Dans les forêts de Pologne
Le peuple polonais était tout aussi coupable que les nazis d'avoir tué des juifs innocents. L'histoire suivante vous montrera un côté que peu d'entre vous connaissent...
Beaucoup d’entre vous ont lu le magnifique livre de Rav Arouch sur la prière personnelle : “A travers champs et forêts”. Eh bien, ma version est un peu différente. Ma version est sur l’une des nombreuses situations intenses et difficiles que mon père a dû traverser, encore jeune garçon, pour fuir la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Comme je l’ai écrit récemment, la Pologne était et est toujours un pays antisémite enragé. Ils font de leur mieux pour détruire tout semblant de judaïsme qui reste, de l’interdiction de ch’hita kasher à la persécution de quiconque relie publiquement la Pologne aux atrocités contre l’humanité commises par l’Allemagne nazie et ses voyous maléfiques.
Je discutais de ces événements avec mon père, qui n’avait que huit ans lorsqu’il a été contraint de se cacher pour échapper aux autorités polonaises. Heureusement pour moi (et surtout pour mon mari), lui et son père ont survécu à leur séjour en enfer et ont réussi à se rendre en Israël. La mère de mon père, Fruma et ses deux soeurs, Sarah et Mindele, n’ont pas été aussi chanceuses.
Elles ont été emmenés au camp d’extermination voisin connu sous le nom de Treblinka.
Dans notre conversation, mon père me fit remarquer un point crucial : les nazis n’auraient jamais pu accomplir ce qu’ils ont fait sans le soutien et l’aide du gouvernement et du peuple polonais.
Le peuple polonais était tout aussi coupable que les nazis d’avoir tué des juifs innocents. L’histoire suivante vous montrera un côté du peuple polonais très peu connu. Du bon côté, cette histoire vous montrera également à quel point l’esprit humain est fort et résilient, comment une personne peut trouver une force intérieure énorme pour faire face à sa réalité impossible, et comment HaChem veille sur chacun d’entre nous.
Alors que mon père, Moshe, et son père, Zvi, fuyaient les nazis, ils réussirent à se cacher dans un champ de blé appartenant à des fermiers. D’une manière ou d’une autre, Zvi réussit à trouver des roches et à construire ce que mon père appela “une maison de maître’ – une grotte basse. Lui et son père passaient leurs journées, couchés sur le ventre parmi les hautes tiges de blé, espérant à chaque seconde que personne ne les trouverait et ne les rendrait.
Comme il me l’expliqua, les Polonais étaient trop heureux de rapporter un Juif aux autorités, ou mieux encore, de le tuer eux-mêmes.
La nuit, ils s’aventuraient à l’extérieur de leur maison et se rendaient chez différents fermiers pour quémander un morceau de pain ou une pomme de terre.
Ok, arrêtons-nous juste ici pour un moment.
Pouvez-vous imaginer ce que c’est que de passer près de 24 heures par jour allongé à l’extérieur sans nourriture, pas de douche chaude, pas de toilettes, et pas de smartphone ? De plus, votre unique sortie nocturne consiste à faire du porte-à-porte en demandant de la nourriture tout en priant de ne pas se faire tirer une balle dans la tête ?
Sérieusement, que pouvons-nous dire…
Une nuit, ils frappèrent à la porte d’un fermier. Ce fermier qui connaissait mon grand-père les invita à entrer. Il présenta Zvi trois autres Juifs qui étaient également venus chercher de la nourriture. Ils s’enlacèrent, heureux de se retrouver tout en se cachant du monde extérieur dangereux.
Mon père ne se souvient pas de beaucoup de détails, mais il se souvint de cette courte visite au cours de laquelle ils reçurent du pain et des pommes de terre rassis avant de retourner se cacher.
Alors qu’ils se pressaient vers leur “manoir”, à environ un demi-kilomètre, ils entendirent soudain des cris et une grande agitation. Ils coururent jusqu’à atteindre la maison « sécurisée ».
Quelques jours plus tard, mon père se trouva debout chez un fermier différent pendant que son père lui demandait du pain. Ils commencèrent à parler et d’une certaine manière le sujet des trois autres Juifs venu.
“Oh, oui, ces trois Juifs”, a déclaré le fermier. “Ils ont été abattus par des gens qui les attendaient dans les bois”.
Pas par des nazis. Pas par des soldats polonais. Par les Polonais eux-mêmes.
Comment faire face au stress d’avoir échappé de justesse à la mort … encore une fois ?
Grâce à de nombreux miracles, mon père et son père ont réussi à se rendre en Israël et à reconstruire leur vie. Mon père met ses tefillins, prie tous les matins, mange kasher et va aux offices chaque Chabbat. Il nous a élevés comme des Juifs fiers avec une forte identité juive, chose assez incroyable, compte tenu de son passé.
Des gens comme lui vivent autour de nous avec une force surhumaine et une foi incroyable. Nous devrions être inspirés et en admiration devant eux.
Tout aussi important, nous devrions garder en vie le souvenir des 6 millions de Juifs qui ont été assassinés lors de l’Holocauste. Comme Rav Brody me l’a fait remarquer, je suis l’une des plus jeunes enfants de survivants de l’Holocauste.
C’est le devoir de cette génération de transmettre ces histoires inspirantes et déchirantes, parce que je pense que ce sont ces histoires qui rappellent aux Juifs, en particulier aux Juifs assimilés, que nous ne sommes pas comme les non-Juifs, que nous devrions être fiers de notre force, de notre histoire et de notre Torah, et qu’en fin de compte, nous devrions toujours pouvoir vivre en tant que juifs.
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