La déception, puis la lumière
On fait tout pour renforcer sa emouna et se rapprocher d’Hachem, pour finalement constater que la vie est encore plus dure qu'elle ne l'était auparavant. Que se passe-t-il ?
Tant de baalé téchouva – ces juifs qui reviennent à la religion, ou qui sont nés de familles orthodoxes, mais ont renforcé davantage leur observance des mitsvot– m’ont dit au fil des années, que leurs vies sont devenues bien plus difficiles depuis leur téchouva qu’elles ne l’étaient auparavant.
« Est-il logique, » m’a questionné un jeune homme, « que quand je buvais de la bière, que j’allais danser en discothèque et que je sortais avec une fille différente chaque soir, j’avais moins de problèmes que maintenant que je mets mes Téfilines chaque jour, que je fais Chabat, que je mange cacher et que je suis un homme marié fidèle. Que se passe-t-il ? »
Rabbi Natan nous donne la réponse, qui est étonnamment liée à Pessah, Lag Baomer et Chavouot. Il explique qu’à Pessah, Hachem nous a donné une illumination énorme de lumière Divine, bien supérieure à ce que nous méritons. Cette grosse dose de lumière Divine nous a permis de briser les chaînes de l’esclavage en Egypte et d’atteindre notre libération manifeste en tant que peuple de par notre sortie d’Egypte. Pourtant, une fois qu’Israël a quitté l’Egypte, ce « don gratuit » de lumière Divine nous a été enlevé, et nous avons dû le gagner par nous-mêmes lors des quarante années d’épreuves et de tribulations de notre séjour dans le désert.
Ne prenez pas cela comme une simple histoire d’antan, souligne Rabbi Natan, parce qu’il existe un aspect de Pessah, de Lag Baomer et de Chavouot qui se reproduit à chaque génération, chaque année, chaque mois, et même chaque jour. Comment ?
Celui qui n’a jamais eu le privilège de mener une vie de Torah et de foi est comme asservi aux concepts hérétiques de la société moderne qui tourmente l’âme humaine. De plus, il est sûrement l’esclave de la luxure et des appétits corporels ; ce qui correspond à l’asservissement d’Israël en Egypte.
Afin de libérer une telle personne, explique Rabbi Natan, Hachem illumine son âme d’une lumière divine bien plus forte que son niveau spirituel. C’est un « itaruta diltata » un réveil d’en haut, comme l’appelle Rabbi Chimon Bar Yo’hai. En vertu de cette stimulation divine, l’individu fait téchouva. Mais, peu après la téchouva initiale, la force de la lumière divine est enlevée, bien que son impression reste sur l’âme. A présent, le baal téchouva rencontre des difficultés majeures et des tests de foi. Cela correspond aux quarante ans dans le désert.
Cette impression, –la douce saveur de l’illumination initiale de la lumière divine- donne le courage au baal téchouva de continuer et de persévérer dans le renforcement de sa emouna, dans l’étude de la Torah et le respect des mitsvot. Les tests de foi post-téchouva et les différentes tribulations qui surviennent sont exténuants, comme chacun peut en témoigner. Il faut se battre pour garder la tête hors des eaux troubles de la dépression, de la déception et du découragement. Celles-ci correspondent aux 25 premiers jours du Omer qui commencent à la fin de Pessah jusqu’à Lag Baomer, période où la musique, les mariages, les coupes de cheveux et la joie sont réduits.
Heureusement, en vertu du Tsaddik, Moché Rabenou, Rabbi Chimon bar Yo’hai, le Arizal, le Baal Chem Tov, Rabbi Nah’man, le tsaddik de chaque génération et Machia’h- nous avons le jour de Lag Baomer où nous voyons tous nos durs efforts porter leurs fruits. C’est là que commence la joie qui se renforce jusqu’au don de la Torah directement du Tout-Puissant à Chavouot. Chacun de nous peut ressentir ce cycle merveilleux.
Avec ce qui précède à l’esprit, ne laissez pas les revers de la vie vous tirer vers le bas. Les grands feux de la nuit de Lag Baomer nous rappellent que la foi est encore plus flamboyante dans l’obscurité quand elle illumine les ténèbres. Toute cette nuit-là, nous dansons jusqu’aux premières lueurs du jour. Que D.ieu fasse que cette lumière ne soit nulle autre que celle de notre pleine rédemption, rapidement et de nos jours, amen !
Joyeux Lag Baomer !
Traduit par Carine Illouz
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