitée à sa racine, selon les trois degrés de la foi, sans attendre la terrible et douloureuse épreuve. Il est certain que si le mari s’éveille suffisamment tôt, il peut se repentir sans avoir à sortir de chez lui et s’épargner, ainsi que pour sa femme et ses enfants, du chagrin et des dommages spirituels.
 
À suivre…

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