Les leaders

L'une des raisons pour lesquelles l'histoire est si difficile à comprendre est qu'apparemment tout le monde a fait quelque chose de très discutable.

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Posté sur 15.12.22

La paracha de cette semaine est l’une des plus tragiques de toute la Torah. Les désaccords et les dissensions entre les fils de Jacob sont si difficiles à comprendre… Pour de nombreuses sources, les frères étaient de grands tzaddikim, mais ce fait n’est pas mis en évidence dans une histoire qui semble être une simple jalousie et haine entre frères.

L’une des raisons pour lesquelles l’histoire est si difficile à comprendre est qu’apparemment tout le monde a fait quelque chose de très discutable. Pourquoi Jacob a-t-il montré un tel favoritisme envers Yossef ? Pourquoi l’a-t-il distingué en lui faisant un vêtement spécial ? Le verset nous dit que Yossef avait l’habitude de “moucharder” à Jacob sur les frères. Pourquoi as-tu fait ça? De plus, pourquoi Yossef a-t-il trouvé nécessaire de raconter ses rêves aux frères alors que la jalousie et les frictions allaient en découlaient ? Enfin, est-il possible de comprendre la vente de Yosef par les frères ?

En nous basant sur les paroles du grand Netivot Shalom, le rabbin Noach Shalom Berezovsky ztz”l (1911-2000), nous tenterons de comprendre cette histoire difficile.

Chaque personne dans ce monde a reçu un talent et un potentiel uniques par Hachem. Chacun de nous est tenu de développer au maximum ces qualités, d’abord sur le plan personnel, puis de les utiliser pour révéler la bonté de D.ieu sur terre. Si une personne ne parvient pas à développer ses capacités particulières, même si elle n’a commis aucune transgression, il est possible qu’elle n’ait pas rempli sa mission spéciale dans ce monde. Le monde est rempli de personnes confrontées au même défi de développer leur grandeur personnelle. Notre responsabilité, en plus de développer nos propres capacités uniques, est d’aider les autres à développer les leurs également. Ensuite, nous devons tous travailler pour unifier nos forces individuelles afin de créer un monde de bénédiction et de sainteté.

La question qui se pose est de savoir si, dans cette synthèse de talents, il y a des qualités et des individus qui méritent un traitement préférentiel. Y a-t-il des « chefs d’orchestre » et des « premiers violonistes » par opposition aux « deuxièmes violons » dans la tapisserie complexe que nous appelons le « monde » ? Outre la question théorique, il y a aussi des questions pratiques. A supposer qu’il y ait des “premiers” et des “seconds” violons, la manière dont ces différences s’effectuent est très délicate. Les subtilités s’adressent autant aux aspirants “leaders”, ceux surtout dotés de dons indispensables à l’amélioration collective de la communauté, qu’aux “followers”, ceux nombreux qui ont besoin de se perfectionner en apportant leurs talents tout en se soumettant aux “leaders”. ”. Une partie de l’équilibre délicat réside dans le fait que les «leaders» doivent humblement offrir leurs talents à la communauté au sens large sans attendre d’acceptation, encore moins d’honneur ou de gloire, tandis que les «suiveurs» doivent être prêts à devenir des «seconds» de ceux qui possèdent. ces pouvoirs plus universels. Ce concept de “leadership” n’est pas une question de charisme ou de contrôle, mais de bien combiner les individus et les capacités pour réaliser la meilleure unité communautaire. Dans le cas du peuple juif, faire fonctionner les différents éléments en harmonie peut faire toute la différence quant à savoir si nous méritons ou non d’être un conduit pour apporter la lumière divine. Ce concept de “leadership” n’est pas une question de charisme ou de contrôle, mais de bien combiner les individus et les capacités pour réaliser la meilleure unité communautaire. Dans le cas du peuple juif, faire fonctionner les différents éléments en harmonie peut faire toute la différence quant à savoir si nous méritons ou non d’être un conduit pour la lumière divine. Dans le cas du peuple juif, faire fonctionner les différents éléments en harmonie peut faire toute la différence quant à savoir si nous méritons ou non d’être un conduit pour la lumière divine.

C’est ce qui s’est passé avec Jacob et les frères. Jacob, en montrant une considération particulière pour Yossef, essayait d’enseigner aux autres frères que Yossef possédait une qualité unique qui était primordiale pour le perfectionnement du peuple juif. Yossef représentait une qualité appelée “Yesod”, qui signifie littéralement “fondation”. Bien que ce concept soit un peu compliqué, en un mot, il consiste en la capacité de contrôler et de diriger ses passions physiques et ses désirs vers le service Divin. La suprématie du spirituel sur le physique n’est possible que grâce à cette qualité. C’était la signification du manteau de Yossef : qu’il représentait le manteau du leadership spirituel. Les frères devaient comprendre que leur service divin ne réussirait que s’ils étaient capables de soumettre leurs talents à Yossef.

C’était aussi l’intention de Yossef en racontant ses rêves à ses frères (en plus d’aller faire des rapports négatifs à Jacob). Il a également compris que la qualité qu’HaChem lui avait assignée, était une qualité première et essentielle pour l’élaboration du peuple juif. La nature transcendante de ses qualités particulières reflétait à la fois le domaine spirituel (le soleil, la lune et les étoiles s’inclinaient devant lui) et physique (les onze gerbes s’inclinaient devant lui). Ses intentions étaient pures, et pourtant son approche apparemment condescendante a suscité jalousie et haine.

Quelle a été la réponse des frères à la lumière de l’explication ci-dessus ? Le verset nous dit qu’ils sont allés paître les brebis de Jacob loin de son camp. Dans la phrase “les frères sont allés garder les moutons”, il y a quelques petits points qui se trouvent au-dessus d’un des mots du rouleau de la Torah. Le Midrash, cité par Rachi, nous dit que la signification de ces points est que leurs intentions n’étaient pas tant “de faire paître les moutons” que “de se faire repaître”. Que signifie cette expression inhabituelle ? Netivot Shalom explique qu’en raison du favoritisme montré à Yossef, ils ont estimé que leur service Divin individuel était entravé. Ils ont estimé que la séparation était essentielle pour développer pleinement leurs qualités uniques dans leur propre service à HaChem.

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