Le Seder de la vie

Le premier soir de Pessah' s'appelle «Leil Haseder», une soirée ou il y a beaucoup de coutumes établies par nos sages, qui sont l'organisation de la vie

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 21.03.23

Le premier soir de Pessah’ s’appelle « Leil HaSeder », littéralement la soirée « de l’ordre », où beaucoup de coutumes ont été instaurées par nos sages. Ces coutumes viennent reflèter l’organisation de notre vie et sont une grande morale pour notre vie au quotidien.

Lors de cette soirée, qui ne revient qu’une seule fois par an, il important d’arriver avec ce qu’on appelle au  « Moh’in Deguadlout » c’est-à-dire avec un esprit large, plus exactement avec une grande foi car peu importe comment D.ieu conduit notre vie et de quelle façon Il la dirige, tout est pour notre bien.

Prévision

Après tous les préparatifs de la fête : le nettoyage, les courses, etc., nous arrivons à cette soirée avec la volonté que tout se passe dans « l’ordre » prévu. Mais parfois, on se rend compte qu’on a oublié de faire ou d’acheter quelque chose, ou une chose inattendue se produit. Nous faisons alors face à une épreuve de foi, une épreuve qui vient de D.ieu et qui est pour notre bien ; et qui vient nous rappeler que c’est exactement de cette façon qu’HaChem souhaite diriger notre « séder, l’ordre de la vie ». Rien ne sert de s’énerver ou d’accuser quiconque, nous devons simplement affirmer : « Tout vient de D.ieu et est pour le bien ».

C’est comme cela pour tout dans la vie : nous faisons des prévisions, et parfois à notre grande surprise, le programme change complétement et tout l’ordre de nos pensées sont chamboulées ou s’annulent complétement… Ceci ne survient que pour renforcer notre foi quant au fait que tout vient de D.ieu et que tout est pour notre bien.

C’est pourquoi, quel que soit les prévisions que l’homme fait dans sa vie, il pensera dans son cœur : « J’ai tout organisé comme cela et si HaChem Le veut, cela se passera ainsi mais si HaChem ne Le veut pas, j’annule ma volonté devant Sa volonté, et surtout je reste joyeux et reçois avec foi tout ce qui arrive ».

Le Seder de Pessa’h

Nos sages nous ont organisé la soirée du Seder selon les coutumes qu’elle contient : Kadech, Oureh’ats etc., qui viennent nous apprendre l’ordre important dans lequel nous devons servir D.ieu :

Kadech : le Kidouch, sanctification sur le vin

C’est le concept de « Assé Tov » faire le bien, il s’agit là d’augmenter la sainteté, avec des prières et la Yirat Chamaim, la crainte du Ciel.

Oureh’ats : purification des mains sans bénédiction

C’est ici le concept de « Sour Mera », s’éloigner du mal. En se lavant les mains, on se rend propre de tout mal.

Ainsi en commençant par « Kadech » on augmente la sainteté et la Yirat Chamaim, et par ce biais, on peut s’éloigner du mal. De plus, se laver les mains, correspond au concept de Téchouva, car c’est à l’homme qu’il revient de se nettoyer de ses fautes et de revenir complétement vers D.ieu.

Karpass : on prend le céleri et on le trempe dans les eaux salées en faisant la bénédiction ”Boré péri Ha-Adama”

Le Karpass est une préparation au Maror (herbes amères), car c’est par la bénédiction sur le Karpass, qu’on pensera à se rendre quitte de la bénédiction sur le Maror. Et qu’est-ce que le Maror ? C’est toute la partie amère de la vie de chacun, c’est chaque petite épreuve qui nous arrive telles que les épreuves de parnassa, de santé, dans le couple ou l’éducation des enfants, etc. Et on doit être prêt à les recevoir avec foi. Comment mériter cela ? Cela n’est possible seulement grâce une préparation qui consiste à étudier et à prier pour avoir la foi en écoutant des CD ou lisant des livres sur la Emouna (comme ”Le Jardin de la Foi”). Il faut multiplier les prières vers le Créateur afin qu’il nous fasse mériter d’avoir la foi. C’est ainsi que l’homme se prépara et sera fort et solide en cas de malheur inattendu, à D.ieu ne plaise. Il sera alors prêt à tout accepter avec amour et joie, sans pleurnicher, se plaindre et sans repousser les malheurs dont le seul but est de l’élever.

Yah’ats : on coupe la Matsa en deux et on cache le gros morceau pour l’Afikoman.

Certaines communautés ont l’habitude de dire, notamment dans la coutume juive marocaine : « De même que l’on coupe la Matsa, de même D.ieu ouvre la mer aux enfants d’Israël », et il est dit dans le traité de Pessah’im : « Obtenir la parnassa pour l’homme est aussi difficile qu’obtenir l’ouverture de la mer ». Ceci fait référence au fait qu’il revient à chacun de se renforcer dans la confiance en D.ieu surtout au sujet de la parnassa, afin de savoir que D.ieu nourrit et subvient à tout besoin. C’est avec la confiance en D.ieu que l’on crée le réceptacle pour recevoir la parnassa avec abondance.

Maguid : lecture de la Hagadah

Pendant la lecture de la Hagadah on raconte les miracles que D.ieu a fait au peuple d’Israël lors de la sortie d’Egypte, mais l’essentiel du devoir du récit de la Hagadah est de raconter ses propres miracles, ceux que D.ieu a fait pour chacun de nous, sa propre délivrance, car chacun possède lui-même une histoire remplie de miracles, aussi bien spirituellement que matériellement. Et par la prise de conscience de ses propres miracles, l’homme se renforcera, regardera les bons côtés de sa vie et pourra se réjouir de sa part et louer D.ieu. Le Maguid fait aussi allusion à l’étude de la sainte Torah qui est une condition obligatoire de notre vie sur terre.

Rah’tsa : sanctification des mains pour le repas avec bénédiction

Ceci représente le concept de propreté après la propreté, car on se relave les mains. Cela fait référence au concept de Téchouva sur la première Téchouva comme l’explique Rabbi Na’hman dans le Likouté Moharan.

Motsi-Matsa : la Mitsva de manger la Matsa

Cela fait allusion aux Zivouguim et à la vie de couple. On retrouve le concept de Motsi-Matsa de manière opposé dans nos saints textes. Comme il est écrit: « Matsa Icha, Matsa Tov», qui a trouvé une femme distinguée, a trouvé le bonheur »(Michlei 18,22). Et « Motse ani mar mimavet et ha-icha », ce que j’ai trouvé de plus amer que la mort, c’est la femme » (Kohelet 7,26) Ceci renvoie à l’importance du travail quotidien pour maintenir la paix conjugale et selon cela on méritera « Matsa ou Motse ». Et c’est seulement avec la foi qu’il est possible de vivre avec sérénité dans le foyer.

Maror : on prend un Kazait de laitue amère, on récite la bénédiction dessus puis on la mange

Le Maror est l’une des étapes essentielles du Séder. Les herbes amères que nous consommons représentent l’amertume et tous les échecs et épreuves d’un homme. C’est chaque petite épreuve qui nous arrive telles que les épreuves de parnassa, de santé, dans le couple ou l’éducation des enfants, etc., que l’on doit être prêt à recevoir avec foi. A chaque individu revient une part d’amertume qu’il doit maintenant recevoir avec joie en bénissant les herbes amères. Car lorsqu’on reçoit cette amertume avec joie et qu’on se sanctifie avec foi, cela adoucit toutes les amertumes.

Koreh’ : on prend un Kazait de Matsa et de Maror, on les rassemble en forme de sandwich puis on les mange avec le ‘Harosset

Cela représente le fait de « manger l’amertume » c’est-à-dire d’accepter les malheurs et les difficultés avec amour. Lorsque l’on sait « manger » l’amertume c’est-à-dire la recevoir comme elle est, alors l’allégement et la délivrance arrivent, et le jugement s’adoucit avec miséricorde.

Choulh’an oreh : on met la table et on mange avec appétit

Après avoir mérité de recevoir les herbes amères, c’est-à-dire les épreuves et les malheurs avec foi, l’homme mérite une grande atténuation des décrets et le repas royal dans ce monde ci et dans le monde à venir car la vie de celui qui vit avec foi est extraordinaire.

Tsafoun : on mange le Kazait de Matsa de l’Afikoman, après quoi il est interdit de manger quoi que ce soit d’autre.

Le goût de cette Matsa représente la sagesse de la foi, elle est consommée en dernier lieu afin que l’on garde toute la nuit (l’obscurité représentant les épreuves dans ce monde ci), le délicieux goût de la foi.

Bareh’ : on récite la bénédiction sur le repas

C’est à l’homme que revient le fait de toujours bénir D.ieu ! Et la plus grande bénédiction est de savoir bénir sur le bien comme sur « le mal », car tout ce que D.ieu fait est pour le bien !

Hallel : récitation de louanges à D.ieu

C’est également à l’homme qu’il revient de toujours louanger et remercier HaChem.

Nirtsa : chants et louanges

Si l’homme mérite de passer cette vie dans l’ordre des choses citées, alors D.ieu recevra son service divin et sa Techouva.

Voilà le Seder de la vie, l’ordre éternel et véritable du service divin avec prières et foi.

Que ce soit la volonté du Créateur du monde, que tous nous méritions d’être protégés du ‘Hamets à Pessa’h, spirituel et matériel, et que l’on sorte de l’exil vers la délivrance, la délivrance complète de nos jours, Amen !

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