Un chandelier vivant

Si le chandelier du Temple possédait sept branches, chaque personne juive possède sept ouvertures : les deux ouvertures des oreilles, du nez, des yeux et celle de la bouche…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

16 tichré 5770 – 4 octobre 2009

La fête de Soukoth (des cabanes) que nous célébrons cette semaine nous offre – comme chaque année – l’opportunité de réaliser une mitswa particulière : celle de construire et de vivre dans la souka. Même si nous ne le sentons pas, la sainteté qui règne dans la souka est extrêmement élevée. Ceci place cette cabane fragile et provisoire dans une catégorie à part : celle des chances uniques que nous avons de nous rapprocher à grands pas de D-ieu, en faisant le minimum d’efforts.
 
Une cabane et un chandelier
 
Dans nos écrits saints, la souka est comparée à la ménora (chandelier) qui se dressait dans le Temple de Jérusalem. La particularité de la ménora était de posséder sept branches (voir illustration à droite). La lumière qu’apportait ce chandelier était unique : elle éclairait l’endroit le plus saint du Temple, à quelques mètres de l’endroit où reposaient les Tables de la Loi que Moché avait reçues de D-ieu sur le Mont Sinaï.
 
Nos Sages nous ont appris que chaque personne juive est l’équivalent d’une ménora. La sainteté de cet objet – dont le Kohen (prêtre) était chargé d’allumer les lumières chaque jour – est liée à celle de l’âme juive. Dans les deux cas, existe l’obligation de rester éloigné de toute forme d’impureté et de propager la lumière de la Tora.
 
Le lien entre la ménora et le peuple juif n’est pas anodin. Si Hachem nous a appelés “la lumière des nations” (Isaïe, 42 :6), ce n’est que pour mettre l’accent sur notre devoir de suivre les Commandements divins. En l’absence de ce lien, notre lumière est celle du mensonge et de l’orgueil. C’est dans cette situation que les peuples du monde nous reprochent cette appellation aux aspects de vantardise. Cependant, si nous restons collés à Hachem, notre lumière est chargée d’une telle sainteté qu’aucun ennemi ne peut nous atteindre.
 
La sainteté de la souka – ajoutée à celle de notre âme – doit nous motiver à tenir le rang que le Créateur nous a confié. Loin de devoir être le Saint de notre génération, nous devons plutôt surveiller toutes les formes d’impureté qui pourraient entrer en nous, comme les prêtres devaient s’assurer que la ménora ne devienne pas impure en touchant une matière interdite.
 
Un chandelier vivant
 
Si le peuple juif est comparé à une lumière, c’est sans doute parce que la lumière de notre âme est forte. Nous l’avons sans doute oublié depuis longtemps et la situation du monde dans lequel nous vivons ne nous aide certainement pas à nous en souvenir. Malgré tout, la comparaison entre la ménora et chaque personne juive va au-delà du simple exercice stylistique.
 
Si le chandelier du Temple possédait sept branches, chaque personne juive possède sept ouvertures qui en sont l’équivalent : les deux ouvertures des oreilles, les deux du nez, les deux des yeux et celle de la bouche. Ce sont ces sept ouvertures qui nous permettent d’être comparés à une ménora vivante.
 
Le degré de protection du chandelier saint était élevé et tel doit l’être le nôtre pour rester purs. Si nous voulons accomplir la mitswa de la souka de la façon la plus belle, nous devons “éclairer” spirituellement l’endroit dans lequel nous sommes censés vivre pendant une semaine. Voici la façon d’y parvenir :
 
– Les deux oreilles : aucune forme d’impureté ne doit entrer par nos oreilles. Nos devons nous tenir éloignés des discours médisants et des propos qui ne servent à rien, si ce n’est qu’à blesser moralement les autres. Également, le type de musique que nous écoutons est important. Si Guns N’Roses vous fait remuer les pieds, il n’est pas certain que votre âme apprécie autant. Plutôt, nos oreilles devraient nous servir à écouter les paroles saintes de nos Sages.
 
– Le nez : symbole de la crainte du Ciel – “respirant ainsi la crainte de D-ieu…” (Isaïe 11 :3) – le nez doit représenter notre volonté de “respirer” l’amour de D-ieu et de nous tenir éloignés de odeurs nauséabondes des désirs malsains de ce monde.
 
– Les yeux : véritable danger, nous devons essayer de les contrôler afin de ne pas regarder ce que nous ne devons pas (à ce sujet, nous vous suggérons de lire l’article du Rav Shalom Arush, chelita : “Le regard : attention danger !”). Dans ce cas également, nous serons payés en retour des efforts que nous faisons pour rester saints. Si la vue peut nous servir à nous inspirer spirituellement, elle peut également nous servir à nous éloigner à grands pas du Divin, que D-ieu nous préserve.
 
– La bouche : si nous parvenons à ne pas laisser sortir de mensonges de notre bouche, nous garderons pure cette ouverture que nous utilisons souvent. Un mensonge est un mensonge et il existe très peu de situations où il est autorisé de mentir. Dans tous les cas, il est certainement interdit de mentir en vue d’obtenir un profit potentiel, pou augmenter notre gloire, pour obtenir un avantage quelconque…
 
En travaillant sur nous-mêmes et en rendant nos sept ouvertures pures, nous montrons à Hachem la direction dans laquelle nous désirons aller. Peu importe si nous chutons et si nous commettons des fautes : le Créateur connaît mieux que quiconque le fond de nos pensées et il nous pardonnera les fautes que nous ne désirons pas faire.
 
Ainsi, lorsque nous entrons dans la souka, nous pouvons rayonner de notre volonté de bien faire et avec nous, entre la lumière de notre ménora. À l’image du grand prêtre qui allumait le chandelier du Temple, chaque minute passée dans la souka éclaire notre âme. La lumière spirituelle que D-ieu met à notre disposition est disponible pour toutes les personnes de bonne volonté. Nous aurions bien tort de ne pas nous brancher.     
 
 
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