Un simple soir de Pessah!

Il explique : "La véritable et totale foi en D-ieu peut être atteinte uniquement dans les cas où nous ne voyons pas de solution pour résoudre nos problèmes…"

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le Ba'al Chem Tov

Posté sur 16.04.24

Pessah

Pharaon donne l’ordre suivant à tout son peuple : “Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre.” ( Chémoth 1:22)

* * *
Pessah 1756
Les élèves du Baal Chem Tov  étaient inquiets. Ils sentaient que quelque chose n’allait absolument pas avec leur Rabbi : il n’était pas l’homme joyeux qu’il était d’habitude.
Après la recherche du ‘hametz (aliment fermenté) – la veille du Séder de Pessa’h – le Ba’al Chem Tov demanda à dix de ses plus proches disciples de réciter le Tiqoun ‘Hatsoth  (la prière de minuit pour la commémoration de la destruction du Temple de Jérusalem) avec une extrême concentration. Tandis qu’ils étaient entrain de réciter cette prière, Rav Tzvi (le scribe du Ba’al Chem Tov ) pénétra en courant dans la salle d’étude en criant : “Maître de l’univers ! Le Rabbi s’est évanoui et est tombé par terre !”
Toute l’assemblée fut sous le choc, mais personne n’osa pénétrer dans la pièce personnelle du Rabbi, sous peine de le déranger.
Le lendemain matin – le jour même où on se préparait à célébrer le Séder de Pessa’h – les disciples constatèrent que le Ba’al Chem Tov priait un semblant déprimé et malheureux. Lorsqu’il termina de prier, il prononça quelques mots à propos de la “confiance en D.ieu”. Il expliqua : “La véritable et totale émouna (foi) en D.ieu peut être atteinte uniquement dans les cas où nous ne voyons pas de solution pour surmonter nos problèmes. À cet instant précis, croire – sans le moindre doute – que D.ieu peut nous sauver, c’est avoir une foi complète.
Encore plus important : nous montrons notre confiance et notre émouna en D.ieu en étant béssim’ha (joyeux). Être béssim’ha montre que nous n’avons pas le moindre doute que bientôt, nous arriverons – avec l’aide de D.ieu – à surmonter nos problèmes.”
Après avoir fini de parler, l’état d’esprit du Ba’al Chem Tov évolua. Il semblait plus détendu, plus à l’aise. Les disciples chuchotèrent entre eux : “Le changement d’état d’esprit du Rabbi n’est pas causé pas un changement du décret spirituel à propos duquel il n’est pas préoccupé. Plutôt,” tous s’accordaient à dire, “le changement d’état d’esprit du Rabbi provoquera un changement du décret céleste, avec l’aide de D.ieu.”
L’après-midi du même jour, à l’heure où l’on devait cuire les matsot (les matsot cuites quelques heures avant le Séder sont considérées très précieuses), l’état d’esprit du Ba’al Chem Tov avait évolué d’une telle façon qu’il semblait avoir retrouvé sa joie habituelle. Lorsque le soir fut arrivé, les prières spéciales de Pessa’h furent prononcées dans la synagogue du Ba’al Chem Tov avec un grand enthousiasme.
Après les prières, les proches disciples du Ba’al Chem Tov se joignirent à leur maître pour participer au Séder. Tous s’assirent à la table en attendant avidement d’entendre les explications profondes de leur Rabbi sur la Hagada de Pessa’h. Cependant, cette nuit-là de Pessah fut différente des autres car le Ba’al Chem Tov n’offrit aucun commentaire mystique sur les différents aspects de l’histoire de la sortie d’Égypte des juifs. Plutôt, il lut la Hagada d’une façon calme et sans précipitation. Tous les disciples furent grandement déçus.
Tandis qu’on approchait de la fin du Séder, le Ba’al Chem Tov ferma ses yeux. Les disciples se regardèrent mutuellement en se demandant : “Est-il dans un état de méditation profonde ou est-il entrain de s’endormir ?” La pièce se remplit d’un silence pesant. Soudainement, le Ba’al Chem Tov commença à rire ; ses éclats de rire étaient d’une telle force qu’il éprouvait de la difficulté à rester assis sur sa chaise.
Mazal Tov !” s’exclama le Ba’al Chem Tov. “Merci à D.ieu qui a choisi la Torah, Moché (Moïse) notre maître et Israël. Vous devez savoir que même le plus simple des juifs possède le pouvoir de changer un décret céleste.”
Les disciples étaient bouche bée en écoutant leur maître. Le Ba’al Chem Tov commença à expliquer :
Hier matin, un terrible décret contre les juifs d’un village voisin fut pris dans le Ciel. Les paysans non juifs de ce village envisageaient d’attaquer les juifs lors de la première nuit de Pessa’h.”
J’ai prié avec toute ma force et – sans le savoir – vous m’avez même aidé. Cependant, nous ne pouvions pas vaincre et modifier le décret céleste. En fin de compte, j’avais abandonné l’idée de pouvoir opérer un changement et je mis ma confiance entière en D.ieu en espérant que le décret serait tout de même changé. À cet instant précis, je commençais à me sentir béssim’ha. Lorsque nous nous sommes assis pour le Séder, l’heure du décret était arrivée. Je ne voyais aucun espoir pour ces juifs qui vivent dans ce village. Cependant, en un instant – grâce à D.ieu – tout changea.”
Un couple sans enfants et qui fait partie de mes sympathisants vit dans ce village. À l’heure où doit commencer le Séder, ce couple s’installa à sa table. Même s’il s’agit d’un couple simple et sans éducation, le mari et la femme sont exceptionnellement gentils, pieux et il est impossible de compter les nombreux actes de bonté qu’ils ont faits. En lisant la Hagada, ils arrivèrent au passage où il est fait référence aux égyptiens qui jetèrent les nouveaux-nés mâles dans le fleuve du Nil.
En lisant ces mots, la femme commença à pleurer. Son mari essaya de la consoler en lui disant : ‘Ma douce femme, ne sois pas triste. En fin de compte, tout le peuple juif parvint à sortir d’Égypte.’”
La femme répondit : “Si D-ieu m’avait bénie avec un fils, je l’aurais protégé et je n’aurais laissé personne lui faire du mal. Je n’aurais certainement pas permis qu’on le traite de la façon dont D.ieu nous a laissés être maltraités par les égyptiens.'”
Le mari prit la défense de D.ieu en disant : “D.ieu est juste dans tout ce qu’Il fait. C’est seulement nous qui ne pouvons pas voir ou comprendre ce qui est bon pour nous.’”
Cependant, la femme ne parvenait pas à être consolée. Elle répondit : “Pour quelle raison D.ieu n’est-Il pas plus compatissant ? Comment peut-Il nous traiter de la sorte ? Même si nous péchons, nous sommes tout de même Ses enfants !’”
La discussion se poursuivit ainsi entre le mari et la femme, pendant toute la lecture de la Hagada.” Le Ba’al Chem Tov continua : “Pendant ce temps, on discutait du cas des juifs de leur village devant le Tribunal céleste. Les anges de la défense étaient plus convaincants lorsque la femme présentait ses arguments ; les anges de l’accusation l’étaient lorsque le mari présentait ses réfutations. Il m’était impossible de dire qui l’emporterait.”
En fin de compte, après avoir bu le quatrième verre de vin – et que la fin du Séder était proche – le mari ne trouva plus aucune réponse à formuler à sa femme pour défendre le comportement de D.ieu. Ainsi, il concéda, “tu as certainement raison ma femme ; D.ieu aurait dû traiter Ses enfants d’une autre façon.”
Ils commencèrent à rire. Le mari et la femme se levèrent et ils commencèrent à danser autour de la table du Séder. À cet instant précis, le décret céleste contre les juifs de leur village fut annulé” conclut le Ba’al Chem Tov.
Les disciples furent fascinés par cette histoire. Ensuite, le Ba’al Chem Tov leur demanda de poser leurs mains sur les épaules des personnes qui étaient assises à leurs côtés. Lorsque le Ba’al Chem Tov posa sa main droite sur l’épaule de son voisin de droite, puis sa main gauche sur l’épaule de son voisin de gauche, tous les disciples présents virent une vision du mari et de la femme en train de danser autour de leur table du Séder. Le couple célébrait la libération du peuple juif d’Égypte.
Le Ba’al Chem Tov dit avec un rire étouffé : “S’ils savaient qu’ils sont en train de célébrer également la libération du peuple juif de leur village !”

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