Les élections permanentes

Les élections auxquelles nous faisons référence ont lieu tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Inutile de crier gare : nous ne pouvons pas les éviter.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 18 'hechvan 5769 – 16 novembre 2008

Il y a une dizaine de jours, les américains ont voté pour un nouveau président. La semaine dernière, des élections municipales générales ont eu lieu en Israël. Dans un mois ou deux, ce sera le premier ministre et le gouvernement que les habitants d'Israël devront choisir. Nous devons toujours nous féliciter d'un fonctionnement sans anicroches des démocraties. Au cours de l'histoire, notre peuple a tellement souffert des dictatures de toutes sortes, y compris de celles qui revêtaient les apparats des démocraties !
 
Malgré l'importance de ces élections, il en existe qui sont bien plus importantes… même si les journaux ne les étalent pas à leurs unes. Contrairement aux élections politiques qui se déroulent une fois chaque quatre, cinq ou six années le plus souvent, les élections auxquelles nous faisons référence ont lieu tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Inutile de crier gare : nous ne pouvons pas les éviter. En ce domaine, l'abstention n'existe tout simplement pas. Quelles sont ces élections d'un type unique ? Les choix que nous devons faire chaque minute de notre vie en ce qui concerne notre rôle de père, mère, jeune adulte, adolescent-e, enfant, etc.
 
Ces choix s'apparentent à des élections pour plusieurs raisons. Par exemple : devons-nous approuver une nouvelle proposition de travail ? Notre conjoint-e nous demande quelque chose qui nous semble injustifié ; devons-nous répondre par l'affirmative ? Une dispute survient entre nos enfants. Pour lequel devons-nous prendre position ? Ces élections possèdent également un caractère entièrement personnel ; dans ce cas, nous sommes les seuls-es concernés-es par notre décision : utilisons-nous d'une façon intelligente notre temps ? Faisons-nous des efforts sincères pour améliorer nos traits de caractère ? Quel rapport entretenons-nous avec l'argent, la nourriture… ? Faisons-nous attention à surveiller nos yeux lorsque nous marchons dans la rue et à ne pas regarder ce que la simple décence nous interdit ?
 
Tous ces choix ne seraient pas problématiques si nous avions carte blanche quant à nos décisions. Cependant, il en va autrement. Le propre de l'être humain, seule créature vivante sur la terre à posséder l'intelligence, est d'avoir la faculté de se fixer des objectifs de vie qui dépassent le plaisir immédiat, l'assouvissement d'une envie irrésistible. Une personne qui n'a pas appris à se retenir devant son plat favori et qui dépasse largement la quantité de nourriture dont elle a besoin pour vivre s'apparente à un animal. En fait, cette personne se trouve même à un niveau inférieur de celui de l'animal : celui-ci sait s'arrêter lorsqu'il le doit. Il est bien connu que les problèmes d'obésité touchent plus fréquemment les hommes et les femmes que les animaux !
 
Il existe un nombre important de maladies qui sont spécifiques à l'être humain et à l'utilisation qu'il fait de son intelligence. Ainsi, l'obésité dont nous voulons de parler, mais aussi son opposé l'anorexie. La dépression nerveuse, la violence, le mensonge, l'hypocrisie… Toutes ces maladies s'expliquent par les choix mauvais que nous avons faits lors de nos élections personnelles permanentes.
 
Une question se pose : si le Créateur nous a placés sur terre pour qu'on Le serve, il est difficile de comprendre les raisons pour lesquelles Il nous laisse faire de tels mauvais choix. N'aurait-il pas été plus judicieux qu'Il nous “programme” pour que l'on fasse Sa volonté, sans sourciller et sans trop se forcer ? La réponse à cette question sera plus facilement comprise si nous nous servons de quelques exemples :
 
Une femme exprime son admiration à son mari de n'avoir regardé aucune autre femme depuis qu'ils sont mariés. Les deux vivent sur une île déserte !
 
Une mère félicite son enfant de n'avoir mangé aucune sucrerie pendant les deux heures qu'il a du rester seul à la maison. Dans toute la maison, il est impossible de trouver un seul bonbon !
 
David remercie son ami Julien d'être resté à ses côtés toute la journée. Les deux partagent la même chambre d'hôpital et sont immobilisés sur leur lit !
 
Tous ces cas possèdent un point commun : les personnes impliquées ne possédaient pas le libre arbitre pour qu'on puisse leur accorder un mérite à leurs actions. Le plus souvent, notre vie est différente. Nous devons choisir entre plusieurs possibilités et une seule est véritablement la bonne. C'est à chacune des ces occasions que nous devons déposer dans l'urne le bon bulletin.
 
D-ieu est l'équivalent du père d'un enfant. Le père désire ardemment remettre à son fils la récompense qu'il mérite… s'il la mérite. Dans le cas contraire, personne ne peut venir disputer au père le choix de ne pas avoir remis la récompense à son fils. Le père sait que son fils avait le choix : de faire sa volonté… ou pas. C'est seulement l'existence de ce choix, le libre arbitre, qui justifie celle de la récompense.
 
Notre relation avec D-ieu ressemble à celle du père et de son fils. D-ieu attend de nous récompenser, le plus souvent qu'Il le peut… à condition que nous le méritions. Si nous utilisons notre libre arbitre pour suivre la Volonté divine… nous serons récompensés-es d'une façon ou une autre, à un moment ou à un autre. Si nous utilisons notre libre arbitre, que D-ieu nous préserve, pour s'opposer à la volonté du Créateur, nous déchanterons, d'une façon ou une autre, à un moment ou à un autre.
 
Il est important de savoir que le monde à été créé pour une seule raison : celle d'y révéler la Gloire de D-ieu. Chaque fois qu'un être humain, femme ou homme, juif ou non juif, agit ou pense selon les préceptes de la Volonté divine, il ou elle crée un grand plaisir dans les sphères célestes. Expliquant autrement, cela ressemble à la personne qui trouve l'onde de fréquence exacte qui correspond à la radio qu'elle désire écouter : la transmission est claire, limpide. Le son est parfait.
 
Suivre la Volonté divine est un processus à deux volets. Le premier consiste à suivre ce que toute personne est obligée de suivre. Les non juifs ont les sept mitswoth (commandements) des Bnei Noa'h (des enfants de Noé) [pour un exposé de ses mitswoth, cliquez ici]. Quant aux juifs, ils doivent suivre les commandement bibliques qui s'adressent à eux : respecter le Chabath, manger kacher…
 
Le deuxième volet concerne les actions que nous ne sommes pas obligés-es de faire. L'exemple du père et du fils peut nous servir de nouveau. Lorsqu'un père de famille rentre le soir chez lui de son travail et qu'il demande à son fils de lui amener un verre d'eau, l'enfant est obligé d'exécuter la volonté de son père ; on appelle cela montrer son respect à ses parents. Cela est bien, mais il existe un niveau supérieur. Si le soir en rentrant, le père ne demande rien et que malgré tout, l'enfant lui amène un verre d'eau, celui-ci surprendra encore plus agréablement son père. “Quoi ? Je ne t'avais rien demandé, tu n'étais obligé de ne rien faire pour moi et malgré tout, tu m'amènes un verre d'eau ? Quel plaisir !”
 
Lorsque nous faisons quelque chose pour D-ieu sans que Celui-ci nous l'ait demandé, nous multiplions d'autant plus la satisfaction que nous Lui causons. Quelques exemples : prier pour une personne malade ; acheter une nouvelle robe à sa femme à l'occasion d'un jour de fête religieuse ; réconforter le cœur blessé d'une tierce personne ; profiter du peu de temps libre à notre disposition pour étudier les livres des Écritures saintes…
 
À chacune de ces actions, nous aurons voté pour le candidat ou la candidate gagnant-e : nous–mêmes. Nous aurons fait un pas de plus vers D-ieu et nous aurons justifié notre existence. Puisse D-ieu nous donner la force d'utiliser notre libre arbitre à bon escient et de remporter le plus grand nombre d'élections.

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