Avoir confiance aux lendemains

“Ma chère femme ! Je te procurerai bientôt tout ce que tu m'as demandé ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'acheter tout ce dont tu as besoin...”

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 08.11.21

Souvent, nous pensons que si nous accédons aux demandes de notre entourage et que nous achetons immédiatement aux membres de notre famille ce qu'ils nous ont demandé, nous éviterons les disputes. Pourtant, c'est exactement l'inverse qui est vrai.

Certes, si nous répondons de suite aux demandes de tout le monde, nous satisfaisons régulièrement notre petit monde. À première vue, cela nous permet d'économiser les disputes liées aux demandes incessantes. Cependant, lorsque la famille entière commence à sentir la pression des paiements mensuels qu'il faut effectuer pour rembourser l'argent emprunté, les disputes et les querelles entrent en même temps dans notre foyer.
 
La situation est très différente pour la personne qui suit notre conseil merveilleux du carnet de notes [consulter l'article précédent]. Ainsi que nous l'avons déjà expliqué, c'est dans ce carnet qu'il faut inscrire les dettes que nous avons envers les membres de notre famille. Ceci permet d'éviter bien des disputes et des discussions sans fin.
 
Dans ce type de situations, voici ce qu'il faut réciter :
 
“Merci Hachem ; je possède tel montant d'argent et ma famille – ainsi que moi-même – vivons en tenant compte de ce que Tu donnes. D'autre part, pour ce qui nous manque, je prierai et demanderai au Maître du monde de remplir ce manque. En attendant, je me satisferai de ce que nous possédons et je serai heureux de mon sort.”
 
“En fin de compte, je ne suis qu'un secrétaire au service d'Hachem. Ainsi, au lieu d'endurer les souffrances terribles des personnes qui personnes qui sont endettées, il est préférable que j'endure ces manques. En même temps, je m'efforcerai d'améliorer le trait de caractère qui consiste à ‘être heureux de son lot.’ Cela me permettra d'amener la joie dans ma maison et… de ne plus sentir de manque.”
 
Voici ce qui est également bon de se dire à soi-même :
 
“J'ai inscrit dans mon carnet les sommes d'argent que je dois aux membres de ma famille. En même temps, je me renforcerai dans ma volonté de multiplier mes prières et de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour faire face à mes responsabilités. Je suis confiant en l'aide d'Hachem et en Sa volonté de remplir les besoins de ma femme et de mes enfants.”
 
“Ceci est certainement la volonté de D-ieu : m'entendre prononcer des prières pour chaque chose qui me manque. Je sais qu'Hachem comblera mes besoins. De plus, je sais que c'est seulement pour ce plaisir particulier que le Maître du monde a créé le monde.”
 
“De fait, il est évident que tout est possible pour D-ieu et qu'Il peut répondre à mes demandes en un clin d'œil. Pour le Créateur, il est simple de répondre à mes prières et nul besoin d'attendre. Ceci est la vérité et rien d'autre ! Cette façon de penser et d'agir est la seule qui soit adéquate pour vivre sous la protection d'Hachem.”
 
“Afin de ne sentir aucun manque, je lirai et j'étudierai le livre 'Le jardin de la foi.' Grâce à cela, je mériterai d'avoir l'émouna (la foi) en la Providence divine précise et dont j'ai exactement besoin. D-ieu désire que telle soit ma vie. Je travaillerai mon émouna jusqu'au moment où je serai – ainsi que les membres de ma famille – toujours heureux de mon lot.”
 
Ainsi que nous l'avons déjà dit – et nous n'insisterons jamais suffisamment sur ce sujet – s'il est interdit de mettre la charrue devant les bœufs et de devenir endettés sous le prétexte d'acheter tout ce que nous voulons tout de suite, cela ne signifie pas qu'il faille ne pas faire face à nos responsabilités.
 
C'est pour cela qu'il ne faut pas utiliser notre carnet de dettes comme une excuse pour diminuer nos dettes et refuser de répondre aux demandes de notre femme. Si nous agissons de la sorte, nous faisons preuve d'une terrible carence morale évidente. De plus, cela montrerait que nous ne respectons pas les contrats de la kétouba, c'est-à-dire notre contrat de mariage.
 
Nous avons déjà dit que lorsqu'un homme fait preuve de cette négligence – en prétextant : “Je suis obligé d'agir ainsi !” – il démontre qu'il n'a pas d'éthique. Ceci est encore plus vrai lorsqu'un homme s'adresse de la sorte à sa femme. À ses yeux, celle-ci doit être le plus important de ses créditeurs. Ne possède-t-il pas – selon les termes de la kétouba – des obligations financières envers sa conjointe ?
 
Ce que nous avons dit jusqu'à présent doit servir à chaque mari de travailler sur lui-même et à le renforcer dans sa détermination à ne pas faire de dettes. Cependant, à sa propre femme, il n'est pas possible de parler de la sorte. Vis-à-vis d'elle, il est obligé d'être joyeux et de l'encourager chaque jour.
 
Voici ce qu'un mari doit dire à sa femme : “Ma chère femme ! Je te procurerai bientôt tout ce que tu m'as demandé ! Je ne resterai pas silencieux avant d'avoir réalisé cela, ni me reposerai. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'acheter tout ce dont tu as besoin. Je remplirai toutes tes demandes et je paierai tout qui est nécessaire à cette fin.”
 
Ceci ressemble à la vie du grand Rabbi 'Aqiva. De fait, au début de sa vie, il vivait dans une pauvreté totale. Il ne possédait même pas un toit décent sous lequel il aurait pu s'abriter. Rabbi 'Aqiva et sa femme dormaient dans une grange, en se couvrant de paille pendant la nuit. Le matin, si de la paille s'était emmêlée dans les cheveux de sa femme, il l'enlevait patiemment.
 
Rabbi 'Aqiva savait lui parler avec beaucoup d'amour et utiliser les mots qu'il fallait pour l'encourager et la réconforter. Il la rassurait en lui disant qu'un jour, ils deviendraient riches et qu'il lui achèterait un bijou en or dont le nom était : la “Jérusalem en or.” Grâce au mérite qu'il acquit en honorant sa femme de la sorte, il devint un des plus grands Sages du peuple d'Israël. C'est Rabbi 'Aqiva lui-même qui reconnut ce fait : tout ce qu'il avait mérité était dû à sa femme.
 
Grâce au respect qu'il avait toujours montré à sa femme, il reçut un esprit unique et une bénédiction pour son étude. Également, il mérita de devenir véritablement riche, tel qu'il est écrit dans la Guémara (Nédarim 50.)
 
 
À suivre…