Le ‘Omer et Lag ba’Omer : c’est quoi ?
La Tora ne donne pas de raison spécifique pour laquelle nous devons compter le 'Omer. Au fils des siècles, nos Sages ont citées plusieurs explications pour ce commandement.
Qu’est ce que le ‘Omer ?
Le ‘omer est une mesure d’orge. Aux temps bibliques, le deuxième jour de Pessa’h (la Pâques juive), il existait une mitsva qui consistait à amener la quantité d’un ‘omer d’orge au Temple de Jérusalem. Cette orge était une offrande que les juifs offraient à D.ieu. Cinquante jours plus tard – le jour de Chavou’oth – il y avait une mitsva d’amener la première offrande de la nouvelle moisson de blé.
Il y a sept semaines (49 jours) entre le deuxième jour de Pessa’h (le jour où le ‘omer était offert à l’époque du Temple de Jérusalem) et Chavou’oth (la moisson de blé). La période de ces sept semaines est appelée “le Décompte du ‘Omer ” (“la Séfirath Ha’Omer”). La raison fondamentale pour laquelle nous comptons le ‘Omer est que la Tora nous demande de compter les jours entre le deuxième jour de Pessa’h et Chavou’oth.
“Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert le ‘Omer du balancement, sept semaines qui doivent être entières. Vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez à l’Éternel une oblation nouvelle. De vos habitations, vous apporterez deux pains destinés au balancement, qui seront faits de deux dixièmes de farine fine et cuits à pâte levée : ce seront des prémices pour l’Éternel…Vous célèbrerez ce même jour : ce sera pour vous une convocation sainte.” (Vayiqra 23:15-21)
La Tora ne donne pas de raison spécifique pour laquelle nous devons compter le ‘Omer. Au fils des siècles, nos Sages ont citées plusieurs explications pour ce commandement biblique. Dans la Bible, la fête de Chavou’oth est présentée comme une fête agricole. Selon certains commentateurs, il fallait compter les jours à partir du deuxième jour de Pessa’h – lorsque l’offrande du ‘Omer était apportée (la gerbe de blé) – jusqu’au jour où la moisson de blé nous permettait d’amener une nouvelle offrande : celle du nouveau grain.
Dans la Bible, il n’existe pas de date fixe pour célébrer Chavou’oth. Plutôt, ce jour est défini comme étant la célébration de la conclusion du décompte du ‘Omer. C’est le décompte qui nous apprend le jour où nous devons célébrer Chavou’oth.
Plus tard, Chavou’oth devint une célébration de notre acceptation de la Tora au Mont Sinaï. On dit que les juifs avaient compté les jours – depuis leur libération de leur état d’esclaves en Égypte – jusqu’au jour où ils reçurent la Tora au Mont Sinaï. Lorsque nous comptons le ‘Omer, nous anticipons la célébration du jour où nous reçûmes la Tora – à Chavou’oth – de la même façon que les juifs qui étaient sortis d’Égypte anticipèrent le don de la Tora.
Selon certaines autorités, le ‘Omer lie Pessa’h et Chavou’oth. Même si Pessa’h représente notre libération de l’esclavage égyptien de Pharaon, il faut admettre que nous furent entièrement libres seulement le jour où nous reçurent les règles et les lois de la Tora. C’est à compter de ce jour-là que nous devînmes les serviteurs de D-ieu. Ainsi, il est possible de dire qu’à Pâques, D-ieu nous offrit la liberté et que la raison de cette liberté nous fut communiquée à Chavou’oth.
Selon la kabbale – le mysticisme juif – nous comptons le ‘Omer parce que chaque jour du décompte représente une ascension de l’un des quarante neuf niveaux d’impureté, lorsque nous étions des esclaves en Égypte. C’est seulement après ces 49 jours d’ascension que les juifs méritèrent de recevoir la Tora.
À l’époque de la révolte de Bar Kokhba contre les romains, une catastrophe eut lieu. Le fameux Rabbi ‘Aqiva perdit ses 24 000 étudiants ; tous moururent pendant la période de sept semaines qui sépare Pessa’h et Chavou’oth. Au fil des siècles, le peuple juif vécut de nombreuses tragédies (massacres, pogroms…) pendant cette période de l’année. Afin de commémorer ces tragédies, il est devenu habituel d’observer une période de demi-deuil pendant le décompte du ‘Omer. Ainsi, les cérémonies de mariage ne peuvent avoir lieu, les festivités publiques sont mises à plus tard, la musique n’est pas écoutée, les cheveux ne sont pas coupés…
À propos de Lag Ba’Omer
En hébreu, le mot “lag” (composé des lettres lamed et guimel) signifie trente-trois (la lettre “lamed” possède une valeur numérique égale à trente et la lettre “guimel” est égale à trois). Le 33ième jour du décompte du ‘Omer (Lag Ba’Omer), nous nous arrêtons de marquer les signes de deuil.
Dans l’histoire juive, deux évènements importants ont conduit à la célébration de la fête de Lag Ba’Omer.
Le 33ième jour du ‘Omer, la plaie qui avait tué tant d’élèves de Rabbi ‘Aqiva stoppa. En même temps, Rabbi ‘Aqiva commença à révéler la lumière de la Tora à de nouveaux élèves. Parmi ceux-ci, se trouvait Rabbi Chim’on bar Yo’haï.
Également, le 33ième jour du ‘Omer, Rabbi Chim’on bar Yo’haï – l’auteur de l’ouvrage essentiel de kabbale : le Zohar – décéda. Sa mort est une célébration car le jour de sa mort, il révéla la lumière de la Tora à ses élèves.
Le jour de Lag Ba’Omer est une demi-fête ; c’est pour cela qu’à partir de ce jour les signes de deuil sont interrompus.
De nombreuses personnes célèbrent Lag Ba’Omer en allumant de grands feux de camp. Ces feux sont le symbole de la lumière de la Tora qui fut révélée par Rachbi (Rabbi Chim’on bar Yo’haï). Le mot “Zohar” signifie “lumière”.
En Israël, plusieurs centaines de milliers de personnes se rendent sur la tombe de Rabbi Chim’on bar Yo’haï, dans la ville de Méron. Parmi les innombrables festivités qui se déroulent à Lag Ba’Omer à Méron, il est habituel de couper – pour la première fois – les cheveux des garçonnets qui ont atteint l’âge de trois ans.
Il n’est pas rare de voir les enfants d’école jouer à l’aide d’arcs et de flèches le jour de Lag Ba’Omer. Ce jeu commémore les activités guerrières des élèves de Rabbi ‘Aqiva, à l’époque de Bar Kokhba, contre les romains. De plus, les kabbalistes associent les arcs et les flèches avec l’arc-en-ciel, qui est un symbole de la rédemption.
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