Définir votre objectif

Pessa’h est l’un des événements les plus marquants de la vie juive. Il nécessite d’énorme préparation pour aboutir à une nuit spéciale, riche en mitsvot. Cette nuit façonne le cœur du Juif croyant.

Chaque parent sérieux encourage les enfants avec des prix et des cadeaux pour garder les enfants reliés à l’histoire de notre peuple.

Mais avant tous les préparatifs il faut définir l’objectif !

Le récit de la sortie d’Egypte ne se limite pas à la connaissance ni même à l’expérience.

Avant la nuit du Seder, vous devez vous fixer l’Objectif : inculquer la foi et terminer cette nuit avec encore plus de foi !

Le mot « Foi » est un très grand mot, et nous devons définir exactement ce que nous voulons dans les détails.

La majeure partie du monde a foi en l’existence de D.ieu mais nous parlons là de vivre la foi !

La foi s’exprime dans notre quotidien par la prière, la confiance et l’attente du salut.

Si nous parlons aux enfants des miracles et du salut comme des histoires du passé et de l’histoire juive, nous avons largement manqué le message. L’intérêt est de vivre tous ces miracles ici et maintenant, car “à chaque génération, un homme doit se voir comme s’il sortait d’Egypte”.

Car chaque génération a ses « Égyptes ». La sortie d’Égypte n’est pas seulement une histoire ancienne mais une rédemption qui se renouvelle à chaque instant pour chaque “exil “de la vie.

Le but de la nuit du Seder est que la foi, la confiance et l’attente de la rédemption soient quelque chose de tangible dans notre vie et celle de nos enfants.

En ces jours de peur et de guerre, nos enfants ressentent la tristesse du peuple d’Israël. La nuit du Seder est l’occasion de donner une réponse de foi aux problèmes de la vie. Cela s’appelle relier la foi et la sortie d’Égypte.

« Se mettre dans la tête » de nos ancêtres

Donnons vie à une histoire familière et soulignons le message de foi qu’elle contient.

Imaginez la plaie des premiers-nés : les juifs mangent l’agneau pascale en famille. Soudain, ils entendent des cris horribles dans toute l’Egypte. Instinctivement ils veulent sortir voir ce qui se passe, mais D.ieu leur dit : « Ne sortez pas de vos demeures », avec le sang sur la porte, vous serez protégé ». Il faut beaucoup de confiance en D.ieu pour rester paisiblement à la maison et continuer à manger alors que tout tremble autour.

Réalisez-vous l’énorme épreuve à laquelle ils étaient confrontés ?

En fait pour bien raconter la sortie d’Egypte, il faut se mettre dans le contexte et dans la “peau” de nos ancêtres c’est alors qu’il devient possible de revivre leurs sentiments.

Et de nos jours aussi…

Imaginez l’immense peur éprouvée par nos frères et sœurs lors du terrible massacre du 7 octobre. Quand les Cieux ont permis le massacre et que toutes les rues tranquilles se sont transformées en sang et en feu…

Le soir du Seder, nous devons alors nous appuyer sur cette même foi, et inculquer à nos enfants, cette merveilleuse confiance « Qu’à tes côtés, il en tombe mille, dix mille à ta droite : toi, le mal ne t’atteindra point ».

Protection garantie

Tout le but de revivre l’histoire de la sortie d’Egypte c’est de ressentir ces sentiments difficiles et y ancrer la foi, car la foi est le support qui éclaire la Haggada. Comme il est écrit : “ils ont raconté durant toute la nuit”. Le mot nuit ici nous renvoie aux ténèbres de la vie qui ne peuvent être éclairées que par la lumière de la foi. Cette confiance entraine une vraie protection. C’est pourquoi la nuit du Seder est remplie de foi et de confiance.

C’est une nuit de protection contre le mal, comme expliqué dans de nombreux ouvrages où il est écrit que lorsqu’une personne éveille son cœur pour se réfugier en HaChem béni soit-Il, et qu’elle met toute sa confiance en Lui, elle ancre dans son cœur la Crainte Divine et sa confiance en Sa Bonté. Et cet éveil, la protègera sans aucun doute de tout mal !

La leçon de Yossef

En fait la Guéoula eu lieu grâce à Yossef HaTsadik, qui esclave à vie en Egypte, était au plus profond des ténèbres. Mais sa confiance en D.ieu et sa prière dans la maison de Potiphar et en prison pendant treize ans ne l’ont jamais abandonné, et ce jusqu’au moment où il fut libéré de prison pour accéder directement au trône. Et ce n’est que seulement après des années, qu’il est devenu clair pour tous que tout était pour le bien, même si ce n’était perceptible tout de suite…

Nous devons inculquer à nos enfants et à nous-mêmes le même comportement du juste Yossef. Le Midrash raconte qu’avant tout ce que Yossef entreprenait dans la maison de Potiphar, il murmurait et priait sans cesse : « Seigneur du monde, Tu es mon refuge, Tu es mon D.ieu qui me soutient et me protège toujours, accorde-moi grâce à Tes yeux et aux yeux de tout ceux que je rencontre et aux yeux de Potiphar, mon maitre » et alors il demandait tout ce dont il avait besoin.

C’est pourquoi notre objectif durant la nuit du Seder est que nos enfants sortent de cette nuit du Seder avec une plus foi et qu’ils aient absolument confiance en Sa bonté, Sa Miséricorde et Son Amour, qu’ils s’engagent à parler à D.ieu et à prier à chaque étape de leur vie, et à être toujours dans l’attente de la rédemption et des délivrances qui viendront bientôt et de nos jours !

Je souhaite un Pessa’h Casher dans la joie, un Pessa’h de rempli de foi et de salut, à toutes les maisons d’Israël.